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Un millésime 2017 enfin positif pour l’horlogerie suisse
Economie

Un millésime 2017 enfin positif pour l’horlogerie suisse

vendredi, 22 décembre 2017
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Christophe Roulet
Rédacteur en chef, HH Journal

“Vouloir est la clé du savoir.”

« Une trentaine d’années passées dans les travées du journalisme, voilà un puissant stimulant pour en découvrir toujours davantage. »

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4 min de lecture

La traversée du désert aura duré pratiquement deux ans. Deux ans de remise en question, avant que la reprise commence à se manifester dès mars dernier. Avec la saison des salons qui s’annonce, l’horlogerie suisse respire enfin.

On n’aurait pu rêver mois de novembre de meilleur augure pour la période cruciale de fin d’année. Avec une hausse des exportations de 6,3 % d’une année à l’autre, l’horlogerie suisse a connu un rebond des plus salvateurs. Il faut remonter à près de quatre ans pour observer un tel taux de croissance. Alors, certes, les esprits chagrins diront que l’effet de base joue à plein pour ce mois de novembre 2017, il n’empêche, depuis le point d’inflexion de mars dernier, la tendance qui se dessine est nettement positive, soit une progression des exportations de 2,8 % sur les 11 premiers mois de l’année. Sur cette lancée, la branche devrait une nouvelle fois franchir la barre fatidique des CHF 20 milliards à l’exportation.

Maintenant que les soucis de surinvestissements, de capacités de production excédentaires, de dangereuses inflations des prix et de licenciements ont cessé d’occuper le devant de la scène, il n’est pas inintéressant de noter quels sujets les ont remplacés dans l’actualité horlogère de ces derniers mois. Le premier, et probablement l’un des plus importants de l’année, concerne le renouvellement des instances dirigeantes dans nombre de Maisons horlogères, renouvellement synonyme de changement de génération. À la montée en puissance des milléniaux dans le cœur de cible des marques de luxe correspond la nomination de cadres dans la force de l’âge, comme chez Omega, Piaget, Ulysse Nardin, Vacheron Constantin, Zenith et bientôt Panerai. Cette valse des CEO n’a toutefois pas comme cause première de grandes transactions sur le marché des fusions et acquisitions, exception faite de Breitling, repris par CVC Capital pour USD 870 millions. Non seulement les cibles deviennent rares, mais c’est avant tout du côté industriel que se concentrent les intérêts en matière d’intégration, comme en témoignent la montée en puissance du groupe Acrotec, repreneur de quatre entités indépendantes (H2i, Mimotec, Gasser Ravussin et Pierhor), ou encore l’acquisition par Festina des droits de propriété intellectuelle de Technotime, fabriquant de mouvements en faillite.

Ce sont encore une fois les montres mécaniques qui permettent à l’horlogerie de remonter la pente.
L’e-commerce, prochain enjeu stratégique

Autre fait marquant : ce sont une nouvelle fois les montres mécaniques qui permettent à l’horlogerie de remonter la pente avec une progression des exportations sur 11 mois tant en volumes (+ 3 %) qu’en valeur (+ 5 %), alors que les modèles électroniques sont à la peine (– 3,5 % en valeur). Comme ceux-ci ne représentent toutefois qu’un cinquième de la valeur des exportations – pour 70 % de volumes –, la croissance reste au rendez-vous. Faut-il voir dans cette contre-performance la concurrence accrue des montres connectées. Difficile à dire, mais il est certain que les quelque 3 millions d’Apple Watch vendues par trimestre – probablement davantage depuis la Série 3 présentée fin septembre – accaparent des parts de marché qui empiètent sur les territoires de l’horlogerie traditionnelle. Ou plutôt d’une certaine horlogerie traditionnelle, car la montre de luxe, mécanique par essence, évolue assurément dans d’autres sphères émotives. Voilà bien une des constantes sur lesquelles les Maisons ne sont pas près de transiger : l’excellence mécanique. On a encore pu le constater avec, notamment, le nouveau chronographe à aiguilles centrales réalisé par Agenhor pour Fabergé et la nouvelle marque Singer, la Zenith Defy Lab et son échappement révolutionnaire ou la Vacheron Constantin Celestia Astronomical et ses trois temps – solaire, civil et sidéral –, pour ne citer que quelques exemples. En contrepoint, impossible d’ignorer le raz-de-marée vintage qui a envahi les vitrines. Comme si la technicité extrême se devait d’être tempérée par des accents d’autrefois.

Mais faut-il encore parler de vitrine ? Ou du moins de celles qui s’ornent ces jours de guirlandes festives. C’est probablement là que se situe le grand saut vers l’inconnu pour l’horlogerie de luxe : le commerce en ligne, qui sera certainement le fil rouge de l’année 2018. Quelques « coups » réalisés ces derniers mois illustrent suffisamment tout le potentiel des formules gagnantes, à commencer par la fameuse édition limitée Omega Speedy Tuesday écoulée en moins de quatre heures. Une certitude demeure toutefois : l’e-commerce a également besoin de ses propres vitrines, avec conteurs et Pères Noël !

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