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Le luxe au rythme des fusions et acquisitions en 2021
Economie

Le luxe au rythme des fusions et acquisitions en 2021

lundi, 11 janvier 2021
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Christophe Roulet
Rédacteur en chef, HH Journal

“Vouloir est la clé du savoir.”

« Une trentaine d’années passées dans les travées du journalisme, voilà un puissant stimulant pour en découvrir toujours davantage. »

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5 min de lecture

Plusieurs transactions d’importance ont marqué l’univers du luxe au dernier trimestre 2020, laissant augurer une intense activité de fusions et acquisitions dans les mois à venir. Géants du secteur, fonds d’investissement et conglomérats chinois font déjà figure de requins dans l’aquarium.

Si l’année 2020 sera à jamais celle du coronavirus, synonyme de fermetures de boutique, d’usines à l’arrêt et de touristes en mal de destination, on ne saurait oublier que le dernier trimestre a été marqué par quelques transactions d’importance dans l’univers du luxe. Et tout porte à croire que ce n’est qu’un début. Comme l’explique Francesca Di Pasquantonio, spécialiste du secteur à la Deutsche Bank, « la pandémie mondiale a accru la pression exercée par la demande dont seul un petit nombre de marques a tiré profit. Cela crée aujourd’hui des conditions favorables aux fusions et acquisitions dans un souci d’économie d’échelle mais également dans le but de promouvoir l’expertise et le talent des cibles potentielles. »

En rachetant Tiffany pour 15,8 milliards de dollars, LVMH réalise la plus importante transaction de l’univers du luxe.

On ne reviendra pas sur la saga LVMH-Tiffany, qui a tenu les marchés financiers en haleine durant tout l’automne. Au final, on retiendra que le rachat du joaillier américain s’est conclu la semaine dernière à la suite de l’accord de ses actionnaires pour un prix de $ 15,8 milliards. Même avec une baisse de 400 millions négociée par LVMH, cette acquisition est la plus importante jamais réalisée dans l’univers du luxe. On ne peut douter que Bernard Arnault, patron de LVMH, a eu fin nez. Tiffany vient en effet d’annoncer des ventes records pour les fêtes de Noël, en progression de 2 % sur les deux derniers mois de l’année 2020, alimentée notamment par la hausse de 80 % des achats en ligne et la croissance de 50 % enregistrée en Chine. Mais LVMH n’est pas le seul ténor de la branche à s’être illustré. VF Corp., déjà propriétaire entre autres de Timberland, Vans et The North Face, faisait ainsi main basse en novembre sur la marque de Streetwear Supreme pour $ 2,1 milliards, tandis que le fabricant italien de doudounes haut de gamme Moncler s’emparait en décembre de Stone Island pour $ 1,4 milliard. Sans oublier les investissements de plus d’un milliard de la part de Richemont, Alibaba et Kering dans Farfetch.

Un terrain propice

C’est que les conditions sont des plus favorables pour que la valse des fusions et acquisitions se poursuive sur un tempo « vivace » ces prochains mois. Vu la récession économique, que les banques centrales et les gouvernements tentent d’atténuer, les conditions d’emprunt sont des plus favorables dans une perspective historique. De plus, les mastodontes du secteur sont assis sur des trésors de guerre leur permettant de financer des raids ambitieux, soit quelque € 2,1 milliards de liquidités nettes chez Richemont, une trésorerie de € 3,7 milliards chez Hermès ou encore près de CHF 1 milliard de réserves pour le Groupe Swatch, selon les derniers rapports semestriels. La situation est tout aussi enviable du côté des professionnels de la finance. Selon Bloomberg, les firmes de « private equity », du type CVC Capital, qui a finalisé la reprise de Breiting il y a deux ans, ou de Carlyle, qui vient de s’emparer d’Acrotec et de ses 1’200 collaborateurs actifs dans la sous-traitance horlogère et médicale, sont au mieux de leur forme. Ces diverses entités disposent de quelque $ 1’600 milliards à investir, notamment dans le secteur du luxe, où les marges agissent comme un aimant.

Nombre de conglomérats chinois sont susceptibles de participer au festin des fusions et acquisitions.

Dans ce contexte, toutes les opportunités semblent bonnes à prendre dans une perspective d’intégration verticale, à l’instar de la reprise du décolleteur Helios par Sellita en juin dernier, dans une perspective de consolidation sur les marchés, spécialement en Asie et auprès des jeunes générations, ou encore d’acquisition de nouvelles compétences dans le numérique, où les enjeux deviennent hautement stratégiques. Pour preuve, l’acquisition en novembre dernier de la plateforme d’analyses chinoise Parklu par Launchmetrics, société qui compte Patek Philippe comme client et livre une analyse sur son blog quant à l’impact de Watches & Wonders Shanghai. Avec Parklu, ce sont quelque 100’000 influenceurs et leaders d’opinion chinois qui intègrent cette entreprise technologique d’analyse des données présente sur sept marchés. Mais les firmes chinoises ne sont de loin pas à ranger exclusivement du côté des candidates à la reprise, d’autant que le pays est probablement le seul actuellement qui peut se vanter de ses performances économiques. Nombre de conglomérats du pays sont en effet susceptibles de participer au festin, et pas seulement les grands noms comme le Hongkongais LionRock Capital, repreneur du Britannique Clarks pour $ 140 millions fin 2020, ou Shandong Ruyi, qui vient de faire défaut sur l’acquisition de Bally en raison d’un problème de liquidités. Les expériences chinoises dans le secteur horloger n’ont certes pas toutes eu les succès escomptés, que l’on songe à l’aventure Corum-Eterna sous l’ère Haidian, mais au lendemain de cette année 2020 il faut certainement s’attendre à un nouveau brassage de cartes.

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