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Rolex Submariner, une icône mondiale prête au changement ?
Baselworld

Rolex Submariner, une icône mondiale prête au changement ?

lundi, 19 mars 2018
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Carol Besler
Journaliste

“Les montres sont un art fonctionnel.”

Carol Besler assure une couverture mondiale de l’horlogerie et la joaillerie.

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7 min de lecture

Les spéculations et les rumeurs vont bon train avant Baselworld. Collectionneurs et journalistes imaginent ce que les grandes marques vont faire de leurs modèles préférés, et surtout Rolex avec sa « Sub » !

Cette année, il se dit que Rolex va présenter une nouvelle Oyster Perpetual Submariner. Comme le disait récemment un collectionneur, « on ne trouve plus de Sub en acier nulle part ». Et d’en déduire : « Je pense qu’ils les gardent en réserve, car ils vont en lancer une nouvelle. » Un autre rétorquait : « Que pourraient-ils bien changer ? Elle a déjà une lunette en céramique, un bracelet revisité et un super mouvement. »

Bien que la Sub ait toujours été un produit culte pour les plongeurs professionnels, son immense succès a certainement pris son essor aux États-Unis, consolidé ensuite par James Bond.

Mais Rolex est une marque pleine de surprises. S’il est difficile de savoir si l’on va toucher ou non à la Submariner, il paraît bienvenu d’examiner le modèle et de réfléchir à ce qui en fait la montre la plus prisée au monde. Bien que la Sub ait toujours été un produit culte pour les plongeurs professionnels, son immense succès a certainement pris son essor aux États-Unis, consolidé ensuite par James Bond. En 1962, dans Dr No, Sean Connery portait déjà une Submariner alors qu’il pourchassait les méchants et faisait la connaissance de Honey Rider. Il en portait à nouveau une dans Bons baisers de Russie, Goldfinger et Opération Tonnerre. Cependant, c’est Roger Moore, dans Vivre et laisser mourir en 1973, qui a été le premier à utiliser la montre comme outil de secours. La lunette de la Submariner Ref. 5513 modifiée par « Q » devait lui servir de scie circulaire pour couper des cordes qui le maintenaient prisonnier. La véritable montre du film, dotée de sa lunette dentelée, a été vendue aux enchères par Phillips en 2015 au prix de CHF 365’000. Pas mal pour une montre qui ne fonctionnait plus étant donné que le mouvement avait été retiré.

Roger Moore alias James Bonds portrait cette Submariner Ref 5513, modifiée par Q pour inclure une scie circulaire, en 1973 dans le film Vivre et laisser mourir. Elle a été vendue pour CHF 365'000 lors d’une vente aux enchères de Phillips malgré le fait qu’elle n’avait pas de mouvement.
Roger Moore alias James Bonds portrait cette Submariner Ref 5513, modifiée par Q pour inclure une scie circulaire, en 1973 dans le film Vivre et laisser mourir. Elle a été vendue pour CHF 365'000 lors d’une vente aux enchères de Phillips malgré le fait qu’elle n’avait pas de mouvement.
Conçue pour durer à vie

Il est rare de trouver une Rolex Submariner hors d’usage. Ce fut et c’est toujours une montre instrument robuste, conçue pour durer toute une vie, voire plus. La Submariner a été lancée en 1954, mais son histoire remonte à 1926, quand Rolex a présenté l’Oyster, la première montre à boîtier hermétique. Quelque cinq ans plus tard, Rolex brevetait le premier système de remontage automatique à rotor « Perpetual » au monde, d’où le nom d’Oyster Perpetual. Nouveau saut dans le temps pour voir la Maison fabriquer vers les années 1950 des montres à lunettes tournantes pour plongeurs, tout en cherchant sans cesse à en améliorer l’étanchéité. Si bien que lors de son lancement, en 1954, l’Oyster Perpetual Submariner a été la première montre commercialisée capable d’atteindre 100 mètres de profondeur. Rolex a continué à travailler avec des plongeurs professionnels et a joué un rôle important dans le développement de la valve à hélium. Dans les années 1960, en collaboration avec la société française Comex (Compagnie maritime d’expertises), Rolex a testé une Sea-Dweller Submariner dotée d’une valve à hélium et d’un boîtier capable de résister à la pression des grandes profondeurs. La Sea-Dweller Submariner commercialisée en 1967 était étanche à 610 mètres.

