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Eva Green : «Je déteste les montres !»
Points de vue

Eva Green : «Je déteste les montres !»

jeudi, 20 octobre 2016
Par Frank Rousseau
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Frank Rousseau

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7 min de lecture

On l’a découverte en James Bond girl aux yeux revolvers dans Casino Royale. On l’a vue en vampirette aux prises avec Johnny Depp dans Dark Shadow, de Tim Burton. Aujourd’hui, Eva Green retrouve ce cinéaste pour Miss Peregrine et les enfants particuliers. Elle nous raconte pourquoi elle ne porte jamais de montre.

Entre deux tournages, Eva Green, progéniture sexy de Marlene Jobert, n’en finit pas d’impressionner la communauté hollywoodienne avec son talent et sa beauté particulière. Mais dans la vraie vie, qui est vraiment cette trentenaire au look gothique? Collectionne-t-elle des objets bizarres comme on a pu le chuchoter? Que nenni, comme elle l’explique pour, au passage, remettre certaines pendules à l’heure!

C’est la seconde fois que vous travaillez sous la houlette de Tim Burton. Qu’est-ce qui vous fascine tant chez lui ?

Bien avant de tourner dans Dark Shadow avec Johnny Depp, j’étais déjà dingue de son œuvre ! C’était un héros pour moi. Un artiste unique. Un poète dans son genre. Quand il m’a appelée pour retravailler avec lui, je n’ai pas hésité une seule seconde. J’aurais joué n’importe quoi : une lampe, une table… (rires). Tim a un talent fou. Il est capable de mélanger l’horreur avec des trucs plus légers. Je pense que les gamins aiment avoir peur, sans pour autant être traumatisés. En regardant Bambi, par exemple ! Cela n’a pas l’air, mais ce dessin animé a ébranlé plus d’un gosse. (rires)

Quelle enfant étiez-vous ?

OK, j’avoue que j’étais très bizarre ! En fait, j’étais timide. Je ne voulais pas me rendre à des fêtes d’anniversaire, par exemple. Probablement parce que les clowns me faisaient peur. Aujourd’hui, ça va mieux. Ma première fois en tant qu’actrice à Los Angeles, ça n’a pas été facile non plus. J’étais très maladroite. Cela m’a pris du temps pour m’acclimater à cette ville. Cela dit, je ne suis pas la seule. Je connais beaucoup d’acteurs qui vivent à Hollywood et qui ne s’y sont toujours pas faits.

Qu’est-ce que vous n’aimez pas dans la Cité des Anges ?

Dans cette ville, vous avez le sentiment que l’on vous juge en permanence. Êtes-vous hot ? Trop hot ? Pas assez hot ? Pour le coup, c’est le monde du cinéma local qui est bizarre à mes yeux. On me demande souvent pourquoi je ne me suis jamais installée à Los Angeles. Je réponds que je viens pour le travail, pour donner des interviews, rencontrer mes agents ou pour tourner des films, mais y vivre, jamais ! En plus j’exècre les embouteillages. C’est une perte de temps. Puis il y a cette pollution qui vous pique le nez et vous irrite les yeux. Cette ville, je ne la comprends pas. Quand vous êtes en Europe, vous avez des métros qui permettent de désengorger les grosses agglomérations. À Los Angeles, les gens prennent leurs voitures pour faire des sauts de puce. Cela m’échappe et ça me consterne.

Et à quoi ressemble votre appartement londonien ?

Je vous rassure, ce n’est pas un antre de sorcière avec des chauves-souris empaillées. Je suis sûre que des gens imaginent ça. J’adore, par exemple, me rendre à Portebello, un quartier de Londres où l’on trouve plein d’antiquités. Quand je vois un Teddy Bear qui me regarde avec des yeux tristes, je l’achète. Je n’ai qu’un désir, le sauver et le rapporter à la maison. J’aime aussi les arts chinois et indien. Il y a quelques objets étranges mais rien de particulier. Mon appartement me fait songer à une sorte de temple. C’est une bulle dans laquelle je me sens bien. Je dirais qu’il est baroque.

Je déteste les montres. Je ne peux pas en porter une, sinon je passerais mon temps à regarder le cadran.
Eva Green
Et à part les Teddy Bear, vous collectionnez quoi d’autre ? Les montres ?

Surtout pas ! Je déteste les montres. Je ne peux pas en porter une, sinon je passerais mon temps à regarder le cadran. Vous savez, c’est une sorte d’addiction que de voir la trotteuse avancer seconde par seconde. Chaque fois que vous êtes stressé, le premier réflexe que vous avez, c’est de regarder l’heure. Comme si le temps qui passe ou l’heure qui s’affiche allait changer le cours des choses. Cela dit, tout dépend du contexte. On a vu des destins basculer à la seconde près !

D’où vous vient ce traumatisme… temporel ?

Probablement de l’école. De l’horloge accrochée au fond de la classe qui me rappelle cette période-là, cette obligation d’être toujours à l’heure, de finir ses devoirs dans les temps. Mon père est suédois. Il a voulu m’inculquer toute l’importance de la précision, de ne jamais être en retard. Aujourd’hui, je ne peux plus, je ne veux plus penser comme ça. Je ne veux plus avoir de planning. Il faut que je vous fasse une confidence. Je n’aime pas suivre les règles. J’ajoute que cette notion de temps me fait constamment rappeler que le temps s’accélère au fur et à mesure que l’on vieillit ! En tous les cas, c’est le sentiment que cela me donne.

Donc les montres, si je suis votre raisonnement, symbolisent les règles à respecter ?

Oui, d’une certaine manière. Elles vous rappellent constamment qu’il faut effectuer une tâche dans un laps de temps déterminé. Elles vous enferment en quelque sorte et vous privent de liberté. Elles vous contraignent. Les seules montres qui trouvent grâce à mes yeux, ce sont les montres à gousset comme celle qu’utilise Miss Peregrine, la protectrice des enfants orphelins dotés de superpouvoirs sur qui elle veille ardemment. Mystérieuse, elle peut modifier le temps et prendre la forme d’un oiseau. C’est une sorte de Mary Poppins un peu sombre, excentrique et courageuse qui n’hésite pas à se servir de son arc pour tuer ceux qui menacent ses enfants particuliers. Miss Peregrine utilise surtout une montre spatio-temporelle pour protéger l’école des bombes nazies. Si je devais posséder une montre, elle serait comme celle-là. Une montre capable de figer le temps sur des moments heureux, de nous éloigner des catastrophes et non pas une montre pour rappeler constamment que le temps s’écoule si vite. Trop vite !

J’aime beaucoup la gestuelle qui s’y rattache, aussi.
Eva Green
Que trouvez-vous de bien aux montres à gousset ?

Le fait que vous ne les ayez pas au poignet, je présume. Et puis, elles ont un petit côté baroque, voire désuet. J’aime beaucoup la gestuelle qui s’y rattache, aussi. Au siècle dernier, les hommes devaient doucement la retirer de la poche de leur redingote. Il n’y avait pas ce geste frénétique que l’on associe aux montres modernes. Vous savez, ce geste, qui consiste à faire un tour de poignet brusque et récurrent.

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