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Economie

Quand l’horlogerie met investisseurs et collectionneurs au diapason

vendredi, 15 juin 2012
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Christophe Roulet
Rédacteur en chef, HH Journal

“Vouloir est la clé du savoir.”

« Une trentaine d’années passées dans les travées du journalisme, voilà un puissant stimulant pour en découvrir toujours davantage. »

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6 min de lecture
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L’univers de fonds de placement, qui constitue de nos jours une industrie à part entière, ne pouvait résolument pas ignorer l’horlogerie comme domaine d’investissement. Démonstration avec « Precious Time », un véhicule lancé par Elite Advisers en janvier 2011.

Les marchés de niche, ces domaines de placement en marge des grands courants de la finance, représentent un univers de prédilection pour nombre d’investisseurs. Les fonds alternatifs, les fameux hedge funds, en ont offert un parfait exemple lorsqu’ils ont véritablement pris leur envol dans les années 1980. Avec pour promesse de réaliser des performances positives quelle que soit l’orientation des marchés financiers, donc une dé-corrélation bienvenue dans les portefeuilles, ils ont précisément exploité avec bonheur des niches de marché grâce à des stratégies originales. Tellement originales et couronnées de succès qu’elles se sont largement généralisées. Aujourd’hui, on recense ainsi plus de 9’000 hedge funds pour une fortune cumulée de quelque USD 2’000 milliards.

Un tel engouement montre à quel point de telles philosophies d’investissement peuvent se révéler gagnantes. Encore faut-il identifier ces rares classes d’actifs prometteuses avant que la ruée ne gomme une grande partie de leurs atours financiers. Récemment, les sociétés de placement ont donc commencé à s’intéresser à des marchés qui, pendant longtemps, sont restés l’apanage des collectionneurs, notamment en raison des connaissances pointues indispensables qu’ils requièrent pour pouvoir prétendre les maîtriser. Connaissances que l’on ne veut d’ailleurs pas nécessairement partager. L’univers des arts et, plus récemment, celui des grands vins font clairement partie de ces nouveaux terrains de chasse mais pas uniquement. Désormais, il faut également compter l’horlogerie parmi ces secteurs qui marient investisseurs et collectionneurs. Un marché de niche s’il en est sur lequel la société Elite Advisers, basée au Luxembourg, a lancé, début 2011, Precious Time, le premier fonds de placement du genre.

L’investissement passionnel

« Afin de répondre aux attentes de nos investisseurs, nous avons lancé dès 2007 une idée novatrice et audacieuse : le concept de Passion Investment®, expliquent Miriam Mascherin et Michel Tamisier, cofondateur d’Elite Advisers. Nous sommes partis d’un constat somme toute simple et évident : l’investisseur n’a plus aucun lien avec son investissement. Les placements qui lui sont proposés sont de plus en plus techniques, compliqués et impersonnels. Il recherche aujourd’hui la diversification et préfère des solutions privilégiant la tangibilité et l’intérêt personnel. Nous avons donc imaginé un type de placement différent de ces produits “classiques” dont la tendance à suivre les fluctuations des marchés les rend incertains. Nous avons choisi de proposer des investissements dans de nouvelles classes d’actifs, dans des thématiques niches, qui correspondent beaucoup plus à leurs souhaits de diversification et de dé-corrélation. L’idée étant de ramener un peu d’émotion dans la finance et de recréer un lien entre l’investisseur et le produit. »

L’univers d’Elite Advisers : les grands vins, les diamants, les pierres précieuses, les manuscrits, l’art, les montres, les voitures de collection… À ce jour, la société a déjà « investi » trois des domaines identifiés, à savoir les grands vins, les bijoux et pierres précieuses ainsi que les montres avec trois véhicules collectifs de placement dédiés, respectivement Nobles Crus, Divine Jewels et Precious Time. « Tout l’intérêt du marché horloger des pièces dites “vintage” vient du fait qu’il est relativement jeune pour avoir pris naissance dans les années 1980, soit une trentaine d’années, précise Alfredo Paramico, grand collectionneur à titre personnel et gérant du fonds Precious Time. De plus, grâce aux catalogues et aux recherches poussées qui ont été effectuées, nous savons aujourd’hui avec beaucoup d’exactitude combien de pièces vintage ont jamais été produites aux cours des décennies. Or, il s’agit d’un petit nombre, quelques milliers de pièces véritablement intéressantes. En d’autres termes, l’offre est limitée alors que, du côté de la demande, on constate un intérêt en très forte croissance au niveau mondial. Pour preuve, les collectionneurs asiatiques, qui se concentraient sur des pièces contemporaines, commencent maintenant à acheter des modèles vintage. Or, je connais très bien ces personnes, elles ne veulent que le meilleur. En résumé et en toute logique économique, ce déséquilibre entre l’offre et la demande ne peut que soutenir durablement le marché. »

Rendement au rendez-vous

Et Alfredo Paramico de comparer deux univers forts proches nés de percées majeures réalisées au XXe siècle, soit l’horlogerie et l’automobile. Deux univers qui recèlent leurs propres perles, des références en termes d’excellence qu’incarnent Ferrari et Patek Philippe aux yeux du gérant et qui, au cours de leur histoire, ont créé des produits mythiques. Entre 1962 et 1964, 39 Ferrai GTO sont sortis des ateliers de Maranello, un modèle de légende dont la cote actuelle est de l’ordre de EUR 20 millions. De son côté, entre 1941 et 1954, Patek Philippe a produit 281 chronographes à quantième perpétuel en or jaune, première série du genre au sein de la manufacture, la fameuse réf. 1518, dont il n’existe que quatre exemplaires en acier étant donné les difficultés de se fournir en or durant la guerre. Vendue aujourd’hui, l’une de ces quatre pièces partirait probablement pour un montant avoisinant les EUR 5 millions.

Pour Alfredo Paramico, c’est dire la croissance potentielle de valeur d’un tel modèle, gage de beaux jours à venir pour les montres d’époque, comme elles les ont d’ailleurs déjà connus par le passé. Deux exemples cités par le fonds: « L’investisseur passionné qui a acquis il y a vingt ans le chronographe Patek Philippe réf. 530 en acier a vu son garde-temps s’envoler à EUR 890’000 aux enchères de 2008 chez Christie’s à Genève, soit un rendement moyen annualisé de plus de 20 %. Il en est de même pour l’heureux détenteur de la Rolex 6234, dont le prix d’enchères en 2008 s’élevait 20 ans plus tard à EUR 180’000, soit un rendement depuis son acquisition en 1990 de plus de 19 % ».

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