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Au SIHH, même les complications horlogères restent sages
SIHH

Au SIHH, même les complications horlogères restent sages

mardi, 16 janvier 2018
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Christophe Roulet
Rédacteur en chef, HH Journal

“Vouloir est la clé du savoir.”

« Une trentaine d’années passées dans les travées du journalisme, voilà un puissant stimulant pour en découvrir toujours davantage. »

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5 min de lecture

Question de ménager l’organisme, le pouls des Maison horlogères bat sur un rythme moderato qui se traduit par des modèles sages, classiques, utiles. Pour peu toutefois que la création s’emballe, celle-ci fait alors la part belle aux tourbillons et autres chronographes, deux complications sans danger.

En matière horlogère, on aura toujours ces ovnis tombés du ciel, reflets d’une imagination débridée, à l’instar de MB&F et de sa MoonMachine 2, et d’une technicité jusqu’au-boutiste, à l’image d’une pièce comme Les Cabinotiers Grande Complication « Crocodile » de Vacheron Constantin. Ces montres font partie du « jeu », servant à démontrer qu’en matière de complexité et de création la Haute Horlogerie n’a pas dit son dernier mot et qu’au niveau de la recherche il reste des champs exploratoires des plus émoustillants. Reste que si des pièces comme la Répétition Minutes Tourbillon Tri-Axial de Girard-Perregaux, la RM 53-01 Tourbillon Pablo Mac Donough de Richard Mille et son mouvement en suspension ou encore la GMT Earth au globe terrestre en 3D de Greubel Forsey ont forcément leur public de connaisseurs nantis, le commun des mortels ne peut guère plus que s’ébaubir devant pareille maestria. Ce qui ne veut pas dire que ces amateurs-là doivent être négligés pour autant. On pourrait même dire que depuis un peu plus de deux ans les manufactures horlogères ont redécouvert avec bonheur ce public, fort heureusement avant que le secteur se transforme en réserve d’Indiens.

À oublier que l’horlogerie est aussi une industrie de volumes, certains auraient facilement vendu leur âme au diable

La conjoncture a certes dicté davantage de retenue, mis le holà à une dangereuse inflation des prix et fait réfléchir quant aux modèles susceptibles d’intéresser les milléniaux, ceux-là même qui infléchissent les marchés selon leur mode de consommation. À oublier que l’horlogerie est aussi une industrie de volumes, certains auraient facilement vendu leur âme au diable. Mais en plein trou d’air, ce dernier avait les poches vides. Retour donc sur des valeurs plus tangibles, des modèles accessibles, des complications utiles, des matériaux traditionnels. C’est précisément ce que mettent en avant de nombreuses marques qui, désormais, ne dédaignent plus l’entrée de gamme. Chez Ulysse Nardin, cela prend les contours d’une Classico Manufacture présentée en pré-SIHH. Chez Jaeger-LeCoultre, sa nouvelle collection Polaris commence avec un modèle Automatic. Également une Automatic Date au sein de la collection Star Legacy de Montblanc, héritière du savoir-faire de la manufacture Minerva, qui fête son 160e anniversaire. Même démarche chez Cartier, qui a bridé sa boulimie de produits, de complications et de métiers d’art, mis à part une extraordinaire et imaginative Création d’une Panthère. Place donc aux montres affichant de simples indications horaires sous un grand nom. Audemars Piguet avec sa Royal Oak déclinée à l’envi ou A. Lange & Söhne avec sa Saxonia font de même.

Le ballet cinétique des tourbillons a de nouveau envahi les stands, comme si l’on redécouvrait ses vertus à bon compte.
Utiles mais pas futiles

Mais « où vont les rêves ? », chante le poète. Peut-être pas uniquement vers ces garde-temps « élémentaires », aussi inspirés soient-ils. Les horlogers s’entendent d’ailleurs parfaitement pour les faire s’envoler vers d’autres sphères. Pas question, toutefois, de céder à nouveau aux chants des sirènes naufrageuses. Si l’heure est à la retenue, celle-ci s’exprime également cette année dans le domaine des complications. On aurait pu penser un temps que la messe était dite en matière de tourbillons. Autrefois réservé à une poignée de manufactures qui en maîtrisaient les arcanes, ce type de régulateur, qui continue d’ailleurs de diviser la communauté horlogère quant à son utilité, s’est depuis largement démocratisé. Au point d’être délaissé comme une vulgate au profit de complications jugées plus nobles, répétitions minutes en tête. Plus rien de tel aujourd’hui. Le ballet cinétique des tourbillons a de nouveau envahi les stands, comme si l’on redécouvrait ses vertus à bon compte. En un mot, les Maisons ne peuvent plus s’en passer, à l’instar de Piaget qui en fait la vedette de ses Altiplano en marqueterie de pierre, de Panerai qui ressuscite ses Astronomo et Scienziato, d’IWC avec sa Portugieser 150e anniversaire Tourbillon à force constante ou encore de Vacheron Constantin et sa Traditionnelle Tourbillon.

Autant pour la précision, facteur auquel le tourbillon est censé contribuer. C’est surtout vers les complications utiles que s’orientent les modèles de l’année. Si les calendriers annuels font toujours l’objet de développements horlogers des plus intéressants, notamment chez Parmigiani et sa Kalpa Hebdomadaire, Montblanc et sa Star Legacy Full Calendar ou IWC et sa Montre d’Aviateur Calendrier Annuel, c’est surtout le chronographe qui termine la course en tête. Et pour cause, il colle parfaitement à l’attrait du moment pour des montres robustes, précises et fiables. Ce que les Maisons avaient peut-être un peu oublié et que Jaeger-LeCoultre remet au goût du jour avec sa Polaris Chronographe, Montblanc avec sa TimeWalker Rally Timer Chronograph, Hermès avec son Arceau Chrono Titane, A. Lange & Söhne avec sa Triple Split… À ce compte, arrêter le temps est devenu

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