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Cartier présente sa première « concept watch »
Actualités

Cartier présente sa première « concept watch »

jeudi, 10 décembre 2009
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Christophe Roulet
Rédacteur en chef, HH Journal

“Vouloir est la clé du savoir.”

« Une trentaine d’années passées dans les travées du journalisme, voilà un puissant stimulant pour en découvrir toujours davantage. »

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8 min de lecture

Si la Maison était considérée comme le roi du quartz il y a vingt ans, cela fait quelques temps déjà qu’elle manifeste un intérêt prononcé pour l’art horloger. Pour preuve : sa première « concept watch », une montre sans réglage ni lubrification.

Quand Cartier fait les choses, elle les fait en grand. La manufacture de la Maison au Crêt-du-Locle près de La Chaux-de-Fonds a ainsi été, une semaine durant, l’hôte d’accueil de tous ce que la planète européenne compte comme spécialistes de la presse horlogère. A quelques semaines de l’incontournable Salon International de la Haute Horlogerie qui, généralement, mobilise toutes les forces vives des entreprises de la branche, il faut croire que l’événement était de taille. De fait, si Cartier a mis sur pied un tel rassemblement, c’était pour présenter une réalisation d’exception : sa première « concept watch », une montre sans réglage ni lubrification.

« En matière horlogère, Cartier est resté pour beaucoup ce qu’elle était il y a une vingtaine d’années, à savoir le roi du quartz, expliquait en préambule Bernard Fornas, président et CEO de Cartier International. Mais depuis, l’industrie horlogère a beaucoup changé, tout comme notre Maison. Par le passé, Piaget ou Jaeger-LeCoultre nous ont beaucoup aidés dans la réalisation de nos calibres mais depuis quelques années déjà, nous manifestons un nouvel intérêt pour l’art horloger. Pour preuve, cette manufacture et ses 900 collaborateurs, opérationnelle depuis 2001, pour preuve également, le Poinçon de Genève qui estampille certaines de nos collections depuis 2008, le développement de nos propres mouvements équipant par exemple la Santos Squelette ou la Rotonde Chronographe Central et aujourd’hui, la ID One, une montre concept qui représente pour Cartier sa vision de l’horlogerie de demain. »

Cartier ID One : boîtier de 46 mm en niobium-titane, bracelet en tissu, boucle déployante réglable en or gris 18 carats © Cartier
Cartier ID One : boîtier de 46 mm en niobium-titane, bracelet en tissu, boucle déployante réglable en or gris 18 carats © Cartier
Recherche poussée sur les matériaux

Pour rester fidèle à sa tradition d’innovation, Cartier et son « Think Tank » de la Chaux-de-Fonds, à savoir son département de R&D qui forme une extension récente de la manufacture, ont planché sur ce qui constitue l’un des écueils majeurs de la branche : la révision indispensable des pièces d’horlogerie à intervalles réguliers. « Le premier constat était que toutes les montres mécaniques doivent être réglées à plusieurs reprises, exposait Edouard Mignon, directeur Service client/qualité chez Cartier. Une première fois après l’assemblage, dans la mesure où les techniques communément utilisées ne sont pas assez précises pour qu’une fois les composants assemblés, le calibre fonctionnement parfaitement. Une deuxième fois avant que la montre parte chez le client, afin de l’adapter aux conditions ambiantes. Puis tous les deux à trois ans en service après ventes. Notre objectif était donc de réaliser une montre totalement sans réglage et donc d’éliminer les composants indispensables à cette opération. »

