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Une courte histoire du gyrotourbillon
Actualités

Une courte histoire du gyrotourbillon

mercredi, 10 juillet 2013
Par Louis Nardin
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Louis Nardin
Journaliste et consultant

“De l’audace, toujours de l’audace.”

Georges Jacques Danton

« Une montre de qualité concentre de la créativité, des compétences techniques et scientifiques rares, des gestes anciens. Elle touche au désir d’être unique, de se distinguer, d’afficher un savoir, une puissance, un goût. Une montre raconte plusieurs histoires à la fois, dont les détails et les secrets font la saveur. »

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4 min de lecture

Fascinant dans ses rotations, ce régulateur gyroscopique décuple les performances chronométriques des montres qu’il équipe. Au passage, il a chamboulé des méthodes de travail chez Jaeger-LeCoultre.

– 1/+ 1 seconde par jour au maximum, telle est la précision affichée par les trois gyrotourbillons présentés jusqu’ici par Jaeger-LeCoultre : le Master Gyrotourbillon 1 (2004), la Reverso Gyrotourbillon 2 (2008) et la Master Grande Tradition Gyrotourbillon 3 Jubilée (2013). Un delta à mettre en perspective avec la précision moyenne d’un tourbillon d’entrée de gamme, qui peut être considéré comme bon s’il respecte les critères du COSC, soit – 4/+ 6 secondes par jour. La manufacture du Sentier a donc imaginé un mécanisme précieux puisqu’il améliore sensiblement les performances chronométriques des montres qui l’intègrent. Retour sur une invention majeure qui a marqué l’histoire des régulateurs tridimensionnels.

Questions de volume et de simulation

« Dès 2002, nos horlogers avaient en tête de créer un tourbillon évoluant sur plusieurs axes dans le cadre de la nouvelle ligne Master Compressor, explique Stéphane Belmont, directeur Marketing international de Jaeger-LeCoultre. Toutefois, deux contraintes bloquaient sa concrétisation. Premièrement, vers la fin des années 1990, quand l’idée apparaît, les montres les plus grandes chez Jaeger-LeCoultre mesuraient 41,5 mm de diamètre. L’espace intérieur était donc insuffisant pour loger un balancier évoluant dans trois dimensions. Dès l’an 2000, les grands formats arrivent sur le marché, faisant ainsi sauter ce premier verrou. Ensuite, les méthodes de conception se limitaient à la planche à dessin. Là encore, les progrès réalisés dans l’informatique avec la mise au point de programmes de conceptualisation et d’animation en trois dimensions ont joué un rôle déterminant. » Tellement déterminant que le consultant en simulation mandaté pour implémenter cette nouvelle technologie chez Jaeger-LeCoultre est resté dans l’entreprise pour diriger aujourd’hui le département de recherche et développement ! Le gyrotourbillon est l’héritier direct de ces évolutions, son lancement marquant l’avènement d’une ère nouvelle de régulateurs gyroscopiques que seules quelques rares autres marques peuvent prétendre maîtriser.

Mouvements perpétuels

« Le concept initial visait à faire directement pivoter le balancier dans toutes les dimensions et pas seulement verticalement, poursuit Stéphane Belmont. Il n’était pas davantage question de partir d’un tourbillon traditionnel pour le modifier en l’étoffant de nouveaux axes. Pour que cela fonctionne, il était absolument nécessaire de concevoir un ensemble à l’équilibre parfait entre les axes perpendiculaires et les différents composants. D’où la nécessité d’outils de simulation. Car une fois en place, le spiral, qui doit avoir une forme prédéterminée, ne peut plus être retouché. Puisqu’il change constamment d’angle, tout réglage est inutile, car on ne peut pas faire de moyenne entre différentes positions comme habituellement. Ce mode de fonctionnement où l’échappement bouge sans cesse est aussi un gage de précision, car l’amplitude reste perpétuellement constante. »

Le spiral de la Grande Master Gyrotourbillon 3 Jubilée, fait entièrement à la main, est sphérique pour une meilleure chronométrie © Jaeger-LeCoultre

Les trois versions du gyrotourbillon sont toutes différentes. En ce qui concerne la première, le spiral est plat, la cage intérieure tourne en 24 secondes, l’extérieure en 1 minute et la fréquence est de 3 Hz (21’600 alternances/heure). Pour ce qui est de la deuxième, le spiral est devenu cylindrique, le rythme s’est accéléré avec une cage intérieure tournant en 18,75 secondes et la fréquence est de 4 Hz (28’800 a/h). La troisième, finalement, dévoilée ce printemps, présente un spiral sphérique dont la forme permet une construction encore plus précise. De type volant, le gyrotourbillon est connecté au calibre via un microroulement à billes. Sa cage intérieure fait un tour complet en 1 minute pour 2,5 minutes pour l’extérieure et la fréquence est redescendue à 21’600 alternances/heure.

Légèreté voulue

La fabrication du gyrotourbillon a exigé de recourir à l’aluminium pour les cages. Il fallait en effet un matériau suffisamment léger pour éviter que la marche même du gyrotourbillon ne consomme trop d’énergie au détriment du calibre dans son ensemble. « De mémoire, c’est la première fois qu’un autre métal que l’acier était utilisé dans ce but », complète Stéphane Belmont. Là aussi, un micromécanicien s’est vu spécialement chargé de maîtriser l’usinage des cages sur une machine-outil cinq axes acquise pour l’occasion. Aujourd’hui, le catalogue de la marque compte trois versions du gyrotourbillon. Toutes en séries limitées de 75 pièces. La première est désormais épuisée et la dernière sera disponible dès décembre 2013.

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