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Un millésime horloger 2022 effervescent (1/2)
Actualités

Un millésime horloger 2022 effervescent (1/2)

mardi, 24 janvier 2023
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Christophe Roulet
Rédacteur en chef, HH Journal

“Vouloir est la clé du savoir.”

« Une trentaine d’années passées dans les travées du journalisme, voilà un puissant stimulant pour en découvrir toujours davantage. »

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6 min de lecture

L’année horlogère 2022, qui signe un record au niveau des exportations, renoue avec les grands millésimes d’une profession qui fait feu de tout bois. En atteste la moisson de nouveautés qui couvrent avec maestria toutes les catégories de garde-temps. Retour sur les modèles 2022 – Première partie.

Généralement, au sortir d’une année horlogère, il est de bon ton de dégager les grandes tendances au sein de la profession, celles qui vont probablement s’affirmer sur les mois à venir. La difficulté, avec cette revue des 12 mois 2022, c’est que les Maisons de la branche ont réussi le tour de force d’investir avec bonheur toutes les catégories du spectre horloger, rendant cette tâche d’autant plus ardue. En d’autres termes, quel que soit le type de montres sous revue, les exemples émergent à foison, tous aussi explicites, si bien qu’il n’y a guère d’autre choix que de s’extasier sur la production horlogère d’un millésime riche et équilibré, mesuré et pourtant créatif, comme on a notamment pu le constater lors du salon Watches and Wonders Geneva et de ses déclinaisons en Chine, à Shanghai et sur l’île de Hainan, mais aussi lors des Geneva Watch Days.

Watches and Wonders Hainan 2022 – Sanya China Duty Free Mall

On est certes loin des temps d’exubérance exacerbée, mais en cette période marquée surtout par une sortie progressive des phases d’isolement dues au Covid-19, il ne fait pas de doute que l’horlogerie a parfaitement su jouer la carte de la reprise avec des modèles attractifs et innovants. Des modèles qui ont su perpétuer la grande tradition horlogère avec cette touche d’originalité propre à ces acteurs économiques qui savent se remettre en question et se renouveler. Les Maisons de la branche ont-elles visé juste ? Les chiffres parlent d’eux-mêmes avec des statistiques des exportations horlogères suisses qui signent un nouveau record en 2022 à quelque 25 milliards de francs.

Privé Tank Chinoise © Cartier

Premier constat, le vintage, qui avait envahi les travées des salons ces dernières années sous forme de modèles emblématiques dépoussiérés comme de montres aux accents d’autrefois, se fait nettement plus discret. Comme si la nostalgie du passé avait vécu, volontiers « reléguée » au marché des montres de seconde main, qui, lui, est en pleine explosion. On trouve certes une Tank Chinoise de Cartier, une Ranger de Tudor, une Speedmaster ’57 Calibre 9906 ou encore une Zenith Revival A3642 au rang de ces modèles revisités, sans oublier la Navitimer Cosmonaute de Breitling, mais force est de constater qu’ils se font rares. Tout comme le bronze, souvent mis en valeur sur ces pièces qui renouent avec l’ère prénumérique, à l’inverse de l’or jaune, qui connaît, lui, un fort regain d’intérêt.

Seamaster Planet Ocean Ultra Deep © Omega

La deuxième remarque tient aux caractéristiques ultimes développées pour certaines pièces qui attestent d’activités de recherche et développement toujours aussi intenses au sein de la profession. Omega présentait ainsi une version « grand public » de son Ultra Deep, montre de plongée qui a accompagné l’explorateur Victor Vescovo dans la fosse des Mariannes à une profondeur record de 10’935 mètres en 2019. Pour l’occasion, la Maison du Swatch Group dévoilait sept montres Ultra Deep dans la collection Seamaster Planet Ocean dont l’étanchéité est garantie à 6’000 mètres de profondeur !

Octo Finissimo Ultra © Bulgari

Toujours dans le registre des montres de l’impossible, c’est un nouveau duel dans le domaine de l’extra-plat qui a agité la profession en cette année 2022 avec, d’un côté, l’incontournable Bulgari et ses huit records de finesse au compteur depuis 2014 et, de l’autre, non plus Piaget mais l’inattendu Richard Mille. Le premier à sortir du bois a été Bulgari, qui présentait en mars dernier son Octo Finissimo Ultra. Une montre qui revisite de fond en comble les codes de construction d’une montre mécanique pour « descendre » à une épaisseur de 1,80 mm. Applaudissements, congratulations, apothéose mondiale pour une Maison désormais solidement ancrée dans le pinacle de l’horlogerie de prestige et qui battait de 0,2 mm le précédent record détenu par Piaget avec son Altiplano Ultimate Concept de 2 mm de hauteur.

RM UP-01 © Richard Mille

C’était toutefois sans compter sur Richard Mille, dont la première réalisation en l’honneur de son partenaire Ferrari, la RM UP-01, venait quelques semaines plus tard rebattre les cartes avec son épaisseur de… 1,75 mm. Là également, la montre est en complète rupture avec les codes stylistiques habituels mais d’une construction traditionnelle avec un mouvement assemblé dans un véritable boîtier et non pas conçu à partir du fond de boîte servant de platine. La messe est-elle dite avec ces pièces aux extrêmes limites physiques de la mécanique horlogère ? Réponse, peut-être, en 2023.

Overseas Tourbillon Squelette © Vacheron Constantin

En attendant, c’est une autre approche de la mécanique qui semble bien faire merveille et qui est en train de conquérir la palme auprès des amateurs. En dévoilant au maximum les rouages et circonvolutions des calibres mécaniques à travers l’utilisation de matériaux comme le saphir, en ajourant les cadrans et en squelettant les mouvements, les Maisons de la branche jouent à fond la carte de la transparence du produit en magnifiant ce qui en fait la substantifique moelle. Comme les connaissances horlogères ne cessent de gagner du terrain, le subtil jeu de va-et-vient du balancier entraîné par la roue d’échappement devient un spectacle intelligible à part entière, d’autant plus fascinant si l’on y ajoute des complications.

Tonda PF Skeleton © Parmigiani

Cet exercice de mise à nu est ainsi en train de se propager à travers les collections horlogères avec de plus en plus de force. D’Audemars Piguet (Royal Oak Jumbo Extra-Plat Squelette) à Glashütte (PanoMaticCalendar), de Hublot (Big Bang Tourbillon Samuel Ross) à Vacheron Constantin (Overseas Tourbillon Squelette), de Rebellion (RE-Volt Carbon) à Parmigiani (Tonda PF Skeleton), de Czapek & Cie (Rattrapante Ice Blue) à Chopard (L.U.C Full Strike Sapphire)…, la liste est à rallonge. Aussi longue que celle des produits « durables » est encore trop courte. On notera toutefois quelques percées au niveau des bracelets, notamment chez ID-Genève et son attache compostable à base d’algues et chez IWC avec son MiraTex™ à base de Mirum®, matériau sans plastiques ni composants pétrochimiques à faible empreinte carbone. Au niveau des boîtiers en acier, Panerai continue de faire la course en tête avec son eSteel, tout comme Chopard avec son or éthique, mais sinon la moisson est plutôt maigre. Exception faite de la Diver The Ocean Race d’Ulysse Nardin, descendante produite en série cette fois de sa montre concept écoresponsable Diver Net de 2020. À découvrir après un voyage en… avion.

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