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Centredoc veille sur l’horlogerie depuis 50 ans
Points de vue

Centredoc veille sur l’horlogerie depuis 50 ans

lundi, 8 septembre 2014
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Fabrice Eschmann
Journaliste indépendant

“Il faut se méfier des citations sur Internet !”

« Une grande histoire aux multiples auteurs : ainsi en est-il de la vie. Ainsi en va-t-il aussi de l’horlogerie. Sans rencontres, point d’histoire. »

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4 min de lecture

Créée en 1964, l’institution spécialisée dans la veille technologique et la recherche de brevets a été à ses débuts le centre de documentation scientifique et technique de l’industrie horlogère. Elle le reste aujourd’hui, bien que la moitié de ses clients soient extérieurs à l’horlogerie.

C’est en se mordant les lèvres pour ne pas rigoler que Claude Laesser s’est présenté. Mais l’expert en brevets n’a pas failli et c’est avec le plus grand sérieux qu’il a révélé devant un parterre de personnalités l’extraordinaire découverte de Centredoc. Preuve à l’appui, exhibant le fascicule à bout de bras, le scientifique a décrit ce qui pourrait être le premier brevet celtique : celui de l’invention du fer et de son procédé de fabrication ! Cette présentation hilarante clôturait en juin dernier la célébration du 50e anniversaire de Centredoc, institution active dans la veille technologique et la recherche de brevets. Une façon très amusante de jeter un pont entre le second âge du fer et notre société de l’information.

Claude Laesser (à droite) remet le premier brevet celtique à Michel Egloff : celui de l’invention du fer et de son procédé de fabri­cation
Un voyage dans le temps

Cette célébration a en fait été propice à un voyage dans le temps. En 1963, devant l’afflux et la multiplication des publications techniques et des documents scientifiques, le Laboratoire suisse de recherches horlogères (LSRH) et le Centre électronique horloger (CEH) décidaient la création d’un centre de documentation. Son but : jouer le rôle de centrale pour la recherche bibliographique, les traductions, la mise sur pied d’un répertoire général ou encore la normalisation d’un système de classement et de sélection. Le 17 mars 1964, une assemblée constitutive porte sur les fonts baptismaux le Centre de documentation de l’industrie horlogère suisse.

La création de cette nouvelle institution s’inscrit dans un contexte particulier de collaboration au sein de la branche. Au début des années 1920, l’industrie horlogère suisse subit en effet de plein fouet la crise économique qui suit la fin de la Première Guerre mondiale. Pour contourner la vague de protectionnisme qui inonde alors le monde et l’importante augmentation des droits de douane qui l’accompagne, certains industriels suisses mettent en place une stratégie particulière, consistant à exporter des montres en pièces détachées. Appelée « chablonnage », cette technique commerciale ne manque cependant pas d’inquiéter rapidement le Conseil fédéral helvétique, qui y voit surtout un transfert de technologie et l’émergence d’une concurrence étrangère durable. En 1922, il octroie donc une aide financière à la branche horlogère mais l’oblige dans le même temps à se réorganiser drastiquement. C’est la naissance du « statut horloger de l’entre-deux-guerres », genre de cartel qui perdurera jusqu’en 1971.

Si l’horlogerie suisse bénéficie de cette position dominante, c’est en partie là qu’il faut aller en chercher les racines !
Pierre-Alain Vuille
Un avenir ouvert sur de nouveaux défis

Contraints à collaborer davantage, les horlogers vont alors ériger tout un réseau de grandes associations professionnelles entre les années 1920 et 1970. « La volonté de doter dès le départ Centredoc d’un statut indépendant sous la forme d’une coopérative n’est ainsi pas seulement une résultante de faits historiquement liés ou d’opportunités saisies à tel moment, il s’agit d’une culture », a lancé à l’assemblée Pierre-Alain Vuille, sixième président de Centredoc et responsable Competitive Intelligence chez ETA. Avant d’ajouter : « Si l’horlogerie suisse bénéficie de cette position dominante, c’est en partie là qu’il faut aller en chercher les racines ! »

Cinquante ans plus tard, Centredoc n’a rien perdu de cet état d’esprit communautaire et de son ancrage horloger. Il continue d’éditer la Revue des inventions horlogères (RIH) et a déployé d’autres bulletins de veille ayant pour thèmes le design ou les matériaux, par exemple. Mais son cahier des charges, lui, a passablement évolué. Employant 13 personnes dont 7 ingénieurs, l’institution offre aujourd’hui des prestations dans les domaines très pointus de la recherche d’informations brevets et de la veille technologique. Ce sont cette vitalité et ce savoir-faire qui ont attiré dès 1999 des clients non horlogers, à commencer par Nestlé et son chocolat. Désormais, et bien que 90 % des parts de la coopérative soient encore aux mains d’horlogers, la moitié du chiffre d’affaires et de la clientèle se comptent hors du sérail, dans les secteurs de la chimie, de l’électronique, de l’agroalimentaire, du médical ou encore de la pharma.

> www.centredoc.ch

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