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Interpol mène le combat sur le terrain
Culture

Interpol mène le combat sur le terrain

mardi, 18 mars 2008
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Christophe Roulet
Rédacteur en chef, HH Journal

“Vouloir est la clé du savoir.”

« Une trentaine d’années passées dans les travées du journalisme, voilà un puissant stimulant pour en découvrir toujours davantage. »

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4 min de lecture
I

Lors d’une récente « Journée de la propriété intellectuelle » tenue à l’Université de Genève, Faculté de droit, le constat ne pouvait être plus clair : la contrefaçon est devenue un fléau planétaire contre lequel les armes sont encore bien émoussées. Dossier en trois parties.

Lorsqu’Aline Plançon, Officier de renseignements criminels auprès d’Interpol, parle de contrefaçon, point n’est besoin de l’écouter longtemps pour comprendre à quel type de problème la communauté internationale est désormais confrontée. Ce constat, l’ensemble des participants à la « Journée de la propriété intellectuelle » organisée par l’Université de Genève, Faculté de droit, l’ont d’ailleurs souligné. « Quelle que soit les données économiques auxquelles on se réfère, expliquait-elle, les statistiques sont alarmantes. De plus, l’ensemble des produits sont aujourd’hui touchés, du lait en poudre au fil électrique en passant par les médicaments ou les piles. Et lorsque l’on sait que ce type de trafic sert non seulement au financement d’organisations mafieuses mais également au blanchiment d’argent, on mesure toute l’ampleur du problème car il conduit directement à d’autres types de criminalité comme le trafic d’armes, de drogue et même d’êtres humains. »

Interpol ne baisse pas les bras

Face à ce fléau grandissant, force est toutefois de constater que la réponse est encore bien mince : « des pouvoirs publics peut concernés, des peines non dissuasives face à cette gangrène qui ne cesse de prendre de l’ampleur via Internet et une réponse collective qui tarde à s’organiser », comme le détaillait Aline Plançon. En un mot, si la communauté internationale commence à se mobiliser, il est évident que la contrefaçon et la piraterie ont encore de beaux jours devant elles tant les contrefacteurs disposent d’une confortable longueur d’avance face à leurs poursuivants. Pour Interpol, ce n’est toutefois pas une raison pour baisser les bras.

A ce jour, Interpol à mené trois opérations.

La stratégie d’Interpol en matière de lutte contre la piraterie et la contrefaçon s’articule ainsi sur plusieurs plans consistant à fournir un soutien policier et des cours de formation, à mettre sur pied un partenariat proactif entre douanes, police, industries et organisations internationales, tout en développant une base de données digne de ce nom, une nouveauté depuis février dernier, support aux capacités opérationnelles. Autant pour la théorie mais qu’en est-il sur le terrain ? A ce jour, Interpol à mené trois opérations, deux en Amérique latine, concernant des contrefaçons de disques, tabac et produits pharmaceutiques, et une en Asie, concernant des médicaments contrefaits contre la malaria, soit autant d’interventions déclenchées par les titulaires des droits et menées conjointement avec la justice, les douanes et la police locale.

Les foudres de Jupiter

Résultats des opérations Jupiter I, II et III : des biens saisis pour une valeur de 35 millions de dollars, une centaine d’arrestations et 6 mandats d’arrêts internationaux en Amérique latine, 55 millions de dollars de biens saisis et démantèlement de la chaîne de distribution en Asie. Aline Plançon : « Lors de ces trois opérations, les titulaires de droit ont parfaitement joué le jeu. Mais les pays où nous sommes intervenus, comme le Paraguay, le Brésil et l’Argentine notamment, sont peu organisés pour mener la lutte. Finalement, le principal problème que nous avons rencontré tient à la corruption. Un seul exemple. Nous avons organisé un raid contre une usine de contrefaçon de CD au Paraguay en passant d’abord par le procureur pour ensuite, en dernière minute, alerter la police environ une heure avant l’intervention. Quand nous sommes arrivés sur les lieux, les contrefacteurs étaient déjà en train de plier bagage… »

Au vu de l’ampleur du marché de la contrefaçon, soit quelque 200 milliards de dollars annuels hors produits écoulés via Internet selon l’OCDE, on peut toutefois se demander si les résultats des opérations Jupiter menées par Interpol ne sont pas une vaine goutte d’eau dans un océan de bonnes intentions. « La comparaison peut certes paraître peu flatteuse, conclut Aline Plançon. Mais à Interpol, on y croit. L’évolution de la contrefaçon est trop importante pour que l’on ne cherche pas à y mettre un frein. En conséquence, nous poursuivrons la lutte ! »

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