Bien que jamais dotée d’une valve à hélium, la Submariner courante a été constamment améliorée. Vers 1959, elle devenait étanche à 200 mètres. Dans les années 1960, une loupe cyclope grossissante a été intégrée aux modèles avec date. Pourquoi Rolex ne s’est-elle pas contentée d’agrandir la date, se dispensant par là même d’un verre spécifique ? « Un affichage agrandi aurait augmenté l’épaisseur du mouvement, car la complication requiert deux disques distincts pour les dizaines et les unités, explique le spécialiste des montres Paul Boutros, responsable du secteur Montres aux États-Unis et conseiller stratégique pour Phillips en association avec Bacs & Russo. Un mouvement plus épais aurait modifié les proportions et l’équilibre du boîtier, ce pour quoi Rolex est réputé. La loupe cyclope était une solution simple qui préservait la fiabilité du mouvement et l’élégance du boîtier. » Nombre de collectionneurs préfèrent toujours la pureté de la Sub sans date.

La Rolex Oyster Perpetual Submariner Date en acier 904L avec cadran et lunette bleus
La Rolex Oyster Perpetual Submariner Date en acier 904L avec cadran et lunette bleus

Les modèles Submariner de 1962 ont été les premiers à être équipés de protège-couronnes. Leurs prédécesseurs avaient de petites couronnes que Rolex estimait trop délicates pour une montre instrument robuste. Les index luminescents et les triangles inversés à 12 h sur le cadran et la lunette se sont imposés comme la signature de la Sub dans les années 1960. Ils sont devenus typiques de cette montre instrument et singularisent la Submariner que nous connaissons aujourd’hui.

La dernière fois que la Submariner a été revisitée, en 2012, elle a été dotée d’une lunette en céramique Cerachrom et d’un bracelet Oysterlock.
Comment améliorer un grand classique ?

Vers la fin des années 1970, Rolex a commencé à équiper ses montres de verres saphir, dont la Submariner avec date étanche à 200 mètres, étanchéité poussée aujourd’hui à 300 mètres. La dernière fois qu’elle a été revisitée, en 2012, elle a été dotée d’une lunette en céramique Cerachrom et d’un bracelet Oysterlock avec système Glidelock, soit un ajustement par crans de 2 mm pour le port sur une combinaison de plongée. La robustesse des mouvements est légendaire : calibre 3130 (introduit en 2001) pour le modèle sans date et calibre 3135 pour le modèle avec date (introduit en 1988 mais amélioré depuis, grâce notamment à l’intégration d’un spiral Parachrom). Tous deux sont certifiés COSC. « Au cours des dernières décennies, la demande de Submariner a augmenté grâce aux connaissances véhiculées par les collectionneurs quant aux améliorations, continuelles mais subtiles, que la montre a subies depuis son lancement en 1954, poursuit Paul Boutros. Les plus recherchées sont les premières versions dépourvues de protège-couronnes, produites entre 1954 et environ 1960, et les modèles à cadrans laqués dorés produits jusque vers 1966. »

Par conséquent, que faire pour améliorer un tel classique ? Une autre marque ajouterait des fonctions : un tourbillon, une répétition minute ou même une règle à calcul circulaire. « Je pense que je ne changerais rien de significatif au design, car la montre est un classique durable, affirme un collectionneur. Si je voulais acheter une Sub, ce serait probablement la classique en acier avec cadran noir, car je n’aime pas trop les mélanges de couleurs. Je pense même qu’une version Everose est inutile, car il y a déjà la Yacht-Master Everose. » Autre possibilité : retravailler le calibre avec des caractéristiques du 3255 introduit dans la Day-Date 40 il y a trois ans. Un boîtier redessiné est également probable. On pourrait même avoir un modèle plus petit. Ne serait-il pas sympa d’avoir une Submariner féminine avec, par exemple, un diamant à la place de l’index luminescent à 12 h sur la lunette ? La réponse dans quelques jours.

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