Nombreux sont les journalistes spécialisés qui connaissent à fond cette réalité et l’ont décrite dans des articles tantôt colorés, tantôt admiratifs, parfois simplement précis. Mais il existe aussi beaucoup de journalistes spécialisés qui, de plus en plus souvent, suivent les diverses marques dans les multiples « pèlerinages » organisés pour présenter les nouveaux modèles tout autour du globe : courts ou longs, ces voyages se déroulent désormais à un rythme qui laisse bouche bée. Surtout parce qu’on se demande quand les dits journalistes trouvent le temps d’écrire, de rechercher, en deux mots de faire ce travail de rédaction que – nous l’imaginons – leurs rédacteurs en chef attendent d’eux.
Si, d’une part, cette énergie organisationnelle est louable, parce que non seulement elle stimule l’économie mais donne aussi une image vitale et contemporaine de l’univers de l’horlogerie, d’autre part, il faut peut-être se demander si le moment n’est pas venu de remettre un peu ces événements en question. Et je crois que les journalistes spécialisés ne m’en voudront pas si je forme le vœu pour que ces voyages hypergalactiques soient un peu moins nombreux.
Il va de soi que l’organisation d’événements dans les marchés émergents permet de mieux fidéliser le client, qu’elle aliment l’attrait de la nouveauté et nourrit la stratégie des Maisons de la branche. Mais qui sait si ces nouveaux clients potentiels et les journalistes locaux ne seraient pas plus heureux d’embarquer de temps à autre pour la Suisse et d’admirer « in situ » la naissance d’une nouvelle montre plutôt que de voir débarquer chez eux des centaines de personnes invitées pour un seul événement.
Peut-être, comme toujours, la vertu se situe-t-elle dans le juste équilibre.