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Aquanaut, un luxe d’acier
Histoire & Pièces d'exception

Aquanaut, un luxe d’acier

lundi, 18 septembre 2017
Par Ilias Yiannopoulos
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Ilias Yiannopoulos

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7 min de lecture

L’année 2017 marque le 20e anniversaire de l’Aquanaut, une montre sport Patek Philippe qui, malgré son pedigree et son magnifique design, demeure dans l’ombre de la légendaire Nautilus. La communauté des aficionados de la marque reste divisée.

Tout comme la Royal Oak Offshore d’Audemars Piguet est hautement redevable à la Royal Oak, l’Aquanaut est une héritière sous influence de la Nautilus, un modèle de 1976. De ce fait, elle est génétiquement reliée à Gérald Genta, le « père » tout à la fois de la Royal Oak et de la Nautilus. Pour mieux comprendre cette Aquanaut, force est donc de s’intéresser au préalable à ces deux montres. La Royal Oak, la Nautilus et l’Aquanaut ont été une réponse aux tendances du marché qui a donc largement contribué à donner forme à ces montres. À leur tour, elles ont formé un véritable marché. À la fin des années 1960, de nombreuses montres au design emblématique avaient déjà été présentées, que l’on pense à la Speedmaster, à la Submariner, aux chronographes Breitling et Heuer… C’était une époque marquée par l’innovation et fortement influencée par la R&D, en plein développement dans l’industrie. Les montres devenaient plus précises, plus fiables, plus efficientes et plus étanches qu’elles ne l’avaient jamais été.

L’année 1969 est synonyme de révolution sur le marché horloger.
Un monde bipolaire

Jusque dans les années 1960, les montres-bracelets peuvent être divisées en deux catégories. Tout d’abord les montres de luxe « habillées », généralement en or et parfois dotées de complications. Leurs variantes en acier étaient alors considérées comme leurs parents pauvres. Après tout, l’acier était destiné essentiellement aux montres de sport robustes, aux modèles de plongée ou aux chronos, soit le deuxième segment de marché. Il s’agissait d’instruments conçus dans un but bien précis et non de garde-temps luxueux ou d’accessoires de mode servant de statut social au poignet. Les Speedmaster et autres Daytona étaient des chronographes destinés à ceux qui voulaient mesurer des temps de course tandis que les plongeurs ne quittaient pas leur Submariner.

L’année 1969 est toutefois synonyme de révolution sur le marché horloger. Et l’on ne se réfère pas ici au premier chronographe automatique mais à la première commercialisation d’une montre à quartz, la Seiko Astron. Le quart offrait une technologie moins chère, plus précise, intégrée dans des montres vite devenues « dans le vent ». Le résultat ne s’est pas fait attendre. Durant la décennie suivante, les montres mécaniques sont pratiquement devenues obsolètes. Les Suisses devaient réagir. Ce qu’ils firent en utilisant toutes les armes à disposition. L’une d’entre elles a justement consisté à redéfinir le concept même de la montre de luxe et ce, au moment même où ces trois montres sont entrées en jeu.

Patek Philippe Aquanaut Ref. 5168G 4
Patek Philippe Aquanaut Ref. 5168G

Gérald Genta est bien connu pour la réalisation de la Royal Oak et de la Nautilus, qui ne sont que deux modèles parmi les dizaines de montres qu’il a dessinées durant sa prolifique carrière. Sans vouloir les nommer toutes, on peut citer la Polerouter d’Universal Genève datant de 1954 ou la Constellation d’Omega avec son fameux cadran « pie-pan » ou « poêle à tarte ». Au début des années 1970, au moment où il dessinait la Royal Oak, le nom de Genta était presque considéré comme une marque dans les cercles horlogers. En 1972, il forçait pratiquement la main d’Audemars Piguet avec le design d’une montre révolutionnaire. Imaginée avec un boîtier robuste et angulaire, doté d’un bracelet intégré, elle devait être équipée d’un mouvement de Haute Horlogerie. Pour la toute première fois, une montre en acier allait coûter autant, si ce n’est plus, qu’un modèle en or. Le concept de la montre sport de luxe était né.

