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Une exposition au-delà des frontières
Expositions

Une exposition au-delà des frontières

mercredi, 3 juillet 2019
Par Shining Zhu
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Shining Zhu

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6 min de lecture

Depuis le 1er juin et jusqu’au 31 juillet 2019, Cartier et le musée du Palais à Beijing présentent dans la Galerie méridienne « Au-delà des frontières », une exposition de chefs-d’œuvre d’artisanat et de restauration en provenance du monde entier.

Cartier a été la première marque de luxe à organiser une grande exposition en Chine. C’était en 2004 à Shanghai. Depuis, la Maison a multiplié les événements de ce type dans tout le pays, de Beijing à Taipei, en passant par Shenyang, Chengdu et à nouveau Shanghai en 2014. Dix ans après une première halte des plus remarquées dans la Cité interdite, Cartier revient à Beijing, au musée du Palais cette fois, pour y présenter la plus grande exposition jamais organisée de son histoire. Cette fois, ce sont plus de 800 pièces, de la dynastie Ming (1368-1644) à nos jours, qui sont rassemblées ; des pièces en provenance de la Collection Cartier et de ses archives, des collections du musée du Palais et d’institutions publiques comme le Metropolitan Museum de New York, la Galerie nationale d’Australie à Canberra, les musées du Qatar ou encore le Musée international d’horlogerie de La Chaux-de-Fonds. Sans oublier les collections privées et princières.

L’exposition « Beyond Boundaries » à Beijing © Shining ZHU
L’exposition « Beyond Boundaries » à Beijing © Shining ZHU

En fait, l’idée de cette exposition a germé lors d’un projet de restauration conjointement mené par Cartier et le musée du Palais de 2014 à 2017. Celui-ci portait sur six mouvements d’horlogerie d’origine anglaise datant de la fin du XVIIIe siècle et du début du XIXe siècle, des mouvements appartenant aux collections du musée. Après trois ans de préparation, la restauration a finalement été menée avec succès pendant quatre mois à la Manufacture Cartier de La Chaux-de-Fonds. Ce projet associant des artisans chinois, français et suisses a été une expérience des plus enrichissantes pour les deux parties, ouvrant de nouvelles perspectives en matière de restauration et de conservation des patrimoines culturels.

Une exposition en trois parties

Ces six garde-temps restaurés sont présentés dans la dernière partie de cette exposition qui en comprend trois. La première, intitulée « Inspirations chinoises », montre comment l’univers esthétique de la Chine et ses motifs traditionnels ont influencé le design des parures, pendules et bijoux de Cartier. Elle met également en lumière les techniques chinoises spécifiques à certains matériaux qui ont nourri l’inspiration et le processus de création chez Cartier. La pendule Carpe de 1925, par exemple, est constituée d’un morceau de jade antique sculpté qui représente deux poissons nageant dans les vagues. Le phénix, symbole chinois de la bonté, de la paix et de la prospérité, a ainsi servi de modèle pour une broche Oiseau de Cartier, une commande spéciale de 1948. On retrouve d’ailleurs le même motif sur une robe impériale des collections du musée du Palais.

Montre Carpe avec aiguille rétrograde, Cartier Paris, 1925, Marian Gérard, Collection Cartier © Cartier
Montre Carpe avec aiguille rétrograde, Cartier Paris, 1925, Marian Gérard, Collection Cartier © Cartier

La deuxième partie, « Symboles du pouvoir », présente des diadèmes Cartier des cours d’Angleterre et de Belgique, des colliers et des pendentifs des cours de Russie et de Roumanie, ainsi que les bijoux cérémoniaux des maharajas indiens. En exergue également, une robe de cour de la dynastie Qing extraite des collections du musée du Palais. Le style Cartier a connu une évolution durant ses quelque 170 ans d’histoire, évolution qui reflète également la transformation de la clientèle de la Maison qui, des cours royales, a gagné les rangs de l’aristocratie au lendemain de la Révolution industrielle.

La troisième et dernière partie, « Mémoires du temps », est consacrée à l’horlogerie. Dans un chassé-croisé, elle met en valeur les pendules Cartier d’inspiration chinoise et les garde-temps de style européen issus des collections du musée du Palais. L’horlogerie sert ici de dialogue entre technique et design, inspiration et savoir-faire, Est et Ouest. Deux pendules à gravitation, provenant l’une de Cartier et l’autre du musée, symbolisent parfaitement l’incroyable similitude de forme et de fonction en matière d’instruments de mesure du temps.

La rencontre de deux mondes

L’influence chinoise se retrouve sur une pendule Écran de Cartier datant de 1926. Inspirée des tablettes utilisées par les érudits de la Chine antique, elle se compose d’une plaque de jade blanche d’époque, gravée et ornée d’un dragon émaillé sur le dos. L’exposition révèle également une délicate pendule de table ancienne en néphrite représentant une tortue, symbole de la longévité. L’ouverture de la coquille au dos de la tortue laisse apparaître un cadran incrusté de nacre, de lapis-lazuli et de turquoise.

Pendule de table Tortue, Cartier Paris, 1928, Collection privée, Studio Gérard © Cartier
Pendule de table Tortue, Cartier Paris, 1928, Collection privée, Studio Gérard © Cartier

Autre découverte en provenance des archives Cartier, jamais révélée auparavant : le lien qui unissait la Maison et le prince Tsai Lun, arrière-arrière-petit-fils de l’empereur Qianlong. Son père, Yi Kuang, avait servi sous les trois derniers empereurs de la dynastie Qing. L’acquisition d’une montre-bracelet Tortue de Cartier par Tsai Lun montre à quel point le design horloger de Cartier était prisé par une jeunesse dorée chinoise sensible aux charmes de l’Occident moderne.

Dans l’histoire de Cartier, les pendules mystérieuses représentent un chapitre à part, reconnues aujourd’hui encore comme faisant partie des pièces les plus rares et les plus précieuses de la Maison. Le principe de fonctionnement de ces pendules a été inspiré par l’illusionniste et inventeur de la magie moderne Jean-Eugène Robert-Houdin (1805-1871). Aux côtés des pendules mystérieuses Cartier figure ainsi un spécimen réalisé par ce génial inventeur, une pendule appartenant au Musée international d’horlogerie de La Chaux-de-Fonds.

Pendule Mystérieuse Jean-Eugène Robert-Houdin, Paris, cira 1860, Musée international d’horlogerie, La Chaux-de-Fonds © Musée international d’Horlogerie, V. Savanyu
Pendule Mystérieuse Jean-Eugène Robert-Houdin, Paris, cira 1860, Musée international d’horlogerie, La Chaux-de-Fonds © Musée international d’Horlogerie, V. Savanyu

Née d’une vision commune dans la préservation et la mise en valeur des patrimoines, cette exposition révèle les échanges culturels, les inspirations mutuelles et les partages de savoir-faire. Elle souligne des liens entre Orient et Occident qui favorisent, eux, l’harmonie entre les peuples.

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