Jean-Claude Biver a toujours quelque chose à dire. Et comme il adore se raconter, quand il tient un micro, il ne le lâche jamais. Dimanche 16 janvier, les invités du dîner Hublot, réunis dans les salons du Kempinski, ont eu droit à une longue digression sur le succès de la marque, le tout avec une forme d’humour qui n’appartient qu’à lui.
Alors qu’on se le dise dans tout le monde horloger: si Hublot a fait mieux en 2010 qu’en 2009, qu’en 2008, et surtout qu’en 2007, année glorieuse pour la branche, c’est parce que l’équipe qui entoure Jean-Claude Biver est tout simplement la «dream team» de l’horlogerie suisse, la meilleure parmi les meilleures. «Nous nous connaissons depuis des années et nous nous comprenons mieux que quiconque. Chez nous, nous nous parlons avec les yeux. C’est mieux. Avec les mots, avec le langage, on peut mentir. Mais les yeux, eux, ne mentent jamais. C’est pour cela que nous sommes si performants», a-t-il lancé, les trémolos dans la voix, avant de conclure, lyrique, qu’aucune analyse circonstanciée, aucun business plan ne pouvait expliquer une telle croissance: «Hublot, c’est un miracle! Je ne peux pas dire autre chose. Si cela marche aussi bien, c’est simplement parce que nous faisons les choses justes et que nous nous donnons tous à fond.»
Je crois savoir qu’en ce qui concerne notre marque, un demi-million de copies de nos montres ont été recensées l’année dernière dans le monde.
Emporté par son élan et l’euphorie du moment, Jean-Claude Biver a alors révélé que son entreprise avait réalisé un chiffe d’affaires de 25 millions de francs suisses durant le seul mois de décembre 2010. «Soit autant que pendant toute l’année 2004, quand je suis arrivé chez Hublot », a lancé l’impétueux qui s’est ensuite autorisé une plaisanterie sur le problème de la contrefaçon: «Je crois savoir qu’en ce qui concerne notre marque, un demi-million de copies de nos montres ont été recensées l’année dernière dans le monde. Apparemment, nous sommes également leaders mondiaux en la matière !» a-t-il lancé dans un grand éclat de rire.
Nouvelle collection
D’un point de vue strictement horloger, le boss de Nyon est ensuite revenu sur l’intégration au sein de Hublot de Mathias Buttet et d’une partie de l’équipe de BNB, suite à la faillite de cette dernière entreprise. «Pour nous, il s’agit d’un pas important et d’une étape cruciale de notre développement. Et aujourd’hui, grâce à leur travail, tous les mouvements haute horlogerie et toutes les grandes complications de Hublot sont développées en interne», a-t-il souligné. Dans la foulée, il a annoncé le lancement, à la suite de la Big Bang, de la King Power et de la Classic Fusion, d’une quatrième ligne de montres, baptisée Masterpiece. Laquelle, on l’aura deviné, est directement liée au travail de la trentaine de collaborateurs de Mathias Buttet.
Esthétiquement parlant, il s’agit également d’une première pour Hublot puisque cette MP-01 (pour Masterpiece No1) devrait être la première montre tonneau de la marque. Présenté sous forme de prototype, ce chronographe mono-poussoir à roue à colonnes doit encore trouver sa version définitive dans les semaines à venir, notamment au niveau du design. Pour le reste, on y retrouve une bonne partie des codes et du style BNB (notamment le traitement des ponts, des index, de la transparence et des volumes), sans oublier ceux qui sont chers à Hublot, comme la construction de la boîte. Côté production, la MP-01 sera déclinée à 100 exemplaires numérotés. Plus généralement, quelque deux à trois modèles devraient voir le jour chaque année au sein de cette fameuse collection Masterpiece.