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Une offre aux poumons d’acier
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Une offre aux poumons d’acier

lundi, 25 janvier 2016
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Michel Jeannot
Journaliste spécialisé, BIPH

“L’éternité, c’est long, surtout vers la fin. ”

Woody Allen

Michel Jeannot dirige, en Suisse, le Bureau d’information et de presse horlogère (BIPH), une équipe de journalistes collaborant avec une dizaine de médias dans le monde.

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5 min de lecture

L’acier a été sans conteste l’une des stars de ce SIHH 2016. Cette réponse à une conjoncture plus difficile ne doit pas faire oublier que ce métal rime de longue date avec Haute Horlogerie.

Le phénomène a éclaté en 1972 lorsque Audemars Piguet a lancé une montre en acier au même prix qu’une montre en or. Non par provocation, mais pour exprimer que le travail complexe – en l’occurrence sur le boîtier – avait autant de valeur que le poids d’un métal précieux. Nul ne se doutait alors que la Royal Oak deviendrait une icône, mais elle a scellé définitivement l’idée que la Haute Horlogerie technique pouvait très bien se conjuguer en acier. Une nouvelle preuve en a été donnée cette année par l’horloger du Brassus avec sa Royal Oak Double Balance Wheel Openworked, proposée notamment dans une exécution en acier.

Audemars Piguet Royal Oak Double Balancier Squelette: Cette version flambant neuve de la Royal Oak (Squelette) résout les problèmes de stabilisation du mouvement en intégrant un deuxième ensemble balancier-spiral : la nouvelle géométrie brevetée « Dualbalance ».

De fait, au Salon International de la Haute Horlogerie 2016, l’acier a une nouvelle fois démontré qu’il se mariait parfaitement avec les complications les plus abouties, mais il a aussi occupé le devant de la scène pour une raison plus prosaïque : la mauvaise conjoncture. Ainsi, au vu des incertitudes et des chocs successifs encaissés en 2015, plusieurs marques ont été contraintes de modifier leurs plans et de changer leur stratégie pour répondre davantage aux attentes du marché. Et voici comment l’acier est devenu l’une des stars du SIHH 2016, alors même que – paradoxalement – le prix de l’or évolue à des niveaux particulièrement bas.

De l’or à l’acier, il n’y a qu’un pas

Certains signes ne trompent pas. Alors que Cartier nous avait habitués à lancer ses collections avec des modèles en or uniquement (avant de les décliner plus tard en acier), la nouvelle collection Drive de Cartier – très bien accueillie selon les premières réactions recueillies auprès des détaillants – propose dès son lancement des références en acier, à l’instar du modèle heure, minute, petite seconde et date, doté du calibre 1904 – PS MC. Un métal qui fait également son apparition cette année dans la collection Clé de Cartier.

Drive © Cartier

Chez Vacheron Constantin, 2016 marque le renouveau de la collection Overseas avec, là encore, la part belle faite à l’acier. Mais pas seulement, puisque les nouvelles références intègrent trois mouvements manufacture Vacheron Constantin inédits, dont un mouvement chronographe. Autre fait à noter, le bracelet aisément interchangeable – et, pour une fois, le « aisément » n’est pas galvaudé. Chaque montre est ainsi livrée avec trois bracelets : métal, caoutchouc et cuir. La nouvelle collection de la manufacture genevoise dédiée aux voyageurs arrive à point nommé pour répondre à des attentes réelles du marché.

Overseas © Vacheron Constantin

Il aurait initialement dû en être autrement, mais le marché a décidé que les montres d’aviateurs feraient le millésime 2016 d’IWC. Et, là encore, l’acier occupe une place non négligeable sur ce large éventail qui va de la petite Montre d’Aviateur Automatic 36 mm à la Montre d’Aviateur Calendrier Perpétuel Digital Date et Mois Spitfire, confirmant pour cette dernière que la Haute Horlogerie technique se révèle parfaitement bien en acier.

Montre d’Aviateur Calendrier Perpétuel Digital Date et Mois Spitfire © IWC

Baume & Mercier a également choisi de présenter cette année une large offre de références en acier. Et comme au cinéma, la marque tente de surfer sur le succès de son précédent blockbuster, à savoir la Capeland Shelby Cobra, qui a été « l’un des plus grands succès commerciaux de la marque ces dix dernières années », selon le CEO Alain Zimmermann. C’est donc un deuxième opus qui a été présenté cette année, en l’occurrence la Capeland Shelby Cobra 1963, deux séries limitées (bracelet cuir ou bracelet caoutchouc) de 1 963 exemplaires.

Capeland Shelby Cobra © Baume & Mercier
Des prix en baisse

Cette tendance à l’acier n’est pas le seul fait des marques puissantes ou mainstream. Les marques à la production confidentielle réfléchissent également à des propositions plus abordables. C’est le cas chez Greubel Forsey (une centaine de montres produites par an) puisque la Maison présente cette année sa première montre en acier avec sa Signature 1. Certes cela reste de l’horlogerie d’exception qui met en valeur un horloger de talent (Didier Cretin), mais la volonté est aussi d’offrir des montres plus « abordables ». Et même si la version en acier est proposée à 155 000 francs suisses (hors taxes), cela diminue pratiquement de moitié le prix d’entrée chez Greubel Forsey.

On l’aura compris, la conjoncture a clairement impacté l’offre présentée cette année au SIHH. Plus globalement, les prix moyens de presque toutes les marques horlogères sont en baisse. Plus qu’une mode, c’est bien la nécessaire adaptation aux réalités du marché qui explique cette tendance. Et elle ne fait peut-être que commencer.

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