« Nous vivons toute l’année pour la semaine du SIHH »

C’est sur un joyeux « Tout va bien ! » que le CEO de Jaeger-LeCoultre, Jérôme Lambert, nous reçoit sur son stand au Salon International de la Haute Horlogerie. Toute la semaine, les commandes ont été nombreuses, les nouveautés ont séduit, ainsi que le thème des 180 ans de la marque installée au Sentier depuis 1833. « Nous vivons toute l’année pour la semaine du SIHH. Elle a une fois de plus passé trop vite. Après un jour et demi de salon, nous avions déjà vendu toute la production annuelle », ajoute-t-il.

Véritable enthousiasme

« Le nombre élevé de commandes nous indique que nos clients nous restent fidèles, qu’ils ont manqué de produits toute l’année 2012 et espèrent en recevoir, explique Jérôme Lambert, enthousiaste. Ce n’est pas possible d’espérer mieux que ce que nous avons vécu cette semaine. Mais je précise que cela vaut pour la semaine et non pour toute l’année. » Car la marque, en définitive, ne s’intéresse qu’au sell out et non au sell in. C’est-à-dire que seules comptent les montres qui sont effectivement vendues aux clients finaux. « Il faut par conséquent rester vigilant au quotidien, conclut-il. Nous dépendons naturellement toute l’année de la consistance de la demande. »

Si les clients ont répondu « présent », c’est que la collection présentée par Jaeger-LeCoultre en ce début 2013 est, une fois de plus, pleine de sens et de justesse, avec des montres incarnant parfaitement l’identité de la marque et trouvant leur place dans la juste lignée établie par celle-ci depuis des décennies. Citons notamment le modèle Master Grande Tradition Gyrotourbillon 3 Jubilee, la Master Ultra-Thin 41 ou encore la dernière création en date de la manufacture dédiée aux dames, le modèle Rendez-Vous, ici décliné avec un cadran bleu étoilé.

Reverso mon amour

« Nous sommes Jaeger-LeCoultre, donc j’ai naturellement un petit coup de cœur pour les Reverso que nous venons de présenter, notamment le modèle Duoface ultra-plate boutique, de couleur bleue. Grâce aux deux faces caractéristiques de ce modèle emblématique, cette montre incarne totalement notre Maison. Personne d’autre ne peut faire cela, personne d’autre ne propose une montre qui donne un fuseau horaire d’un côté du cadran et un autre fuseau de l’autre côté. Elle est la montre la plus emblématique de notre collection 2013 », ajoute Jérôme Lambert, non sans fierté.

Il faut dire que la Maison, qui s’apprête à boucler (fin mars avec le groupe Richemont) un nouvel exercice record, n’en est pas à ses premières créations, elle qui a inventé à ce jour 1’242 calibres. Forte de 180 ans d’histoire, la manufacture emploie 1’300 personnes, exerçant au total plus de 40 métiers de l’horlogerie. « Nous avons encore créé 78 places de travail en 2012. Soit environ 400 sur les quatre dernières années, ce qui est remarquable compte tenu de la crise de 2009 », commente Jérôme Lambert.

De la suite dans les idées

Ces recrutements sont une réalité partagée par beaucoup d’horlogers. Ainsi, lorsqu’on évoque la formation et le recrutement, Jérôme Lambert se plaît à conter une récente conversation avec un responsable politique local. Celui-ci suggérait d’ouvrir également des centres de formation hors des bassins horlogers et non uniquement à La Vallée de Joux, au Locle, à Genève ou encore à Soleure, bassins traditionnels et historiques de cette industrie, comme c’est le cas actuellement. « Selon moi, cette idée est pleine de bon sens ! Par exemple, créer une école d’horlogerie dans l’agglomération lausannoise serait formidable, car les jeunes de cette région n’ont pas accès aux métiers de l’horlogerie ! » s’exclame Jérôme Lambert.

Lui-même est persuadé que le domaine horloger a de quoi séduire les jeunes : « Il s’agit de métiers bien rémunérés, sources d’inspiration, permettant de voyager partout dans le monde et qui bénéficient d’une bonne visibilité dans les médias », conclut-il. ■

Article paru dans le WtheJournal.com