L’élégance Piaget fait mouche

Fondée en 1874, la Maison Piaget, d’abord producteur de mouvements pour des tiers, a commencé à signer ses propres réalisations à partir de 1943. Une décennie plus tard, elle fait une entrée remarquée dans l’univers de l’extra-plat pour présenter, en 1957, son mouvement 9P à remontage manuel d’une épaisseur de 2 mm puis, en 1960, le calibre automatique 12P de 2,3 mm. « Depuis ces années, Piaget a développé 35 calibres dont 11 complications majeures et nombre de mouvements extra-plats », détaillait Philippe Léopold-Metzger, patron de la marque, lors de sa présentation au salon Watches&Wonders qui a eu lieu à Hong Kong fin septembre. Et de citer en exemple, dans la gamme Altiplano, le 1208P avec petite seconde de 2,35 mm d’épaisseur présenté en 2010, le 1200S squelette de 2012 (2,4 mm) et le 1205P petite seconde et date de cette année (3,00 mm), tous champions dans leur catégorie, incarnant parfaitement le style Piaget fait d’un classicisme empreint d’élégance et parfois d’un brin d’extravagance.

« Ces mouvements démontrent tout le savoir-faire de Piaget, une manufacture parfaitement intégrée qui veut qu’aucune montre de la marque ne soit vendue autrement que dotée d’un calibre entièrement développé et réalisé à l’interne, poursuivait Philippe Léopold-Metzger. Et il ne s’agit là que d’un des deux cœurs de la Maison, car la joaillerie occupe une place tout aussi importante dans nos activités. » Pour illustrer son propos, il présentait un modèle dérivé des nouveautés de l’année mais spécialement réalisé pour ce premier salon de Haute Horlogerie jamais tenu en Asie, soit une Emperador Coussin Répétition Minutes Pièce Exceptionnelle proposée en version joaillière. Ce modèle équipé du 1290P à 407 composants, parfaitement fidèle à la philosophie de la marque avec ses 4,8 mm d’épaisseur, demande pas moins d’une centaine d’heures uniquement pour le sertissage.

Un investissement pour l’avenir

C’est précisément ce genre de précisions qui fait partie du message de Piaget. Comme l’explique Philippe Léopold-Metzger, rencontré lors de la manifestation, « nous devons absolument informer et informer encore pour que le public suive le cheminement de Piaget jusque dans les mouvements compliqués et la Haute Joaillerie. De nos jours, les marques deviennent en effet de plus en plus sophistiquées et la concurrence de plus en plus vive. Ce qui est particulièrement vrai en ce qui concerne le continent asiatique dans la mesure où des marchés comme la Chine représentent aujourd’hui une véritable drogue pour les différentes Maisons horlogères, sans parler des flux touristiques en provenance de ces pays. Comme je le disais, dans un tel contexte, il s’agit de se distinguer, et Piaget, avec ses deux piliers qui partagent technique et élégance, est parfaitement armé pour le faire. D’autant que nous vivons dans un monde où la sensibilité aux marques et aux beaux produits est de plus en plus marquée ».

En d’autres termes, pour Philippe Léopold-Metzger, les marchés se concentrent sur les marques fortes et Piaget fait assurément partie de celles-là. Raison pour laquelle, même avec le ralentissement observé sur les exportations horlogères suisses vers Hong Kong et l’Empire du milieu depuis janvier, soit respectivement -8,9 % et -16,2 % entre janvier et août 2013, il reste des plus confiants. « Au regard des résultats de Richemont, dont Piaget fait partie, sur les cinq premiers mois de son exercice en cours à fin août, qui présentent une hausse des ventes de 9 % à taux de change constants, il y a tout lieu de s’attendre à une année tout à fait satisfaisante, conclut Philippe Léopold-Metzger. D’où l’importance de Watches&Wonders. Nous investissons pour l’avenir. »