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Vacheron Constantin sur le mont Everest
Modes & Tendances

Vacheron Constantin sur le mont Everest

jeudi, 27 juin 2019
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Roberta Naas
Journaliste

“La vie est une question de temps, de ce qu’on en fait et comment on l’utilise.”

Roberta Naas est une journaliste chevronnée dans le monde de l’horlogerie avec plus de 32 années d’expérience à son actif. Elle est également auteure de six livres sur les montres et le temps ainsi que fondatrice de www.atimelyperspective.com.

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9 min de lecture

La nouvelle Vacheron Constantin Prototype est presque arrivée au sommet de l’Everest au poignet du photographe et explorateur pour le National Geographic Cory Richards, également ambassadeur de la marque pour la campagne « One of not Many ». Pénétrons dans les coulisses de la création de cette montre et de la vie tumultueuse de Cory Richards.

La semaine passée à New York City, Vacheron Constantin a dévoilé le prototype d’une montre créée spécifiquement pour le photographe du National Geographic, Cory Richards. Alpiniste et explorateur, Cory Richards a été choisi pour la campagne « One of not Many » de la marque lancée l’automne dernier. Sans perdre de temps, il a tout de suite participé à la création d’une montre qu’il pourrait emporter avec lui lors de l’ascension prévue du mont Everest. Autant le dire tout de suite, la Vacheron Constantin Prototype Overseas Dual Time a tenu la distance à son poignet.

Cory Richards
Cory Richards

Comme l’explique Cory Richards, sa participation au processus de création a commencé très tôt, déjà lors de la sélection du type de montre Overseas à partir de laquelle le nouveau prototype allait être réalisé. Son choix s’est orienté vers la Dual Time, une montre avec un double fuseau horaire lui permettant de se sentir plus proche de ceux qu’il laisse à la maison lors de ses multiples escapades autour du monde. La montre a cependant dû être reconfigurée afin de résister aux températures et conditions extrêmes. L’objectif initial de Cory Richards était d’emprunter une toute nouvelle voie vers le sommet de l’Everest, le long de la crête nord-est tibétaine, lors d’une ascension éclair, sans sherpa ni oxygène, et avec seulement quelques poses nocturnes en sachant que la température dans cet univers de glace peut chuter à – 40 °C.

Un Prototype robuste

Laurent Perves, Directeur Marketing chez Vacheron Constantin, explique que les équipes au sein de la manufacture ont eu besoin de six mois pour élaborer ce Prototype. « Initialement, Cory nous a demandé s’il pouvait prendre une Dual Time pour son ascension. Lors de nos discussions autour des conditions et contraintes environnementales, nous avons vite réalisé que certains composants devraient être modifiés. Premièrement, il fallait alléger la montre autant que possible et, deuxièmement, trouver un bracelet suffisamment résistant pour qu’il ne gèle pas ni ne casse. À partir de là, nous avons travaillé sur la base d’un boîtier en titane, renforcé avec du tantale sur la lunette, et sur un matériau spécifique pour le bracelet, couramment utilisé pour les équipements de grimpe. Nous avons également ajouté du caoutchouc sur la couronne et les poussoirs afin d’améliorer l’isolation. » Le boîtier de 41 mm possède aussi un cercle d’emboîtage en fer doux qui protège la montre du magnétisme. Quant à la couronne et aux poussoirs, ils sont vissés pour une étanchéité garantie à 150 mètres. Vacheron Constantin a également travaillé avec Cory Richards sur des éléments de design tels que le cadran en texture de graphite arborant des détails orange.

Prototype Overseas dual time © Vacheron Constantin
Prototype Overseas dual time © Vacheron Constantin

Un mouvement mécanique à remontage manuel de 234 composantes et 37 rubis « motorise » ce Prototype doté d’une réserve de marche de 60 heures avec date, affichage des heures, minutes, secondes, d’un second fuseau horaire et d’un indicateur jour/nuit. La montre est également équipée d’un verre saphir antireflet des deux côtés du boîtier. Visible par le fond, le mouvement est équipé d’une masse oscillante en or 22 carats qui arbore une gravure faite main inspirée d’une photographie de Richards de la chaîne du mont Everest. « Le résultat donne un prototype renforcé unique, conçu pour résister aux conditions climatiques extrêmes, commente Laurent Perves. Ce n’est pas une montre-instrument pour alpiniste, mais telle n’était pas notre intention. Cory avait besoin d’un équipement spécifique et hautement technique lui permettant de contrôler et de s’adapter aux différents paramètres de son exploration. Par conséquent, son Overseas a été conçue comme un compagnon de voyage. Il la porte sur son poignet en dessous de sa combinaison et de ses gants, qui offrent une couche protectrice. Pour cette raison, la Maison n’a pas eu besoin de développer un lubrifiant particulier ou un mouvement fonctionnant sans huile. »

Prototype Overseas dual time © Vacheron Constantin
Prototype Overseas dual time © Vacheron Constantin

Selon Cory Richards, « la montre a parfaitement fonctionné tout au long de l’expédition malgré les conditions difficiles. Elle est actuellement soumise à une batterie de tests plus pour savoir comment elle s’en sort après ce périple. Pour moi, il était très important de l’avoir lors de cette expédition ».

