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Un millésime 2020 à Grande Sonnerie
Histoire & Pièces d'exception

Un millésime 2020 à Grande Sonnerie

mercredi, 2 décembre 2020
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Christophe Roulet
Rédacteur en chef, HH Journal

“Vouloir est la clé du savoir.”

« Une trentaine d’années passées dans les travées du journalisme, voilà un puissant stimulant pour en découvrir toujours davantage. »

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6 min de lecture

Patek Philippe est la dernière manufacture à avoir présenté une montre à grande sonnerie. Cette même année, Vacheron Constantin et Audemars Piguet ont fait de même. Étant donné la complexité de ces montres « musicales », ce tir groupé fait clairement figure d’exception.

S’il est une complication qui peut se targuer d’être encore dans sa prime jeunesse dans l’univers de la montre-bracelet, c’est bien la grande sonnerie. Non pas qu’un tel mécanisme ne soit pas maîtrisé depuis longtemps. Sa miniaturisation a toutefois posé problème en sachant qu’on parle d’un dispositif qui sonne les heures et les quarts au passage, avec répétition ou non des heures à chaque quart (grande/petite sonnerie), à quoi s’ajoute généralement une répétition minutes. En fait, avant même l’apparition des aiguilles, les horloges sonnaient déjà les heures aux clochers des églises. Avec l’apparition des cadrans et des aiguilles sur les horloges à poids qui commençaient à adopter une taille « domestique », la sonnerie a fait son apparition au sein du foyer, avant que l’invention du ressort ne rende le temps transportable. Étant donné les problèmes d’éclairage de l’époque, les montres de poche ont ainsi très vite été dotées de sonneries, voire de grande/petite sonnerie dès le début du XIXe siècle. Son adaptation au poignet se sera toutefois fait attendre près de deux siècles.

Philippe Dufour précurseur

Dans les années 1980, Philippe Dufour a en effet réalisé cinq mécanismes de Grande Sonnerie sur commande d’Audemars Piguet, remettant cette complication au goût du jour. Le format restait toutefois celui d’une montre de poche. Qu’à cela ne tienne ! Remettant l’ouvrage sur le métier, Philippe Dufour présentera en 1992 la toute première montre-bracelet à grande sonnerie et répétition minutes de l’histoire horlogère, un coup de maître pour la première pièce réalisée sous son propre nom. Depuis, si plusieurs manufactures parmi les plus aguerries aux grandes complications horlogères ont suivi la voie, on peut toutefois les compter sur les doigts des deux mains.

La raison en est simple : les exigences liées aux grandes sonneries sont parmi les plus élevées de la profession. « La réalisation de telles pièces demande en effet une conception intégrée du mouvement qui doit en outre prendre en compte plusieurs spécificités propres à ces mécanismes complexes, à commencer par les questions liées à la sécurité de son fonctionnement, toute interférence entre les différentes fonctions étant de nature à endommager le calibre, explique-t-on chez Vacheron Constantin. La gestion de l’énergie représente également un paramètre incontournable en sachant qu’une grande sonnerie est sollicitée 96 fois par 24 heures pour un total de 912 frappes des marteaux sur les timbres de la montre. Quant à la production de sons, elle exige une grande virtuosité technique et musicale pour que les séquences soient distinctement audibles et d’une mélodieuse clarté. »

Les Cabinotiers Symphonia Grande Sonnerie – La Sixième symphonie © Vacheron Constantin
Les Cabinotiers Symphonia Grande Sonnerie – La Sixième symphonie © Vacheron Constantin

Ces paramètres étant posés, on comprend facilement la raison pour laquelle les Grandes Sonneries se font rares. Et pourtant, ces derniers mois, trois Maisons ont dévoilé leur interprétation de cet « art » horloger. À commencer précisément par Vacheron Constantin et sa montre Les Cabinotiers Symphonia Grande Sonnerie – La Sixième symphonie. La Maison genevoise n’en est certes pas à son coup d’essai pour avoir déjà présenté une pièce Cabinotiers en 2017 équipée du même calibre 1860, un mouvement à 727 composants, fruit de 10 ans de recherche et développement, qui nécessite 500 heures d’assemblage. Pour cette dernière réalisation, les métiers d’art sont à l’œuvre avec, gravé en bas-relief sur la carrure, une représentation de la partition de la Sixième symphonie de Beethoven sur fond de feuilles d’olivier. Et pour immortaliser doublement cette pièce unique, Vacheron Constantin a confié à son partenaire les Studio Abbey Road le soin de réaliser une empreinte sonore certifiée.

Code 11.59 Grande Sonnerie Carillon Supersonnerie © Audemars Piguet
Code 11.59 Grande Sonnerie Carillon Supersonnerie © Audemars Piguet

De son côté, Audemars Piguet a été un peu plus ambitieux en proposant une édition de 5 pièces de sa Grande Sonnerie Carillon Supersonnerie qui prend place dans la collection Code 11.59 lancée en 2019. Double particularité pour cette montre équipée du calibre 2956 à 489 composants. La décoration, d’abord, a été confiée à Anita Porchet, qui a créé « une trilogie de cadrans décorés de paillons d’or antiques datant de plus d’un siècle ». Pour les deux derniers, la maître émailleuse réalisera des compositions selon les desiderata des clients. Quant au mécanisme de Supersonnerie présenté en 2015, à la suite des huit ans de recherche effectuée en collaboration avec l’École polytechnique fédérale de Lausanne, il s’agit d’une technologie brevetée à trois timbres et marteaux dont « la puissance acoustique, la qualité sonore et les tonalités harmoniques sont assurées par des timbres et une architecture de boîte brevetés, explique Audemars Piguet. Ici, les timbres ne sont pas attachés à la platine principale mais à un nouveau dispositif qui tient le rôle de table d’harmonie, améliorant la transmission sonore. Cette technologie Supersonnerie innovante procure également un tempo plus rapide ».

Grande Sonnerie référence 6301P © Patek Philippe
Grande Sonnerie référence 6301P © Patek Philippe

Chez Patek Philippe, la toute récente Grande Sonnerie référence 6301P, équipée d’un nouveau mouvement, n’est quant à elle pas limité et entre dans les collections courantes de la manufacture. Comme le précise la Maison, le nouveau calibre à 703 composants de cette pièce, dérivé du calibre 300 utilisé dans la Patek Philippe Grandmaster Chime référence 6300, se distingue par ses trois timbres classiques et sa petite seconde sautante brevetée. Le mouvement est équipé de deux couples de barillets montés en série assurant des réserves de marche de 24 heures pour la sonnerie et de 72 heures pour le mouvement, toutes deux affichées sur le cadran. « Cette Grande Complication est la toute première montre-bracelet de la manufacture proposant la grande sonnerie, “graal” des complications horlogères, dans sa forme la plus pure, complétée par une petite sonnerie et par une répétition minutes, commente Patek Philippe. Un événement attendu de longue date par les connaisseurs. »

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