Pour ce faire, Cartier devait toutefois s’assurer de technologies de fabrication permettant une précision de l’ordre du micron (0,001 millimètre), une condition sine qua non selon Edouard Mignon, avant de s’attaquer aux organes réglants, balancier, spiral et échappement, pour en éliminer toute raquetterie. La solution est notamment venue d’une recherche poussée sur les matériaux, recherche qui a également permis de résoudre le deuxième écueil des garde-temps mécaniques : la lubrification qui, dans les montres traditionnelles, touche 65 points du calibre à l’aide de 5 huiles différentes. Cartier a ainsi trouvé sa voie dans le cristal de carbone, un matériau aux propriétés similaires au diamant (dureté, légèreté, autolubrification, amagnétisme) utilisé pour le balancier, l’ancre, la roue d’ancre et la cage d’échappement. L’ensemble des pièces métalliques de l’échappement, axes, pignons et vis en titane pour ses propriétés amagnétiques, ont subi d’un revêtement ADLC (amorphous diamond-like carbon) aux mêmes propriétés que le cristal de carbone et déjà utilisé dans la Santos 100 pour la décoration de la boite. Le spiral, enfin, a été réalisé en Zérodur®, un verre céramique naturellement thermo compensé et au coefficient de dilatation quasi nul. Pour ce qui est de la boite, les spécialistes de la Maison ont choisi du titane-nobium, également amagnétique, anticorrosif et résistant aux chocs comme aux rayures.

Spiral en Zérodur® sans raquette de réglage © Cartier
Spiral en Zérodur® sans raquette de réglage © Cartier
Une montre à l’état clinique

Résultat, après trois ans de recherche et une année de test réalisés sur une ID One en état de marche, Cartier obtient, grâce à ces nouveaux matériaux, un gain de 20% sur le rendement de son calibre à 28’800 alternances/heure, double barillet pour une réserve de marche de quelque 50 heures. La précision mesurée affiche un écart moyen de marche de 2 secondes/jour, 0,8 seconde cadran haut, quel que soit le niveau d’armage, soit les performances chronométriques d’un bon tourbillon, précise la Maison. Pour aller au bout de la démarche, la ID One a également été soumise au test de résistance aux chocs dit du mouton pendule (4’500G), passé avec succès grâce à sa cage d’échappement montée sur silent-blocs et aux propriétés du nobium-titane.

« Ne croyez surtout pas que nous sommes en train de nous amuser et de nous faire plaisir, concluait Bernard Fornas. Le but est d’embarquer ces technologies dans les montres Cartier du futur qui seront forcément plus fiables, plus durables et encore de meilleure qualité. Pour ma part, je suis persuadé que ce travail, ces techniques feront avancer l’industrie horlogère en général et Cartier en particulier. » Réalisée sous forme de prototype et provisoirement avec un boitier Ballon Bleu, la ID One en est donc encore dans sa « dimension clinique ». Les processus d’industrialisation doivent être repensés en fonction des nouvelles exigences d’usinage. Si l’on songe qu’il a fallu un an pour mettre au point l’atelier dédié aux revêtements en ADLC qui ne dépassent pas 2 microns, c’est dire qu’il faudra patienter quelque temps encore pour cesser de régler sa montre Cartier.

Caractéristiques techniques

Grâce à une conception faisant appel à des matériaux et des technologies de pointe, ID One peut se passer de tous les éléments de réglage habituellement présents sur les parties réglantes des mouvements mécaniques :

  • conçu de manière monobloc et fabriqué en cristal de carbone(matériau aux mêmes propriétés que le diamant permettant d’utiliser une technologie de gravure au micron), le balancier est équilibré dès sa fabrication
  • calculé pour obtenir une chronométrie optimale et fabriqué dans un matériau innovant, le Zérodur® (verre céramique permettant d’utiliser une technologie de gravure au micron), la longueur active du spiral est immédiatement adaptée au balancier
  • fabriquées en cristal de carbone, l’ancre et la roue d’ancre sont ainsi parfaitement ajustées dès l’assemblageLa ID One est conçu pour rester réglée tout au long de sa vie :
  • un porte-échappement en cristal de carbone monté sur silent-blocs (véritables amortisseurs du mouvement) qui protège des chocs l’ensemble des parties réglantes (spiral, balancier, ancre et roue d’ancre, axes d’échappement)
  • une réalisation de l’ensemble des parties réglantes dans des matériaux insensibles aux variations de température et aux champs magnétiques (balancier, ancre et roue d’ancre en cristal de carbone, spiral en Zérodur®, axes en titane)
  • un très faible coefficient de frottement des composants du mouvement qui rentrent en friction. Ils sont soit recouverts d’ADLC, soit fabriqués en cristal de carbone matériaux qui ne nécessitent aucune lubrification (huiles ou graisse).
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