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Roger Dubuis rejoint ses mécaniques célestes
Actualités

Roger Dubuis rejoint ses mécaniques célestes

mardi, 17 octobre 2017
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Christophe Roulet
Rédacteur en chef, HH Journal

“Vouloir est la clé du savoir.”

« Une trentaine d’années passées dans les travées du journalisme, voilà un puissant stimulant pour en découvrir toujours davantage. »

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4 min de lecture

Roger Dubuis, fondateur en 1995 d’une manufacture à son nom, est décédé en fin de semaine dernière, à l’âge de 80 ans. Il laisse derrière lui l’héritage d’une horlogerie d’exception, tant par son style inimitable que par sa mécanique de pointe. Retour sur une formidable carrière.

En 2013, Roger Dubuis revenait chez Roger Dubuis. Assurément une très grande nouvelle pour cette manufacture qui, tout à coup, recevait à nouveau le blanc-seing de son fondateur. Assurément, aussi, une prise d’auspices extrêmement favorable pour l’avenir de cette Maison, devenue propriété en deux temps du groupe Richemont, qui la cultive comme une véritable pépite. Et pour cause, dès ses débuts, Roger Dubuis s’est toujours distingué à la fois par un style « décoiffant » et par une maîtrise technique peu commune. Deux caractéristiques qui lui ont valu depuis une bonne dizaine d’années un parcours sans guère de nuages tant la Maison se distingue comme une marque de niche ne laissant personne insensible. Foi de son fondateur Roger Dubuis.

Mon caractère s’est forgé à travers la restauration.
Roger Dubuis

L’homme a su très tôt qu’il deviendrait horloger. À 12 ans déjà, il remontait les poids dans la tour de l’horloge de son village. La curiosité aidant, il fréquente assidûment l’horloger local pour s’inscrire dans la foulée à l’École d’horlogerie de Genève, en véritable passionné de mécaniques complexes. Un signe qui ne trompe pas, c’est chez Patek Philippe qu’il fait ses premières armes, au département des complications. Il y restera 14 ans, avant d’ouvrir en 1980 son propre atelier, la Galerie d’horlogerie ancienne. Spécialisée dans la restauration de pièces historiques, elle sera bientôt rebaptisée Antiquorum, une enseigne bien connue pour avoir été la première à se spécialiser dans les enchères horlogères. « Mon caractère s’est forgé à travers la restauration, expliquait Roger Dubuis. Qu’y a-t-il de plus émouvant et inspirant que de marcher sur les pas de ces horlogers d’un autre temps ? J’ai toujours éprouvé une immense admiration et un profond respect pour leur travail, leur discipline, leur intégrité et leur intelligence supérieure. »

Une créativité rare

La rencontre avec le designer Carols Diaz sera décisive pour la fondation de la manufacture Roger Dubuis en 1995. En portant sur les fonts baptismaux une horlogerie décalée, avec des modèles comme la Follow Me ou la Golden Square, mais néanmoins d’une rare technicité, comme en attestent les Sympathie ou Much More, les premiers pas de la nouvelle Maison ne sont de loin pas passés inaperçus. Enfin un horloger empreint de tradition et bien décidé à la perpétuer en sortant des sentiers battus ! Roger Dubuis fait flèche de tout bois. Persuadé que « succès » rime avec « progrès » dans la construction de mouvements, l’horloger s’attelle à la tâche et fait preuve d’une créativité peu commune. En quelques années, un balancier-spiral de conception maison fait son apparition aux côtés d’une trentaine de calibres sortis de l’imagination de Roger Dubuis. Avec quelques prouesses comme un quantième perpétuel en ligne, une répétition minutes et le fameux double tourbillon volant équipant le modèle Excalibur, fleuron de la manufacture passée également maître dans l’art du squelettage. Preuve du succès, la manufacture prend ses nouveaux quartiers en périphérie de Genève en 2005, équipée d’un outillage de pointe.

Roger Dubuis, fondateur © Roger Dubuis
Roger Dubuis, fondateur © Roger Dubuis

Las, entre Carols Diaz et Roger Dubuis, le torchon brûle. Ce dernier se retire l’année du déménagement pour se consacrer à divers projets comme une participation au collectif Les Maîtres du Temps, dont il cosigne les Chapter One et Two. Entretemps, la Maison Roger Dubuis, en proie à une crise de croissance, passe dans le giron du groupe Richemont en 2008. L’occasion pour le maître horloger de revenir à ses anciennes amours. Non pas à l’établi mais comme le père d’une horlogerie qui porte son nom. Il déclarait alors : « Lors que j’ai fondé la manufacture en 1995, j’ai souhaité créer une montre qui témoigne de ma gratitude envers mes maîtres, mes amis et tous ceux qui m’ont aidé dans l’apprentissage et le perfectionnement de mon art. » Souhait largement exaucé.

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