Si les diamants sont éternels, le temps n’a rien à leur envier. Et lorsque Harry Winston, Eric Giroud et Jean-Marc Wiederrecht s’en mêlent, le résultat surprend tant par sa beauté que sa simplicité. Fruit de la collaboration entre le designer et l’horloger, l’Opus 9, dévoilé lors de ce Baselworld 2009, marie intimement les diamants à l’horlogerie pour un seul objectif d’une évidence déconcertante : la seule lecture de l’heure et des minutes. Un retour à l’essentiel, en quelque sorte.
Réduire le temps à sa plus simple expression, voilà qui n’est pas banal pour la collection des Opus, habituée à dévoiler des garde-temps regorgeant de complications extrêmes, parfois difficilement compréhensibles pour le simple amateur de belle horlogerie. Reste que cet ovni numéro 9, aussi simple soit-il d’apparence, aura nécessité de longs mois de réflexion technologique. « Nous voulions créer un temps linéaire pur, explique d’emblée Jean-Marc Wiederrecht. Nous avons donc très vite éliminé les complications et préféré travailler sur un mouvement déjà existant. Notre défi résidait dans l’intégration et la valorisation des diamants en tant qu’éléments fonctionnels de la montre ».
Affichage minimaliste
Auteur du célèbre Tourbillon Glissière de Harry Winston, l’architecte-designer indépendant Eric Giroud se penche alors sur le concept du garde-temps. « J’ai imaginé l’Opus 9 pendant mes vacances au bord de la mer. Je suis parti sur la pureté. J’ai souhaité intégrer de la luminosité et de la transparence dans le boîtier, en me basant sur le reflet des rayons de soleil sur l’eau », détaille-t-il. Réunies par une épine dorsale résistante aux chocs et assurant une stabilité des composants à toute épreuve, les deux parties de la boîte offrent un affichage minimaliste avec d’un côté les heures, de l’autre les minutes.
La lecture du temps, elle, se fait à l’aide de deux chaînettes parallèles de 33 diamants taille émeraude, chacune parsemées de 3 grenats mandarins positionnés pour repérer le temps exact. « La difficulté se trouve dans le mécanisme de chaînes qui, somme toute, ressemble à celle que l’on trouve sur tous les vélos », plaisante Jean-Marc Wiederrecht.
Livraison rapide
Un système éprouvé certes, mais qui, alourdi par le poids des diamants, pose certaines difficultés d’entraînement. Faites de laiton, les chaînettes optimisent ainsi la mobilité et réduisent les frottements des diamants en mouvement continuel. La brillance offerte par les pierres offre pour sa part une grande intensité. « Nous avons enrobé la boîte en or gris et les chaînes sous un verre saphir transparent qui donne l’impression que les diamants écoulent le temps dans du cristal », note encore Eric Giroud.
L’ensemble du système est entraîné par un mouvement automatique Frédéric Piguet. Un calibre reconnu pour ses performances qui permet, une fois n’est pas coutume, à l’Opus 9 d’être livrable rapidement, d’ici le mois de juillet prochain. Prix du bijou : 80’000 francs environ, pour une série limitée à 100 pièces.