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« La pendule du salon qui dit oui, qui dit non… »
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« La pendule du salon qui dit oui, qui dit non… »

vendredi, 28 novembre 2008
Par Eric Othenin-Girard
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Eric Othenin-Girard

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4 min de lecture

Aujourd’hui, lorsque l’on évoque les pendules, les générations qui ont connu Jacques Brel pensent aux vieux ; et celles qui ne l’ont pas connu, à rien puisque les pendules ont disparu de nos cheminées et autres buffets de service depuis bien longtemps. Et pourtant, bien que rares, les pendules n’ont jamais disparu.

Il y a encore 50 ans, il n’était pas rare que le tic-tac de la pendule rythme la vie de la maisonnée. Posséder une pendule, c’était non seulement offrir l’heure à toute la famille, mais aussi un signe d’un certain bon goût, voire d’une certaine aisance financière selon la pendule. Puis, avec l’avènement du quartz, des affichages digitaux, des diodes lumineuses, des radios-réveils, la pendule est peu à peu descendue des cheminées et autres buffets.

La miniaturisation et l’électronique ont bien failli reléguer horloges de tables et autres régulateurs au rayon des souvenirs historiques puisque de très nombreuses entreprises qui se portaient comme des charmes jusqu’au début des années 1970 ont fermé leurs portes les unes après les autres, faute de clients. Même les très grandes marques horlogères, Zenith avec ses pendules neuchâteloises, Jaeger-LeCoultre avec la célèbre Atmos et Cartier avec ses pendules mystérieuses, ont failli condamner ces témoignages d’un très bel art horloger à ne plus figurer qu’au musée.

Pendulette de bureau, Collection Notebook 2008 © Cartier
Pendulette de bureau, Collection Notebook 2008 © Cartier
Une traversée du désert de 30 ans

Mais peut-être parce qu’elles se sentaient dépositaires d’un savoir et pourquoi pas d’une certaine responsabilité face à une forme d’horlogerie séculaire, ces maisons ont toujours maintenu une activité dans leur secteur pendulier. Elles ont été rejointes par d’autres marques, moins prestigieuses, mais également très connues : Swiza qui avait racheté la jolie marque Matthew Norman, et quelques autres qui avaient réussi à garder la tête hors de l’eau en proposant des produits, notamment des garde-temps de voyage, à des clients qui ne voulaient pas entendre parler d’emporter une pendule électronique dans leur valise.

Les temps ont été très difficiles pendant plus de 30 ans. Puis, au début des années 2000, on a constaté un regain d’intérêt pour les pendules. Non pas que les nouvelles générations avaient la nostalgie des tic-tac entendus chez leurs grands-parents, mais bien parce que les objets de la période art-déco avaient la cote et que, pour accompagner les meubles de cette époque, les pendules représentaient un complément décoratif parfait.

C’est ainsi qu’est venue la renaissance d’un certain intérêt que portent les amateurs pour cette horlogerie qui soit dévoile totalement les secrets de son mouvement soit les cache soigneusement pour jouer la carte du mystère et de la magie. Et les marques spécialisées de saisir la balle au bond et de proposer des déclinaisons mêlant habilement la plus pure tradition pendulaire à des éléments de modernité. Le résultat ne s’est pas fait attendre, la pendule décorative est revenue à la mode.

Préservation des métiers d’art

Certes, cet engouement pour la belle horlogerie décorative ne représente pas de grosses quantités de produits, mais il permet de maintenir à flot une tradition de très bel artisanat car si le mouvement d’une pendule reste encore une affaire d’horloger, le reste, soit le cabinet, les bronzes décoratifs, l’émail, l’orfèvrerie, la marqueterie, le sertissage, toutes techniques qui permettent d’habiller les pendules, font appel à des artisans de grand talent. Et aujourd’hui, réaliser une pendule tout en respectant les codes de construction hérités du passé, demande à la fois du temps et passablement de moyens financiers car les garde-temps de table ou de bureau fabriqués aujourd’hui sont de véritables œuvres d’art.

Cette mode de la pendule retrouvée, aussi modeste soit-elle, est donc un vrai pain béni pour la préservation de ce que l’on appelle les métiers d’art. Il est en effet extrêmement important de les maintenir vivants et, surtout, de permettre à des jeunes femmes et jeunes hommes talentueux d’acquérir, auprès de maîtres plus âgés, ce savoir-faire qui a de tous temps constitué la richesse de l’horlogerie suisse.

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