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Si Christophe Lambert était collectionneur de montres !
Histoires de montres

Si Christophe Lambert était collectionneur de montres !

vendredi, 7 mai 2021
Par Frank Rousseau
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Frank Rousseau

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9 min de lecture

Né à Great Neck, dans la banlieue de New York, Christophe Lambert, fils de diplomate, est entré dans la légende en kilt grâce à Highlander, un film culte depuis trois générations. Entretien.

Il y a 35 ans sortait sur les écrans Highlander. Après avoir engagé Sean Connery, séduit par l’idée de tourner un film sur la terre de ses ancêtres écossais, les producteurs de ce « fantasy movie » et le réalisateur Russell Mulcahy se mettent en quête de dénicher l’acteur qui donnera vie à Connor MacLeod. Ce sera Christophe Lambert, un frenchie dont la carrière venait tout juste de décoller à la suite de Subway, de Luc Besson (1985), et Greystoke, la légende de Tarzan, de Hugh Hudson (1984).

Nous célébrons cette année les 35 ans de Highlander, guerrier immortel écossais du XIXe siècle. Comment expliquez-vous le succès de cette saga ?

Je ne l’explique pas ! Ce que je comprends, c’est qu’il s’agit d’abord et avant tout d’un film romantique. Le concept de l’immortalité est en effet quelque chose de terriblement romantique. Rien de nouveau là-dedans, d’ailleurs. Depuis des milliers d’années, l’homme a tout tenté pour retarder la mort, voire l’annihiler. C’est ce qui m’a plu dans Highlander, avec toutes les interrogations que cela suppose. Commet supporter de voir des êtres chers vieillir et disparaître alors que le temps n’a pas de prise sur vous. Il est déjà difficile de vivre une seule vie, mais survivre à votre femme, à vos enfants ? L’horreur absolue ! Et après, l’amour est-il encore possible après avoir vu votre bien-aimée mourir dans vos bras ? Quel que soit l’âge, l’immortalité est un sujet fascinant.

J’ignore si vous collectionnez des sabres et des épées comme on en voit dans Highlander, mais qu’en est-il des montres ?

Si j’avais dû collectionner des montres, je dois dire que j’aurais probablement jeté mon dévolu sur la marque F.P.Journe. J’ai une affection particulière pour ses modèles. Cette marque suisse réalise des produits vraiment magnifiques. En titane, en platine et avec une approche extrêmement créative. À part ça, j’aurais aimé avoir au poignet une Breguet Tradition ou alors une de ces montres que les joueurs de tennis ou les pilotes de F1 affectionnent, comme les Tourbillons de Richard Mille. Mais ce que j’apprécie avec les créations de F.P.Journe, c’est que dans le style sportif elles conviennent parfaitement au volant d’une Ferrari, sans dépareiller en soirée avec un modèle qui ne pèse que quelques grammes. Bref, cette marque propose les montres les plus intemporelles qui soient ! Il y a en effet un mélange de précision et d’artisanat que l’on retrouve rarement dans les montres contemporaines.

Christophe Lambert © Guillaume Collet
Christophe Lambert © Guillaume Collet
Quand vous achetez une montre, que regardez-vous en premier ?

Je regarde le recto et le verso. Plus le dos est impressionnant, plus la montre est de qualité. En tout cas, c’est comme ça que je le vois. Je suis aussi très sensible aux matériaux. L’or, le titane, le platine, bref, tout ce qui est rare m’attire. Quand j’achète une montre, je ne me pose pas beaucoup de questions. Je n’ai d’ailleurs pas besoin qu’on me vante l’article. Je préfère que l’on m’explique comment elle a été fabriquée, travaillée. Je marche au coup de foudre !

Trouvez-vous un attrait aux montres connectées ou préférez-vous ces bonnes vieilles montres qui se remontent ?

Je n’aime pas les montres à remontage manuel, je préfère ce qui est automatique et pratique. Quant aux montres connectées, je n’en vois pas trop l’intérêt ou le charme. La montre que je porte aujourd’hui au poignet gauche est une IWC Top Gun et une montre connectée au poignet droit qui m’a été offerte.

Vous avez joué un diplomate dans Un + une de Claude Lelouch, comme l’était votre père ! J’imagine qu’il devait être un monsieur très distingué aimant les belles montres…

Il portait une très belle Jaeger-LeCoultre en or, une montre qui me fascinait. J’en ai hérité très jeune. Jusqu’au jour où on me l’a volée dans le métro. J’étais assis seul quand soudain j’ai vu ces deux types qui traversaient la voie. Comme un abruti, je les ai regardés en me demandant ce qu’ils pouvaient bien faire. Ni une ni deux, je me suis retrouvé le couteau sur la gorge en train de leur donner ma montre. C’était un objet que j’aimais beaucoup ! Une montre à grande complication.

