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Breitling et Tudor, mariage mécanique
Regards de connaisseurs

Breitling et Tudor, mariage mécanique

vendredi, 7 avril 2017
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Alex Ballmer
Spécialiste des réseaux sociaux et amateur de Haute Horlogerie

“Le temps qui passe est à jamais perdu.”

« La Haute Horlogerie, c’est pire qu’une addiction. »

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4 min de lecture

Au terme de cette 100e édition de Baselworld, alors que les experts horlogers spéculent sur l’avenir et que les hôtesses retrouvent leurs baskets avec bonheur, la collaboration entre Tudor et Breitling, passée quasi inaperçue, prend son envol.

Dès l’ouverture de la grand-messe horlogère mondiale le 22 mars, la Tudor Black Bay Chrono a pris la pole position parmi les stars horlogères à s’afficher sur Instagram. Que de débats à propos d’un produit devenu rapidement le premier sujet de discussions sur les réseaux sociaux ! Au centre de toutes les attentions, son design vintage d’abord, tout comme la présence d’aiguilles « snowflake », de poussoirs de chronographe vissés, d’un bracelet à rivets ou encore d’un guichet date à 6 h. Autant de composants de l’habillage dont la conjonction ne satisfait pas forcément les puristes l’œil rivé dans le rétro et sur les pièces historiques de la marque. Le plus étonnant, toutefois, vient du fait que ces joutes verbales entre esthètes du modèle ne traitent en aucune façon du mouvement. Mais pourquoi donc faudrait-il en parler en sachant que, depuis deux ans, Tudor produit ses propres calibres venant animer les modèles phares de la marque ? Très prosaïquement parce que le mouvement MT5813 qui anime cette Black Bay est fourni par Breitling.

Le calibre de manufacture MT5813 livré par Breitling pour équiper la Tudor Heritage Black Bay Chrono
Le calibre de manufacture MT5813 livré par Breitling pour équiper la Tudor Heritage Black Bay Chrono

Pour produire ce MT5813, Breitling s’est basé sur son fameux calibre chronographe B01, premier mouvement entièrement manufacturé de la Maison qui atteste de la montée en gamme de la marque et des investissements consentis pour affirmer son indépendance. Pas question toutefois de livrer une copie conforme à Tudor. Pour personnaliser le moteur, Breitling a apporté quelques modifications au niveau des totalisateurs du chronographe et de la régulation, dotée d’un spiral en silicium, sans oublier des finitions propres à Tudor. Côté performance, le mouvement certifié COSC propose 70 heures de réserve de marche via une masse oscillante bidirectionnelle.

Tudor Heritage Black Bay Chrono
Tudor Heritage Black Bay Chrono
La qualité à prix abordable

Grâce à cette coopération, Tudor peut ainsi proposer un chrono avec date, étanche à 200 m, pour un prix très concurrentiel de CHF 4 800.-. Mais ce nouveau « copinage » entre les deux Maisons ne s’arrête pas là puisque Breitling peut désormais compter sur Tudor pour équiper les versions 42 mm et 46 mm de sa nouvelle Superocean Héritage II du mouvement B20, dérivé du calibre MT5612 de Tudor. « C’est positif pour Breitling en termes d’image. De plus, nous allons pouvoir proposer des montres avec des mouvements manufacturés à des prix très attractifs », expose Jean-Paul Girardin, CEO de Breitling. De fait, l’entrée de gamme de cette collection munie de son mouvement « co-manufacturé » se situe à 3 900 CHF.

Le calibre de manufacture B20 livré par Tudor pour équiper les Superocean Heritage II 42mm et 46mm
Le calibre de manufacture B20 livré par Tudor pour équiper les Superocean Heritage II 42mm et 46mm

Cela fait des années que nous n’avions plus vu une telle collaboration entre deux ténors de l’industrie, qui, en l’occurrence, « échangent » un mouvement trois aiguilles et date instantanée contre un calibre chronographe, soit des compétences parfaitement complémentaires qu’il eût été parfaitement vain de reproduire à coups de millions. D’autant que ces mouvements sont aujourd’hui parfaitement rodés et performants. À une époque pas si lointaine, on pouvait encore admirer un mouvement Zenith dans une Rolex ou un calibre Jaeger-LeCoultre dans une Audemars Piguet, sans compter les développements communs à plusieurs marques comme celui mis en place par Heuer, Dubois Dépraz, Breitling et Hamilton-Büren pour créer un chronographe automatique fiable. Avec une telle « alliance », les deux Maisons apportent assurément une réponse intelligente à la nouvelle donne d’un marché, certes demandeur de produits de qualité, mais réticent face à l’envolée des prix. En misant sur la complémentarité plutôt que sur une concurrence jusqu’au-boutiste, ils ouvrent peut-être la voie pour d’autres manufactures. Qui sera la prochaine ?

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