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SIHH : traque à l’inutile !
SIHH

SIHH : traque à l’inutile !

mercredi, 11 février 2015
Par Dominique Fléchon, Grégory Gardinetti, Christophe Roulet
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Dominique Fléchon

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Grégory Gardinetti
Expert et historien en horlogerie

“Il y a la même différence entre les savants et les ignorants qu’entre les vivants et les morts.”

Aristote

Entres expositions thématiques menées à Mexico, Moscou ou Tokyo, conférences autour du globe et articles thématiques, le temps prend toute sa mesure.

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Christophe Roulet
Rédacteur en chef, HH Journal

“Vouloir est la clé du savoir.”

« Une trentaine d’années passées dans les travées du journalisme, voilà un puissant stimulant pour en découvrir toujours davantage. »

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5 min de lecture

Le Salon International de la Haute Horlogerie est désormais la manifestation horlogère qui lance les tendances de l’année. La 25e édition de ce rendez-vous qui a fermé ses portes à fin janvier débouche sur un retour à la sobriété, au classicisme et aux vertus de la rigueur.

Dans un contexte pour le moins tendu, notamment à la suite de la décision surprise de la Banque nationale suisse de ne plus soutenir le cours du franc contre euro – un handicap de poids pour les exportateurs helvétiques –, impossible de ne pas tirer un parallèle entre les tendances de l’année horlogère qui se dessinent et l’état des marchés. Tendances dont le Salon International de la Haute Horlogerie (SIHH) se fait immanquablement l’écho. En un mot, les Maisons exposantes ont fait preuve d’une retenue certaine, privilégiant les valeurs sûres comme la Portugaise chez IWC, les modèles classiques à l’instar de la Classima chez Baume & Mercier ou les pièces de référence parfaitement représentées par les Tonda 1950 de Parmigiani.

Hormis dans le très haut de gamme, le mot d’ordre était clairement perceptible, stigmatisé par une traque à l’inutile. Non que les marques aient décidé de brider leur créativité, mais celle-ci s’est avant tout exprimée par une sobriété de bon aloi. Un retour à la rigueur donc, loin de l’exubérance des formes et des fonctions de la décennie passée. Et si l’honneur revient immanquablement aux femmes, elles ont cette année inspiré des réalisations plus sobres, notamment chez Van Cleef & Arpels ou Audemars Piguet.

Continuité de style

Globalement, l’année qui s’ouvre s’annonce dans la continuité d’un exercice 2014 qui s’est conclu, rappelons-le, sur une croissance des exportations de la branche de 2 %. En termes de matière, l’or gris, l’or rose et le platine dominent au détriment de l’or jaune. Pas de nouveaux alliages ébouriffants en vue, si ce n’est le carbotech chez Panerai. Quant à la forme, les boîtes rondes s’imposent, ou plutôt déferlent comme un véritable raz-de-marée. Seule exception notoire : la forme coussin, notamment mise à l’honneur par Vacheron avec sa nouvelle collection Harmony, qui vient célébrer, avec ses 7 modèles chronographes initiaux, les 260 ans de la Maison.

Fini la « pizza » au poignet, les diamètres fondent à 42 mm pour les hommes.

Autre entorse remarquée : la nouvelle gamme La Clé de Cartier avec son cadran rond qui s’inscrit dans une forme tonneau court atypique. Féminine, elle s’adresse aux hommes. Ou faut-il plutôt dire : masculine avec son nouveau mouvement 1847 NC, elle exerce tout son pouvoir de séduction envers les femmes avec sa couronne rectangulaire qui se manipule comme un fermoir de sac à main. À noter enfin que les tailles se veulent désormais « portables ». Fini la « pizza » au poignet, les diamètres fondent à 42 mm pour les hommes, voire moins si l’on songe à la Saxonia double fuseau horaire de A. Lange & Söhne (38,5 mm) ou la Master Calendar de Jaeger-LeCoultre (39 mm).

Au régime mineur des tailles horlogères répond celui de l’épaisseur des boîtiers et des mouvements désormais soumis au diktat de l’ultra-plat. Piaget, qui défend année après année son rang dans cet univers synonyme d’élégance, présente cette année un chronographe dans sa gamme Altiplano, qui bat à nouveau un double record de finesse. La Grande Complication de Cartier, l’Harmony Grande Complication de Vacheron Constantin chassent sur les mêmes terres. Autre tendance amorcée en 2014, qui renforce encore davantage ses traits de caractère. Les mouvements squelettes deviennent un art horloger à part entière, symbolisant à merveille cette quête de l’épure et de la technicité tout à la fois. Caractérisés par des lignes droites et étirées, voire étoilées et noircies par rapport aux arabesques traditionnelles, ces squelettes sont devenus de véritables modes d’expression notamment chez Cartier (Crash), Parmigiani (Tonda 1950), Piaget (Imperador Coussin), Ralph Lauren (Automotive Skeleton), Richard Mille (RM51-02) ou Roger Dubuis (Excalibur).

Jaeger-LeCoultre Master Grande Tradition Grande Complication
Astronomie à l’honneur

Au niveau des complications horlogères, ce sont les fonctions astronomiques qui, une nouvelle fois, imposent leur poésie et leur technicité. Jaeger-LeCoultre en a fait son thème de l’année et Montblanc celui de sa collection Heritage Chronométrie, qui rend honneur au grand navigateur Vasco da Gamma. À noter également, la présentation fort remarquée de plusieurs répétitions à minutes chez A. Lange & Söhne (Zeitwerk répétition à minutes), Audemars Piguet, qui en fait une montre concept avec sa Royal Oak RD#1 après plusieurs années de développement, et chez Jaeger-LeCoultre (Master Grande Tradition Grande Complication). Rarement de tels niveaux de qualité sonore avaient été obtenus en ce qui concerne les deux dernières pièces, qui font notamment l’objet de plusieurs dépôts de brevet. Dépôt de brevet également pour la première avec son système original de déclenchement par bouton-poussoir accompagné d’une sécurité lorsque la réserve de marche est trop faible.

Les métiers d’art restent bien évidemment un exercice de style aussi spectaculaire qu’enchanteur, notamment chez Cartier, qui met en exergue cette année la technique du filigrane, chez Vacheron Constantin avec sa collection Métiers d’art Mécanique Gravée ou encore chez Van Cleef & Arpels et ses Charms extraordinaires. Sans oublier la pièce Radiomir Firenze, dont le boîtier a été gravé selon la technique ancestrale du bulino ou encore le serti sur caoutchouc réalisé en première mondiale par Roger Dubuis sur la lunette de son Excalibur Spider. Il n’en reste pas moins que la sagesse dont le SIHH était empreint s’est manifestée également par une certaine retenue du côté de l’embellissement artistique. Ce qui se prolonge notamment sur les efforts notoires réalisés par les Maisons pour proposer, comme Montblanc ou Baume & Mercier, des modèles d’entrée de gamme plus accessibles.

Montblanc TimeWalker Urban Speed e-Strap

Notons enfin, aux antipodes l’une de l’autre, la Time Walker e-strap de Montblanc, montre automatique montée sur un bracelet connecté qui en fait la toute première smart watch à faire son entrée au SIHH, et la RM 19-02 de Richard Mille, première montre mécanique à automate de la Maison qui affiche un tourbillon à pétales qui éclosent toutes les cinq minutes ou à la demande. Entre ces deux extrêmes, tout un univers converge, celui de la Haute Horlogerie.

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