Les bateaux changent, mais les horlogers restent. Cette maxime est particulièrement vraie dans le cadre de la Coupe de l’America. En 2017, Omega et Panerai s’étaient déjà affrontés aux Bermudes par bateaux interposés, le premier fidèle à son engagement aux côtés d’Emirates Team New Zealand, alors que le second tentait sa chance avec Oracle Team USA. Panerai avait toutes les raisons d’y croire. Oracle restait en effet sur deux victoires consécutives, en 2010 contre le suisse Alinghi et en 2013 contre les Néo-zélandais déjà en lice. Las, la Maison horlogère aux origines florentines devait s’incliner, tout comme Oracle, devant un compétiteur survolté qui ne laissait guère de chances à son adversaire avec 7 victoires contre 1.
Quatre ans plus tard, en ce mois de mars 2021, les catamarans AC45 se sont mués en monocoques à foil AC75 et le challenger a pris le nom de Team Luna Rossa Prada Pirelli, mais Panerai est toujours là. En 2019, tentée par l’aventure transalpine, la Maison horlogère rejoignait en effet le défi italien, celui-là même qui vient de se qualifier pour la 36e Coupe de l’America après sa victoire en février dernier contre Ineos Team UK. En face, on retrouve l’immuable Omega, fidèle à ses amours avec une équipe néo-zélandaise qui fait partie de l’Olympe nautique, déjà maintes fois couronnée aux termes de ces joutes sportives dont l’histoire remonte à un plus siècle et demi.
« La Coupe de l’America est l’un des plus anciens et des plus spectaculaires trophées sportifs internationaux conjuguant histoire, innovation et prestige, explique Omega. Depuis 1851, et malgré une féroce rivalité, seuls quatre pays dont la Suisse figurent au palmarès du légendaire duel de voiles. Omega embarque dans l’aventure en 1995 quand la Maison soutient le Team New Zealand, emmené par le grand navigateur sir Peter Blake. » Cette année-là, les Kiwis remportent l’Aiguière d’argent, ce qui vaudra à Omega le rôle fort convoité de chronométreur officiel pour les éditions de 2000 et 2003. Un rôle que la Maison endosse à nouveau cette année sur le plan d’eau de la baie d’Auckland.
Omega n’est d’ailleurs pas étrangère au monde de la mer. Et ce n’est certainement pas James Bond, Commander de la marine de Sa Majesté et grand amateur de la Seamaster 300M, qui dira le contraire. En fait, c’est en 1932 déjà qu’Omega présente sa première montre de plongée grand public. « Depuis, les garde-temps défiant les abysses ont gagné les faveurs de nombre d’explorateurs et de plongeurs professionnels, précise la Maison. L’on compte parmi eux le corps des Royal Marines britanniques, des scientifiques et des légendes des océans comme la navigatrice dame Ellen MacArthur – qui a battu le record du tour du monde à la voile en solitaire en 2005 –, le plongeur apnéiste Jacques Mayol et le célèbre écologiste Jacques Cousteau. » Pour l’occasion, Omega présente ainsi deux modèles dédiés à cette 36e Coupe de l’America : une édition limitée à 2’021 exemplaires de sa Seamaster Planet Ocean avec compte à rebours et une Seamaster Diver 300M également avec compte à rebours, poussoirs en caoutchouc « soft touch » et système exclusif « chrono lock » qui permet de verrouiller les fonctions du chronographe.
Pour ce qui est du monde marin, on ne peut pas davantage parler de Panerai comme un néophyte. Durant la première moitié du XXe siècle, la Maison s’était déjà fait connaître pour ses instruments nautiques livrés à la marine italienne. Depuis, ses Radiomir, Luminor et Submersible se sont largement imposées comme des montres instruments taillées pour les abysses. Avec, en prime, un « Laboratorio di Idee » qui met au point depuis quelques années des matériaux de pointe offrant des boîtiers aussi robustes que légers. Pour la nouvelle compétition qui s’annonce, Panerai offre ainsi pas moins de quatre modèles dédiés, soit trois Luminor Luna Rossa, en titane de 44 mm avec GMT pour la première, en céramique de 44 mm avec chrono « flyback » pour la deuxième ou encore dans une version de 47 mm avec chronographe de régate pour la troisième réalisée en Carbotech™, un composite de carbone qui entre dans la construction du monocoque AC75 du challenger italien. Pour compléter la donne, Panerai présente encore une Submersible Luna Rossa GMT en Carbotech™ de 47 mm.
Avec de tels instruments au poignet, pas le droit à l’erreur. Pour assister aux compétitions, il faudra toutefois encore s’armer d’un peu de patience en raison d’un nouveau foyer d’infection qui vient de mettre Auckland en confinement. Le spectacle n’en sera toutefois que plus beau avec ces bateaux de compétition qui volent littéralement sur l’eau grâce à leurs deux foils positionnés à bâbord et tribord permettant de dépasser les 50 nœuds (90 km/h). C’en est d’ailleurs fini des shorts et des polos en compétition. Les équipages sont désormais casqués et habillés de combinaisons moulantes antichocs. Place aux formules 1 des mers !