Si la tradition s’est largement perdue ces dernières décennies, elle n’en reste pas moins vive dans les mémoires. La montre école, que tout élève des centres de formation professionnelle devait réaliser, a pendant longtemps été considérée comme l’équivalent du chef d’œuvre des compagnons de Moyen Age. Pour rendre hommage à ces travaux exceptionnels, une exposition s’est tenue au Musée d’art et d’histoire de Genève entre 2008 et 2009.
Ce premier témoignage ne devait toutefois pas en rester là. » Cette exposition vient à la rencontre d’un projet de publication, formulé par Antoine Simonin à Neuchâtel et soutenu par le Musée de l’horlogerie et de l’émaillerie de Genève, précisait le commissariat de l’exposition. Horloger rhabilleur et enseignant engagé pour la formation des apprentis horlogers, suisses et étrangers, la personnalité d’Antoine Simonin s’enrichit d’une passion de collectionneur et d’une intense activité d’ami des musées. En tant qu’éditeur spécialisé en littérature horlogère, il prépare un important ouvrage qui fera suite à l’exposition genevoise. Réunissant les contributions de plusieurs historiens, riches de nombreuses illustrations, cet ouvrage recensera les calibres développés dans les écoles d’horlogerie suisses, en retraçant l’évolution de ces établissements. «
Une lecture originale de l'histoire horlogère
Avec le livre » Dix écoles d’horlogerie suisses, chefs-d’œuvre de savoir-faire « *, c’est aujourd’hui chose faite. » Témoins de leur évolution respective et des travaux qui y sont conduits, les montres-écoles racontent tant l’adaptation de l’enseignement aux exigences industrielles que les inventions technologiques et l’évolution du travail et des métiers, précise l’ouvrage. Elles offrent une contribution particulière à l’histoire de l’horlogerie suisse, lue sous un angle original « .
Créés au milieu du XIX siècle, les établissements de formation professionnelle spécialisée visant à promouvoir la formation d’horlogers complets, aptes à répondre à la demande des entreprises locales, se sont multipliés pour totaliser 10 écoles au tournant du XXe siècle. Au nombre de six aujourd’hui qui poursuivent cette enseignement indispensable au secteur, seule celle de Genève a gardé la tradition de la montre école. Une tradition soutenue par Chopard qui a collaboré à la création du nouveau calibre servant de base aux travaux des élèves. D’autres centres de formation songent également à renouer avec cette coutume, notamment dans le canton de Neuchâtel, pour une nouvelle exposition dans un siècle ?
*Dix écoles d’horlogerie suisses, chefs-d’œuvre de savoir-faire
par Estelle Fallet et Antoine Simonin,
Editions Antoine Simonin 2010, 568 pages