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Les multiples personnalités du quantième perpétuel
SIHH

Les multiples personnalités du quantième perpétuel

mercredi, 5 février 2014
Par Louis Nardin
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Louis Nardin
Journaliste et consultant

“De l’audace, toujours de l’audace.”

Georges Jacques Danton

« Une montre de qualité concentre de la créativité, des compétences techniques et scientifiques rares, des gestes anciens. Elle touche au désir d’être unique, de se distinguer, d’afficher un savoir, une puissance, un goût. Une montre raconte plusieurs histoires à la fois, dont les détails et les secrets font la saveur. »

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5 min de lecture

Complication phare du dernier Salon international de la Haute Horlogerie, le quantième perpétuel a inspiré plusieurs marques. De la recherche technique aux prix de vente, il a effectué une série de grands écarts.

Juste après le rarissime calendrier séculaire, le calendrier perpétuel est considéré comme la fonction calendaire la plus difficile à réaliser. Cette année, au Salon international de la Haute Horlogerie, plusieurs marques l’ont mise à l’honneur. Greubel Forsey présentait un Quantième Perpétuel à Équation, Cartier sa Rotonde Astrocalendaire, A. Lange & Söhne la généreuse Richard Lange Calendrier Perpétuel « Terraluna » et Montblanc sa Meisterstück Heritage Calendrier Perpétuel. In fine, toutes ces pièces ont formé un ensemble éclectique, voire pimenté. Explications.

Nous attachons une importance primordiale à la lisibilité des informations.
Steven Forsey
Greubel Forsey : une seule ligne

En 2011, Greubel Forsey sortait du créneau purement chronométrique qui était le sien avec son modèle GMT à indication sphérique. Au Salon international de la Haute Horlogerie 2014, la manufacture a confirmé ce nouvel axe en dévoilant le Quantième Perpétuel à Équation du temps. Au-delà de cette complication per se, c’est la manière d’afficher le calendrier et le positionnement de cette indication sur le cadran qui ont mobilisé le plus d’efforts. « Nous attachons une importance primordiale à la lisibilité des informations, explique Steven Forsey, cofondateur. Dans le cas présent, le défi consistait à rassembler toutes les indications calendaires dans une même zone du cadran et à les positionner sur une seule ligne, avec la date légèrement surdimensionnée. Pour y parvenir, nous avons conçu un ordinateur mécanique permettant de simplifier au maximum les corrections nécessaires au fonctionnement de la complication. »

Avec trois brevets déposés, ce système de quantième perpétuel s’illustre aussi par son réglage extrêmement facile par la couronne et ce, dans les deux sens. Quant à l’équation du temps, elle est visible au dos de la montre. Sa conception nouvelle et intuitive fait se superposer deux disques en saphir. La différence entre l’heure moyenne, dite « civile », et l’heure solaire réelle est indiquée par une ligne de couleur rouge ou bleue qui se déplace le long d’une échelle statique des minutes. Fidèle à son positionnement de marque ultraconfidentielle, Greubel Forsey a annoncé un prix de vente à CHF 670 000 hors taxes, le plus élevé de tous.

Rotonde Astrocalendaire © Cartier
Cartier : la ronde des jours

La Rotonde Astrocalendaire de Cartier a suivi le même objectif, à savoir une lecture et une utilisation faciles mais en suivant d’autres voies. Techniquement, on retrouve là aussi un cerveau mécanique pilotant le quantième perpétuel. Combinaison de rouages, sa construction diffère complètement de la manière traditionnelle de concevoir cette complication. Qui plus est, elle permet un réglage du calendrier dans les deux sens et cela, sans devoir se soucier des moments de la journée où un système classique devient vulnérable à cause des risques de casse.

Ce nouveau calibre maison 9459 MC présente toutefois un affichage du quantième perpétuel concentrique. Date, mois et jour de la semaine s’imbriquent l’un autour de l’autre, chaque fois sur un niveau de profondeur différent. L’indication de chaque information se fait via une fenêtre bleutée mobile. Finalement, les concepteurs ont intégré un tourbillon volant qui occupe le centre de ce puits temporel. La Rotonde Astrocalendaire reflète ainsi au plus près l’esprit horloger de la marque : en dehors de la qualité, la pièce est en effet certifiée Poinçon de Genève, et de l’inventivité technique, elle livre ici une interprétation des plus personnelles d’une complication exigeante. Une première édition limitée à 100 pièces en platine est annoncée pour un prix avoisinant CHF 150 000.

Cette nouveauté a surtout fait mouche pour son recto.
A. Lange & Söhne : un affichage régulateur

La Richard Lange Quantième Perpétuel « Terraluna » complète ce premier trio de calendriers perpétuels très innovants. Inspiré d’un régulateur construit en 1807 par Johann Heinrich Seyffert à Dresde-de-Vienne, son cadran répartit l’affichage des heures, minutes et secondes sur trois sous-cadrans différents alors que toutes les indications liées au calendrier apparaissent dans des guichets, dont une grande date, année bissextile comprise. Si cette mise en scène offre une parfaite lisibilité, cette nouveauté a surtout fait mouche pour son recto. Il affiche en effet une phase de lune exceptionnelle et totalement nouvelle.

Composé de trois disques, le système représente l’évolution autour de la Terre de toute la voûte céleste, où la lune se cache et se dévoile en fonction de ses cycles. Le balancier, positionné juste à côté, est quant à lui mis à profit pour représenter le soleil. Ainsi, l’ensemble affiche en tout temps la position de la lune par rapport à notre planète et à notre étoile. Totalement nouveau, le mouvement à remontage manuel intègre en sus un échappement à force constante ainsi qu’une réserve de marche de 14 jours. Comptez € 186 000 pour la version en or gris.

Montblanc : le challenger

Chez Montblanc souffle toutefois une brise de révolution. Avec son calendrier perpétuel de la toute nouvelle ligne Meisterstück, du nom de son légendaire stylo-plume, la marque a joué l’agent provocateur. Conçu dans un style absolument traditionnel, il intégrerait un calibre de base ETA doublé d’un module Dubois-Dépraz. Mais sa facette réellement transgressive se trouve dans son prix. Nommé en juin dernier à la tête de la marque, Jérôme Lambert, ancien CEO de Jaeger-LeCoultre, a en effet placé la version en acier à CHF 10 000. Un montant commercialement agressif qui a suscité des réactions contrastées : d’un côté, la joie de partisans heureux de voir arriver un quantième perpétuel à prix accessible et, de l’autre, l’incrédulité, voire l’irritation, de détracteurs qui doutent d’un choix banalisant ce qui devrait rester exceptionnel. Si les professionnels débattent bientôt, le marché choisira.

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