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A. Lange & Söhne, la perfection jusque dans le service...
Watches and Wonders

A. Lange & Söhne, la perfection jusque dans le service après-vente

mercredi, 2 octobre 2013
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Christophe Roulet
Rédacteur en chef, HH Journal

“Vouloir est la clé du savoir.”

« Une trentaine d’années passées dans les travées du journalisme, voilà un puissant stimulant pour en découvrir toujours davantage. »

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5 min de lecture

Au salon Watches&Wonders de Hong Kong, la manufacture saxonne a mis en avant le soin apporté à ses pièces de Haute Horlogerie, dont chacune exige entre sept et douze mois de travail, notamment au niveau de la décoration du mouvement. Le service après-vente est du même acabit.

La montre la plus compliquée jamais réalisée en Allemagne était bel et bien le « clou » du stand A. Lange & Söhne lors de l’exposition de Haute Horlogerie Watches&Wonder qui s’est tenue fin septembre à Hong Kong. Et pour cause, cette Grande Complication qui aura nécessité plus de sept ans de développement propose trois barillets qui viennent animer une grande et petite sonnerie, une répétition minutes, un chronographe à rattrapante avec compteur des minutes et seconde foudroyante ainsi qu’un quantième perpétuel avec phases de lune. Le seul hic, pourrait-on dire, est que les six pièces de cette série limitée ne suffiront pas. En d’autres termes, A. Lange & Söhne, qui présentait ce modèle d’exception en début d’année au Salon International de la Haute Horlogerie de Genève, a commencé à tâter le terrain auprès des clients inconditionnels de la marque. Or, une bonne vingtaine d’entre eux ont clairement fait savoir qu’ils étaient prêts à acquérir ce garde-temps pour le EUR 1,9 million demandé. Dans ces conditions, qui satisfaire et comment ne pas frustrer ceux qui en seront nécessairement « sevrés » ? Quand on navigue dans ces eaux, ces questions existentielles se posent immanquablement.

La patience est la mère des vertus

Reste que si A. Lange & Söhne en est arrivé à ce niveau de notoriété, cela ne doit rien au hasard. Maison fondée en 1845 à Glashütte (Allemagne), réputée pour ses montres de poche d’une précision « diabolique », elle disparaît lors du second conflit mondial et fait clairement les frais de la guerre froide. Depuis sa renaissance en 1990, la marque a développé entièrement à l’interne pas moins de 43 mouvements, dont certains dotés de complications des plus originales, comme les Datograph, dans la plus pure tradition saxonne qui a fait sa réputation. Et si la Grande Complication est une forme d’aboutissement, que dire de cette 1815 Rattrapante Quantième Perpétuel, également modèle de l’année et huitième calibre chronographe maison qui arrive sur les marchés précisément au moment de Watches&Wonders ?

À l’heure actuelle, le délai d’attente pour la prise en charge des montres anciennes est de deux ans.
Manfred Weber

Cette maîtrise technique, qui se manifeste notamment par un échappement à force constante avec des particularités comme une platine trois quarts, le tout rehaussé par une finition des composants à la main et un double assemblage des mouvements, trouve son répondant dans le service après-vente. Car A. Lange & Söhne se targue de pouvoir réparer n’importe quelle pièce de la marque sans considération de son âge. Encore faut-il s’armer de patience. « À l’heure actuelle, le délai d’attente pour la prise en charge des montres anciennes est de deux ans, explique Manfred Weber, Service Manager de la Maison pour l’Asie-Pacifique, 35 ans de métier. Les collectionneurs viennent s’inscrire et à tour de rôle nous apportent leur garde-temps. » Et c’est encore sans compter le temps nécessaire à la remise en état de ces modèles. Le propriétaire d’une A. Lange & Söhne datant de 1880 s’est ainsi vu livrer son modèle parfaitement restauré… deux ans et demi après l’avoir confié aux soins de Manfred Weber.

Un trou générationnel

Comme il l’explique, la marque prend en charge, au sein de sa propre école, entre 6 et 8 apprentis horlogers par an. « Mais il en faudrait trois fois plus ! s’exclame-t-il. Ici à Hong Kong, nous sommes quatre personnes, dont deux horlogers formés, mon fils et moi. Une fois par mois, je fais le déplacement à Shanghai pour des séances de formation au sein du service après-vente du groupe Richemont, qui prend en charge certaines de nos pièces. Car il faut savoir que la production A. Lange & Söhne des deux à trois dernières années retourne quasi systématiquement en Allemagne. Ici, nous prenons en charge les pièces plus anciennes sur lesquelles nous sommes bien évidemment formés à Glashütte et pour lesquelles nous disposons de l’outillage adéquat. »

En d’autres termes, cette expertise qui demande une vue d’ensemble sur les calibres maison, rares sont les horlogers à pourvoir en disposer. Un professionnel sur dix, estime Manfred Weber, car il aura dû suivre un cursus de cinq à six ans au minimum entre école et formation sur le terrain. « Et c’est encore sans compter la crise du quartz de la fin des années 1970, qui a créé un trou générationnel dans le métier. En d’autres termes, dans deux à trois ans, je vais partir à la retraite sans qu’il y ait une véritable relève dans la mesure où, pendant plus d’une décennie, l’horlogerie mécanique est devenue une zone sinistrée. » L’œil pétillant, Manfred Weber relève que dans le métier qu’il exerce, le chômage est une notion parfaitement inconnue. Peut-être le prochain cauchemar horloger.

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