Faire face aux défis

C’était la troisième ascension de Cory Richards sur l’Everest. Par le passé, l’alpiniste est déjà parvenu au sommet, une fois avec oxygène et une fois sans. Une prouesse réalisée par un tout petit 2 % des grimpeurs qui ont planté leur piolet sur le toit du monde. Cette troisième tentative – une première sur cette face nord-est de la montagne – représentait un défi tant pour Cory Richards que pour son partenaire de grimpe Esteban Topomena. Malheureusement, après avoir grimpé 40 heures le long d’une plaque de glace recouverte d’une petite couche de neige, ils ont pris la difficile décision de faire demi-tour en raison de leur épuisement physique et de la grave détérioration des conditions climatiques. Après avoir atteint une altitude de 7’600 mètres, alors que le sommet est à plus de 8’000 mètres, ils ne se sont pas risqués à poursuivre leur ascension, en sachant que la descente allait leur prendre au moins 7 heures.

« Était-ce un échec ? Au sens strict du terme, oui, c’en était un, explique Cory Richards, qui ajoute qu’une seconde tentative de la même ascension aura lieu l’année prochaine. Mais l’échec, c’est aussi la voie vers la réussite. Il faut échouer autant de fois que nécessaire avant de pouvoir réussir. N’est-ce finalement pas ce qui définit la perfection ? » Et de spécifier qu’en matière d’alpinisme le plus important c’est le voyage, la grimpe, avant de savoir si l’on va atteindre le sommet. En parlant de sa jeunesse, il précise que, dès son plus jeune âge, ses parents se sont toujours assurés que son frère et lui soient le plus souvent en nature. C’est à ce moment-là qu’il a découvert sa passion pour la grimpe. La jeunesse de Cory Richards a toutefois été du genre tumultueuse, ponctuée de nombreuses disputes virulentes avec son frère dues essentiellement à une relation abusive. Son côté rebelle l’a finalement conduit dans un centre de redressement, dont il s’est enfui à plusieurs reprises. Sa période sans-abri vécue durant une courte période lui a ensuite permis de jeter un nouveau regard sur la vie et ce dont les gens ont réellement besoin.

Une vie définie comme « one of not many »

Dans la vingtaine, il découvre la photographie et se remet à l’alpinisme, ses deux passions qui l’entraînent vers ses premières expéditions. Durant l’une d’elles, il est pris dans une avalanche avec ses compagnons de grimpe. « À ce moment précis, lorsque vous pensez mourir, le cerveau vous envoie toutes sortes de flashs, raconte-t-il. Par chance, les autres alpinistes n’étaient que partiellement ensevelis si bien qu’ils sont parvenus à se dégager et à me sortir de là. Quand vous réalisez que vous avez survécu, que vous prenez conscience d’être toujours en vie, alors que logiquement vous auriez dû y rester, vous commencez à relativiser tous les malheurs qui vous sont arrivés par le passé. »

Cory Richards
Cory Richards

Au retour de ce voyage, le National Geographic a non seulement accepté ses photos, mais il en a sélectionné une pour la couverture : un portrait de Cory Richards pris juste après son sauvetage. Le magazine a également publié un article relatant son expédition. Sa carrière était lancée et, à ce jour, il est toujours photographe attitré pour le National Geographic. L’accident a toutefois laissé des traces, obligeant Cory Richards à surmonter des troubles de stress post-traumatique, synonymes d’une thérapie et d’années de voyage introspectif. « Je suis un partisan de la thérapie, dit-il. Une vie comme la mienne ne se dénoue pas toute seule. Vous ne pouvez pas tout simplement faire en sorte d’aller mieux. Il vous faut y travailler. Pour se comprendre, il faut ouvrir grand les yeux, même si certains aspects ne sont pas jolis à regarder. Ce n’est que de cette manière que vous pouvez commencer à interagir avec les autres. »

En tant que conférencier, Richards explique que les épreuves surmontées durant son existence, associées à une intensive introspection, lui permettent de communiquer plus efficacement avec les gens. « C’était durant cette période marquée par mon retour à la montagne, à la source de tous mes problèmes et de tous mes succès, que j’ai commencé cette collaboration avec Vacheron Constantin. J’ai réalisé que cette vie qui est la mienne, pour le meilleur ou pour le pire, est bien “one of not many”, comme le dit la campagne. »

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