Patek Philippe Aquanaut Ref. 5168G 4
Patek Philippe Aquanaut Ref. 5168G
Patek Philippe réagit

En principal concurrent d’Audemars Piguet, Patek Philippe se devait de réagir. La Nautilus est ainsi lancée en 1976 et son apparence distinctive en forme de hublot n’a pas manqué de frapper les esprits. Aujourd’hui encore, sa couronne plate, doucement hexagonale, flanquée d’oreilles (jargon recouvrant le mécanisme qui, en guise de charnière, permet de sceller le boîtier), tout comme son bracelet ergonomique, effilé et constitué de larges maillons, gardent un charme frais et contemporain. Pour ce qui est de l’inspiration de la Nautilus – un type de hublot que l’on trouve sur les paquebots transatlantiques –, elle serait venue alors que Gérald Genta se trouvait attablé à un restaurant d’hôtel, contrairement à la légende voulant qu’il l’aurait dessinée en 1974 durant la Foire de Bâle dans un café où il prenait son repas. En tout état de cause, il se souvenait très bien de n’avoir pas eu besoin de plus de cinq minutes pour dessiner la première esquisse de ce qui allait devenir l’icône que l’on connaît aujourd’hui.

Patek Philippe Aquanaut
Une publicité Patek Philippe pour l'Aquanaut

En 1997, Patek Philippe faisait encore monter les enchères en dévoilant l’Aquanaut Réf. 5060A, une montre conçue pour de plus jeunes générations. Il s’agissait d’un modèle sport chic pour homme en acier inox, moins « classique » d’apparence et moins cher, en un mot plus adapté à la vie de tous les jours. L’Aquanaut s’inspirait de la Nautilus mais avec un boîtier en trois parties, de construction plus simple. Elle avait également un bracelet caoutchouc plutôt qu’une version intégrée en acier. Elle partageait toutefois avec la Nautilus la même forme de hublot octogonal, ce qui en faisait l’essentiel de son attrait.

L'épopée Aquanaut, de 1997 à 2017

Avance rapide maintenant, jusqu’en 2017, au moment où Thierry Stern, président de Patek Philippe, présentait l’Aquanaut Réf. 5168G avec un boîtier en or pour célébrer les 20 ans du modèle. Il s’agit de la première Aquanaut pour homme en or blanc 18 carats. Son diamètre de 42,20 mm en fait le modèle le plus imposant de la gamme, sans toutefois que le design ait été modifié. Elle est équipée du mouvement 4 hertz Patek Philippe 324 S C doté d’une réserve de marche de 45 heures et d’un balancier Spiromax. Ce calibre automatique est d’une hauteur de 3,30 mm grâce à laquelle cette nouvelle Aquanaut ne fait que 8,25 mm d’épaisseur totale. Comme l’exige le Poinçon Patek Philippe, ce mouvement 324 S C affiche une marge de précision comprise entre – 3 et + 2 secondes par jour. Le cadran est en laiton teinté PVD bleu avec chiffres arabes en or 18 carats recouverts de Super-Luminova en applique et 12 marqueurs des cinq minutes en or recouverts de Super-Luminova également en applique. Les aiguilles bâtons des heures et minutes sont aussi en or 18 carats avec Super-Luminova. Celle, contrebalancée, des secondes est en bronze laqué blanc. Le bracelet, en matériau composite orné de damiers en relief rappelant les motifs du cadran bleu nuit, est résistant à l’eau, à la corrosion et aux UV. La boucle déployante à double sécurité est en or 18 carats.

Patek Philippe Aquanaut Ref. 5168G

L’Aquanaut est une montre de luxe de tradition, même si elle ne colle pas forcément à l’image que l’on se fait de Patek Philippe. Avant elle, les Royal Oak et Nautilus s’étaient aussi inscrites en rupture au sein d’une industrie occupée essentiellement à couper les coûts. Ces montres ont introduit un tout nouveau concept qui élevait les modèles acier au rang de produit de luxe. Le succès actuel de Rolex et de bien d’autres marques leur est grandement redevable.

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