Si vous deviez maintenant vous souvenir d’une montre que vous avez offerte à un être cher ?

Oui ! Une Rolex pour ma fille, un cadeau pour son baccalauréat. Je lui avais demandé ce qu’elle voulait dans l’éventualité où elle décrocherait le précieux sésame. Elle m’a répondu qu’elle aimerait une Rolex avec un cadran rose. J’ai fait graver un message au dos de la montre, un message très personnel.

Seriez-vous un homme pressé qui regarde toujours sa montre ?

Je ne regarde pas constamment ma montre, car je sais bien que l’on ne peut pas contrôler le temps. On le subit, c’est tout ! Je ne suis donc pas un homme pressé ou stressé. Je ne suis jamais en retard non plus. Je suis même toujours en avance. Quitte à attendre !

Christophe Lambert et Alexandra Lamy
Christophe Lambert et Alexandra Lamy
Au cours de vos tournages, est-ce que vous vous souvenez d’un moment qui pouvait tout changer ?

La seule fois où j’ai failli voir mon destin basculer, c’était pendant le tournage de Highlander 2, lorsque nous avons dû atterrir d’urgence sur un lac salé de la cordillère des Andes, à 6’000 mètres d’altitude, parce qu’un des passagers était gravement malade ! Une fois la personne évacuée par ambulance, nous avons voulu redécoller. Impossible, l’avion avait un problème. Je me suis dit : « Si nous devons rester là toute la nuit, à cette altitude et sans chauffage, nous sommes morts ! » Maintenant, certaines personnes arrivent à survivre à des catastrophes bien pires, c’est avant tout une question de mental !

Vous donnez l’impression d’avoir eu plusieurs vies. J’ignorais que vous vous étiez lancé dans le vin, notamment, et dans l’eau minérale !

Je me suis lancé dans ce business avec un ami, champion du monde des sommeliers 2004. Nous devions faire du vin ensemble, moi en amateur et lui en pro. Mais cela n’a pas marché. Nous n’avions pas le temps. Lui travaillait sans relâche à l’hôtel George V à Paris, moi j’avais mes tournages. J’ai découvert que la fabrication du vin, cela demande une vraie dévotion. Il n’est pas possible de réussir dans ce secteur sans s’investir à fond. Cette expérience m’a appris l’humilité ! Il faut dire qu’au début de la trentaine je voulais faire tellement de choses qu’une vie n’y suffirait pas. Je me suis donc lancé dans les affaires. J’ai commencé par vendre des plats cuisinés sous vide pour grandes surfaces. Puis j’ai changé mon fusil d’épaule. Via l’immobilier, je me suis intéressé à l’hôtellerie et la technologie. Cela m’occupe entre les tournages. J’ai également compris très jeune qu’il est important de se diversifier, de ne pas mettre tous mes œufs dans le cinéma. Je suis un inconditionnel du septième art, mais on peut aussi parler d’autre chose, non ?

Au fait, je me suis également investi dans le tri des ordures. J’ai découvert qu’il y avait beaucoup de mensonges dans la manière de traiter les déchets et sur ce qu’ils deviennent. Ce qui m’a amené à m’intéresser à cette entreprise française qui récupère 100 % des ordures et en recycle 90 % via des matériaux commercialisables. Nous ne devons pas oublier que la nature n’a pas besoin de nous. En fait, c’est exactement l’inverse. Je ne suis pas un écologiste, un terme qui, pour moi, à une connotation trop politique. Par contre, je fais attention à l’environnement. C’est une obligation, certes tardive aujourd’hui mais une obligation quand même. En ce sens, je suis quelqu’un qui essaie d’aider le monde en temps réel.

Et investir dans l’horlogerie ?

Non ! À partir du moment où l’on essaie d’investir dans une marque, il faut bien comprendre que ce sont des dizaines de millions d’euros qu’il faut injecter. Il ne suffit pas de fabriquer un produit. Encore faut-il le lancer, le promouvoir et le distribuer. Sans oublier le développement de la marque. Cela prend des années. Vous ne pouvez pas concevoir n’importe quelle montre en un claquement de doigts. C’est un énorme travail et surtout une énorme implication personnelle et professionnelle.

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