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Les océans se « réparent »
Actualités

Les océans se « réparent »

mardi, 25 octobre 2022
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Christophe Roulet
Rédacteur en chef, HH Journal

“Vouloir est la clé du savoir.”

« Une trentaine d’années passées dans les travées du journalisme, voilà un puissant stimulant pour en découvrir toujours davantage. »

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5 min de lecture

La bonne nouvelle, colportée par le Watch Forum, organisé à Genève par Watches and Culture sur le thème de la durabilité, c’est que les écosystèmes marins peuvent se régénérer. La mauvaise, c’est que le temps presse et que la mobilisation générale n’est pas encore à l’agenda.

On le savait, mais le Watch Forum s’est chargé de le rappeler haut et fort : les océans se meurent. « On prend trop et trop vite, si bien que les ressources s’épuisent », résumait Danielle McCaffrey, Chief Ocean Officer de Tēnaka, une start-up qui crée des programmes sur mesure pour les entreprises afin de restaurer les écosystèmes marins dans tous les bassins océaniques. Cette journée de débats sur la durabilité et d’incitation aux mesures concrètes mise sur pied par Watches and Culture à l’intention des professionnels de l’horlogerie s’est ainsi fait l’écho des problèmes qui touchent le monde de la mer. Un univers qui fournit 70 % de l’oxygène que l’on respire et qui, pourtant, est souillé tous les jours davantage par la pollution plastique, comme le dénonçait Melati Wijsen.

Danielle McCaffrey, Chief Ocean Officer de Tēnaka / Crédit photo © Loïc Herin

Transmis par vidéo, le message de cette jeune activiste née à Bali, qui a mené son combat avec acharnement jusqu’à ce que les autorités de l’île indonésienne finissent par interdire les sacs en plastique, les pailles et certains polystyrènes, tenait en peu de mots : « Nous n’avons plus le luxe du temps, expliquait celle que l’on retrouve tout au long de Bigger Than Us, le film documentaire de Flore Vasseur. Si l’on continue à polluer l’océan, il y aura bientôt davantage de plastique dans la mer que de poissons. C’est maintenant qu’il faut agir ; c’est maintenant que nous, les jeunes, voulons œuvrer à un monde dont nous puissions être fiers ! »

« Agir ensemble »

Les océans ne sont d’ailleurs pas qu’un facteur essentiel dans l’apport d’oxygène essentiel à la vie sur terre, comme le rappelait Danielle McCaffrey. Ils absorbent en effet un tiers des émissions carbone et plus de 90 % de la chaleur excédentaire emprisonnée sur terre par les émissions de gaz à effet de serre. Ce qui conduit immanquablement à un réchauffement des eaux et donc à une hausse du niveau de la mer. Avec la pollution plastique, il s’agit d’une des principales menaces qui pèsent sur les océans. La situation est telle que l’on observe aujourd’hui des pluies de plastique à la suite de l’évaporation de l’eau de mer qui en est gorgée. Résultat, la biodiversité en souffre, comme le montre la disparition de 70 % des requins ces dix dernières années.

La pollution des océans est telle qu’il pleut du plastique.

Pour Julie Gautier, apnéiste et réalisatrice de films tournés en milieux aquatiques, il s’agit aujourd’hui de capter l’attention et de susciter une prise de conscience quant à l’état des océans. Et c’est dans l’émotionnel que doit se jouer la partie. « Quand on parle d’une limite du réchauffement climatique à 1,5 °C, qu’est-ce que cela signifie ? interrogeait-elle. De la même manière, on entend partout qu’il faut nettoyer les océans. Mais comment faire ? Pour ma part, j’ai choisi d’exprimer cette question de manière poétique et allégorique avec des courts-métrages sous-marins qui essaient d’expliquer ce qu’il est possible d’entreprendre. Ce sont des messages à faire passer mais avec une certitude : il nous faut agir ensemble. »

Et agir vite

Cette certitude est aujourd’hui épaulée par cette bonne nouvelle en ce qui concerne les océans : les écosystèmes marins peuvent se régénérer, pour peu que l’on prenne les mesures adéquates et que l’on cesse de les souiller et de les surexploiter. Et pour y parvenir, « c’est ce sursaut psychologique qu’il faut provoquer, car pour ce qui est des océans, nous sommes capables de “réparer”, exposait Danielle McCaffrey. Nous travaillons d’ailleurs avec certaines marques de luxe qui ont un lien étroit avec la mer sur des programmes qui consistent précisément à restaurer les récifs coralliens, les mangroves et les herbiers marins, programmes étayés par des mesures d’impact sur la biodiversité et les émissions carbone. Mais une chose est sûre : il n’y a pas de temps à perdre. Et les marques peuvent clairement aider, non seulement par leurs actions concrètes mais également en soutenant la recherche scientifique pour une meilleure connaissance de la mer. »

Sans océans, « peu de possibilités de vie sur terre ».
Jacque Merle

Dans son ouvrage Océan et Climat, l’océanographe-physicien Jacque Merle, Directeur de recherche à l’Institut de recherche pour le développement, pose d’ailleurs la question rhétorique suivante : quel serait le climat d’une Terre sans océans ? Sa réponse est sans équivoque : « Certaines planètes du système solaire, assez semblables à la Terre, nous en donnent une idée. Mars, par exemple, sœur presque jumelle de la Terre, mais qui ne possède pas de réseau hydrographique malgré la présence probable de glace à ses pôles, présente des contrastes thermiques qui font douter de la possibilité de la vie sur son sol. » Un tel constat mérite toutes les initiatives en faveur des océans. Fort heureusement, celles-ci se multiplient.

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