« Le bijou est fait pour raconter une histoire d’amour, de passion, de pouvoir. » C’est en ces termes que Stanislas de Quercize présente dans Beaux-Arts magazine l’exposition « Van Cleef & Arpels, l’art de la Haute Joaillerie », qui se tient au musée des Arts décoratifs de Paris. La Maison qu’il préside a en effet pris ses quartiers dans la grande nef de cette aile du musée du Louvre pour y présenter 500 pièces retraçant un siècle d’audace et de création du célèbre joaillier de la place Vendôme, à qui l’on doit la technique du « serti mystérieux* ».
Pour Stanislas de Quercize, un bijou sorti des ateliers de Van Cleef & Arpels, « c’est une pièce de joaillerie qui est inspirée et qui inspire. Elle évoque le bonheur, le plaisir, une magie, une poésie. En outre, elle offre la parfaite synthèse des meilleures pierres et de la virtuosité de la main de l’homme, ces fameuses “mains d’orˮ qui travaillent dans les ateliers. Enfin, elle est intemporelle et universelle, parce qu’elle parle à tout individu, quels que soient sa langue ou son pays d’origine. » Inutile de dire que cette universalité n’a pas manqué de toucher les célébrités de ce monde, de Marlène Dietrich à Elizabeth Taylor en passant par Grace Kelly, Maria Callas, Jacky Kennedy ou Romy Schneider, pour ne citer que quelques-unes des égéries de la marque.
Des pétales en apesanteur
Pour rendre honneur à ce foisonnement créatif, le musée des Arts décoratifs a fait appel aux scénographes Patrick Jouin et Sanjit Manku, chargés, selon les propos de sa directrice, Béatrice Salmon, de « faire en sorte que toutes les pièces soient vues de la manière la plus poétique possible avec, comme idée de départ, l’écrin et sa couleur bleu nuit. Nous voulions que cette exposition soit un voyage pour le public, une expérience ». Le résultat est à la hauteur de ces prétentions. Dans la nef du musée, qui prend des allures de cathédrale, flottent de grands pétales constellés d’étoiles lumineuses. Plus bas, une forêt de tubes longilignes et transparents dévoilent ces pièces joaillières dont le scintillement illumine une exposition conçue comme une sorte de parcours initiatique au sein de la création joaillière.
Le mot de la fin revient à Stanislas de Quercize : « Cette exposition permet au plus grand nombre de voir et de comprendre ce qu’est la Haute Joaillerie. Nous faisons visiter les ateliers de façon virtuelle, à l’aide d’une approche numérique avec un système de reconnaissance gestuelle. Ce procédé permet au visiteur d’être la main même qui dirige la caméra, afin d’appréhender chaque étape de la création : du dessinateur au polisseur en passant par le maquettiste, le joaillier et le sertisseur. » Van Cleef & Arpels, après Tokyo, New York et Shanghai, investit Paris avec le plus grand bonheur.
« Van Cleef & Arpels. L’art de la Haute Joaillerie »
Musée des Arts décoratifs, Paris
20 septembre 2012-10 février 2013
> www.lesartsdecoratifs.fr