>SHOP

restez informés

Inscrivez-vous à notre newsletter mensuelle pour recevoir des infos et tendances exclusives

Suivez-nous sur toutes nos plateformes

Pour encore plus d'actualités, de tendances et d'inspiration

Quand une boutique de la Grande Pomme raconte un siècle...
Economie

Quand une boutique de la Grande Pomme raconte un siècle d’horlogerie

jeudi, 21 février 2008
Par Katja Schaer
fermer
Katja Schaer

Lire plus

CLOSE
7 min de lecture

En une centaine d’années, Tourneau s’est propulsé au rang de leader de la distribution de garde-temps «Swiss made». L’entreprise, qui vient de changer de propriétaire, veut aujourd’hui accélérer son développement.

Tourneau raconte l’histoire d’un petit commerce de New York qui, parti de rien, a su se tailler une part de la grande Amérique. Des débuts de la société, on ne sait pourtant plus grand-chose. Sauf qu’elle a été créée par deux frères originaires de l’empire austro-hongrois qui possédaient un magasin de joaillerie à Paris, avant de se risquer dans le Nouveau Monde. Mais de leur parcours de vie, de leur famille et même de leur métier, on ignore tout. Seul le nom «Tourneau» est resté, comme une variante un peu fantaisiste d’un nom oublié.

De New York à la Floride

Lors de sa fondation en 1900, l’entreprise n’est rien d’autre qu’une petite boutique, un petit point de vente de montres de luxe. La marque Tourneau à proprement parler n’existera qu’à partir de 1916, quand les deux frères se mettent à dessiner leurs propres pièces faites, comme aujourd’hui encore, de composants «made in Switzerland».

Si la petite société familiale s’assoit peu à peu durant la première moitié du 20ème siècle, elle se contente longtemps encore de la Grande Pomme. C’est seulement en 1970 que l’entreprise ouvre un nouveau point de vente en Floride. Mais depuis, elle n’a eu de cesse de s’agrandir. Aujourd’hui, Tourneau commercialise, outre ses propres créations, plus d’une centaine de marques horlogères de quelque 8000 styles différents et compte plus de 50 points de vente. Le dernier en date, établi sur O’hau, l’une des îles qui composent l’archipel de Hawaii, a ouvert ses portes le 31 janvier 2008.

Records et extravagances

Au fil de son histoire, comme pour assurer sa visibilité, Tourneau a multiplié les records. En 1998, son espace TimeMachine, à la croisée de Madison et de la 57ème rue à New York, d’une superficie de près de 1500 m2, est officiellement enregistré dans le livre Guinness des records comme le plus grand magasin horloger du monde. Non content de cette distinction, Tourneau se permet l’extravagance de battre son propre record en ouvrant, en 2005, son Time Dome de Las Vegas, d’une surface de 1580 m2. Avec une touche de décadence aussi. Parce que Tourneau a choisi d’installer son espace au sein du Caesar’s Palace, cette réplique miniature de la Rome antique plantée au milieu de «Sin City».

Tourneau, distributeur de marques prestigieuses comme Rolex, Patek Philippe, Cartier, Breitling, Omega et TAG Heuer notamment, se permet aussi une autre petite irrévérence, celle d’offrir à la fois des pièces de Haute Horlogerie comme des montres d’entrée de gamme. En 1999, la société, qui vise à séduire une clientèle plus jeune, crée même une marque spécifique: Tourneau Watch Gear. En outre, dans le sillage d’autres entreprises horlogères, la société diversifie ses produits et se lance dans la bijouterie et les accessoires dès 2004, dans la maroquinerie l’année suivante et dès 2007, dans les instruments d’écriture.

Après l’Amérique, l’Asie

Le succès est tel qu’après les Etats-Unis, la compagnie s’attaque à l’Asie avec l’ouverture de son premier point de vente en août 2006 à Shanghai. Depuis, quatre autres magasins Tourneau ont ouvert leurs portes en Chine. Et l’expansion va se poursuivre à un rythme vertigineux: une trentaine de nouveaux points de vente sont prévus sur les trois prochaines années. La société a également déclaré, quoique succinctement, s’intéresser à de nouveaux marchés. Sans toutefois donner plus de précision. D’ailleurs, comme pour ses projets de développement, Tourneau reste fort discret sur ses résultats financiers. Le seul chiffre rendu public tient à une estimation des ventes annuelles portant sur l’année fiscale 2006-07 close en janvier, soit un montant de quelques 300 millions de dollars. Une information publiée lors de la reprise de Tourneau, pour ce même montant, par le groupe d’investisseurs Leonard Green & Partners à la fin de l’année 2006. Mais sur les bénéfices annuels, comme les prochaines régions convoitées par la société, pas un mot. L’expansion du groupe n’en est pas moins programmée par ses nouveaux propriétaires. Petite boutique newyorkaise partie de rien il y a plus d’une centaine d’années, Tourneau part à la conquête du monde.

Tourneau, initiateur du « watch wardrobing »

Vous commercialisez une centaine de marques. Comment vos vendeurs sont-ils formés pour être «à niveau» avec un nombre si élevé de modèles différents?

Andrew J. Block, vice-président exécutif de Tourneau : Chaque nouveau vendeur est formé au sein de notre entreprise. Notre programme de formation comprend plusieurs volets, dont la connaissance des produits et la maîtrise des divers aspects opérationnels et de la vente. Nos vendeurs perfectionnent ensuite leur savoir en cours d’emploi via un système de formation continue. Nous avons également nos «ambassadeurs» de marques spécifiques. Ces personnes sont envoyées en Suisse chez les fabricants de montres qui leur transmettent toute la connaissance nécessaire de l’univers de leur marque. De retour aux Etats-Unis ou en Asie, ils partagent leurs savoirs avec les autres vendeurs. Et nos magasins sont visités tous les trente jours au moins par les représentants des manufactures venus s’assurer que les connaissances de nos employés sont à jour.

A quel type de clientèle s’adresse Tourneau?

Du fait que nous commercialisons un nombre élevé de marques horlogères, notre public, qu’il s’agisse de notre clientèle locale, américaine ou internationale, est très diversifié. Au cours des dernières années, il s’est étendu aussi à une clientèle plus jeune. Cette évolution reflète le concept de «watch wardrobing» que nous avons lancé et qui consiste à porter des montres différentes en fonction de sa tenue vestimentaire, des garde-temps qui constituent ainsi une sorte de garde-robe.

Quels sont les goûts particuliers de la clientèle américaine ?

Les Américains aiment les accessoires. Ils s’expriment au travers de ce qu’ils portent. Et les consommateurs voient désormais les montres non plus comme un simple objet utilitaire mais comme le reflet de leur style de vie et de leur personnalité. Nous continuons aussi à promouvoir le concept de « watch wardrobing » et l’idée d’accessoire horloger, ce qui offre un vaste choix de différents modèles à nos clients. Aujourd’hui, les amateurs d’horlogerie ne possèdent plus une seule montre, portée en tout temps et en toutes circonstances. Il s’agit bien plus d’avoir une sélection de garde-temps adaptées aux circonstances et qui font partie intégrante d’une garde-robe.

Quelles sont les tendances récentes?

Nous observons qu’un nombre croissant de clientes achètent des montres de grande taille, auparavant considérées comme strictement masculines. Raison pour laquelle nous nous écartons des catégories strictes hommes et femmes. D’ailleurs, souvent, nous décrivons nos montres comme étant de petite, moyenne ou grande taille, de manière à ne pas lier un sexe à un style particulier.

Haut de page