Le premier grand prix de la saison de Formule1 qui aura lieu à Bahreïn dès le 12 mars sera à marquer d’une pierre blanche pour Audemars Piguet. C’est en effet à cette occasion que la Maison horlogère lancera officiellement sa nouvelle collection Royal Oak Offshore Grand Prix, soit une série de trois modèles édités en séries limitées de 1’740 pièces pour la version carbone forgé, de 650 pièces pour celle en or rose et de 75 pièces pour celle en platine.
« Pour nos nouveautés 2010, nous avons décidé de nous concentrer sur nos collections phares et les pièces qui représentent le mieux les valeurs de la marque que sont la tradition, l’excellence et l’audace, explique Philippe Merck, directeur de la Maison. Parmi celles-ci figurent clairement la Royal Oak, un de nos grands classiques qui fêtera ses quarante ans en 2012, et les collections Jules Audemars. Pour exprimer cette audace qui nous est chère, nous avons par exemple introduit une équation du temps dans la Royal Oak. Nous lançons également cette version Grand Prix qui fait honneur à nos recherches sur les matériaux high-tech et qui représente clairement le lancement le plus important de la marque cette année. »

Le carbone forgé, une marque de fabrique
Présentée comme un modèle alliant technicité des formes et matériaux high-tech pour mieux réaliser la symbiose entre automobile et horlogerie, la Royal Oak Offshore Grand Prix (cal. 3126/3840) aura en effet nécessité 2 ans de développement pour l’assemblage céramique/carbone forgé de deux bagues ajourées composant la lunette, en sachant que ce dernier matériau est la véritable marque de fabrique d’Audemars Piguet. « Le carbone forgé a été sélectionné à dessein pour cette collection, précise l’horloger. Ce matériau résistant et ultraléger – dans sa version carbone forgé, la Royal Oak Offshore Grand Prix ne pèse que 120 g ! – a été développé par Audemars Piguet et ce, de la méthode de fabrication à l’outillage. C’est grâce à une matrice idoine que l’on obtient les formes si sophistiquées de la Royal Oak Offshore. »
Pour y parvenir, un assemblage de fils de carbone est placé dans la matrice. Un seul fil, d’un millimètre de diamètre, est lui-même composé de plusieurs milliers de fibres de carbone de sept microns retenues par un fil de résine. Au final, « la carrure du Chronographe Royal Oak Offshore requiert un assemblage de 12,5 g de fils de carbone. Mis bout à bout, ces brins équivalent à 22,2 m de fil de carbone et à 99,7 km de fibres de carbone ! La matrice est ensuite comprimée à haute température et les pressions dépassent 300 kg par cm2. »

Légère hausse des ventes escomptée
Pour mieux séduire son public au sortir d’une crise qui a ébranlé les fondements de la profession, une « crise sérieuse et globale, plus pernicieuse que celles liées à l’éclatement de la bulle Internet ou au SRAS », selon les termes de Philippe Merck, Audemars Piguet a décidé de revoir son entrée de gamme, désormais proposée sous la forme d’une Royal Oak Offshore Diver à moins de CHF 20’000.- (€ 13’600.-), voire d’une Jules Audemars Calendrier Perpétuel à CHF 65’000.- (€ 44’200.-). Mais là ne s’arrête pas la démarche : la Maison a surtout l’intention de porter ses efforts sur la Chine.
« Nous voulons certes développer la marque sur l’ensemble des marchés internationaux, poursuit Philippe Merck, mais en Chine, nous sommes encore au tout début du processus. L’an dernier, nous avons commencé par reprendre à l’interne les activités que nous avions dans le pays et nous cherchons aujourd’hui à étendre notre réseau, peut-être avec des boutiques en nom propre. C’est d’ailleurs le seul pays où nous envisageons une telle solution. Nous disposons à l’heure actuelle de 19 points de ventes à l’enseigne de la marque mais notre objectif est plutôt de renforcer les liens avec nos détaillants qui, souvent, sont aussi des entreprises familiales comme Audemars Piguet. Cela dit, pour les cinq ans à venir, il est impératif de renforcer notre présence en Chine et par là même d’investir pour préparer l’avenir. »
Pour 2010, la Maison du Brassus table sur une légère hausse de la production (circa 25’000 pièces par année) afin de compenser la baisse du prix moyen des modèles vendus et terminer l’exercice sur un chiffre d’affaires en légère hausse. « « Il faut toutefois rester réaliste, conclut Philippe Merck. Il est aujourd’hui trop tôt pour parler de reprise mais nous mettons tout en œuvre pour faire d’Audemars Piguet, une Maison aux 135 ans d’existence, la marque des années futures. »