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Le SIHH 2012 ou les vertus de la prudence
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Le SIHH 2012 ou les vertus de la prudence

mardi, 31 janvier 2012
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Christophe Roulet
Rédacteur en chef, HH Journal

“Vouloir est la clé du savoir.”

« Une trentaine d’années passées dans les travées du journalisme, voilà un puissant stimulant pour en découvrir toujours davantage. »

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6 min de lecture

Au terme d’une année 2011 des plus fastes, la 22e édition du Salon International de la Haute Horlogerie a été marquée par une certaine retenue des 18 Maisons exposantes vu le contexte économique mondial. Pas question de céder aux chants des sirènes d’exportations records, mais pas question non plus de brider un savoir-faire à nul autre pareil.

C’est dans un contexte économique fragile, marqué par la crise de la dette en Europe, une reprise incertaine aux États-Unis et un ralentissement observé auprès des tigres émergents que se sont tenues les premières assises 2012 de la mesure du temps. Une mesure du temps « Swiss made » qui a toutefois fait merveille l’an denier, étant donné que, à fin novembre, la valeur des exportations sur onze mois avait déjà dépassé le record enregistré en 2008, soit une croissance attendue de l’ordre de 20 % pour 2011, largement au-dessus des CHF 18 milliards (USD 19,6 milliards / EUR 14,9 milliards). Cette ambivalence, caractéristique d’une certaine euphorie tempérée par nombre d’interrogations, était bien palpable au Salon International de la Haute Horlogerie (SIHH), dont la 22e édition s’est tenue du 16 au 20 janvier dernier. Elle s’est traduite par une approche prudente des marchés. Comme le stigmatisait Philippe Léopold-Metzger, patron de Piaget, « la course effrénée à la nouveauté n’est pas saine. Il faut donc savoir y résister ».

Longue vie aux complications horlogères

Reste que l’impression générale qui se dégageait au terme d’une manifestation qui aura vu sa fréquentation en hausse de 10 % avec plus de 13’000 visiteurs valait son pesant de commandes. En d’autres termes, une satisfaction de bon aloi, de meilleur augure pour les mois à venir, même si un ralentissement est attendu. « Lors d’une conjoncture aussi incertaine où, de plus, les marchés sont marqués par une hausse des prix en raison de la force du franc suisse et du renchérissement des matières premières, ce sont les Maisons qui créent de la valeur sur une base légitime qui s’en sortent le mieux », expliquait Juan-Carlos Torres, à la tête de Vacheron Constantin. Or, au SIHH, autant dire que les 18 marques exposantes peuvent toutes revendiquer un tel positionnement.

Elles en ont d’ailleurs largement profité pour présenter une nouvelle fois des pièces ébouriffantes à l’image de Jaeger-LeCoultre et sa Duomètre à Sphérotourbillon, un garde-temps à grande complication qui respecte les codes de la Maison dans cet univers fait d’esthétisme, de perfection technique et de tradition. En l’occurrence, ce modèle tourbillon à deux axes, fonction GMT et réserve de marche, est le premier du genre ajustable à la seconde, positionnée dans un cadran séparé, selon le principe du retour en vol. Chez Montblanc, les horlogers se sont mis dans la tête de venir chatouiller le millième de seconde sur la base d’un mouvement qui ne bat qu’au centième. Autre prouesse technique complétée par un affichage des plus ingénieux.

Jaeger-LeCoultre Duomètre à Sphérotourbillon © Jaeger-LeCoultre
Tout en retenue

À Lange & Söhne, fidèle à sa ligne Lange 1, arrive avec un Tourbillon Quantième Perpétuel à la lisibilité exceptionnelle. Cartier a clairement impressionné la galerie avec sa Montre de Poche Grande Complication Squelette (tourbillon, chronographe monopoussoir, quantième perpétuel) et sa Rotonde Répétition Minutes Tourbillon Volant, première incursion de la manufacture dans l’univers des montres à sonnerie depuis qu’elle a décidé d’investir le monde de la Haute Horlogerie il y a quatre ans. À noter encore, le Tourbillon 24 Secondes Contemporain Greubel Forsey ou encore le Tourbillon Chronographe de Compétition à Rattrapante RM 050 Felipe Massa de Richard Mille, deux modèles qui respectent parfaitement la technicité propre à ces deux « jeunes » Maisons.

Reste que ces montres d’exception, légions des éditions correspondant aux années fastes de la décennie précédente, n’ont cette fois-ci pas inondé les travées du SIHH 2012. Tout en retenue, les marques ont largement revisité les collections qui leur collent à la peau, hormis Piaget, qui ose une nouvelle ligne, baptisée « Gouverneur », non sans offrir un large éventail d’interprétations nouvelles de son Altiplano extraplate. Girrard-Perregaux avance en ordre serré sur la base de ses gammes Vintage 1945 et 1966, cette dernière incluant une répétition à minutes. JeanRichard donne un nouveau visage à sa Diverscope, grâce notamment à un affichage linéaire original de la réserve de marche combinée avec l’index des 12 heures. Quant à IWC, après la Portofino célébrée l’an dernier, c’est au tour de ses montres Pilote d’occuper le devant de la scène avec, entre autres, un quantième perpétuel, un double chronographe et modèle à heure universelle. Sans oublier Panerai, fidèle à ses Radiomir et Luminor, réinterprétées au fils des ans en de nouveaux matériaux et nouvelles complications avec un soin méticuleux apporté au détail.

Montre Rotonde de Cartier Répétition Minutes Tourbillon Volant calibre 9402 MC, Poinçon de Genève © Cartier / Laziz Hamani
Éditions anniversaires

L’année 2012 donne également l’occasion aux Maisons de relever tel ou tel anniversaire. Celui de la forme tonneau, apparue en 1912 chez Vacheron Constantin, qui permet à la manufacture de célébrer ce siècle d’histoire en redessinant sa collection « Malte » pour l’enrichir de quatre nouveaux modèles dont un équipé d’un mouvement original de forme, le calibre 2795 Tourbillon estampillé du Poinçon de Genève. Autre date anniversaire des plus importantes : celle des 40 ans de la Royal Oak d’Audemars Piguet. Montre mythique de la Maison, elle se décline cette année en huit nouvelles pièces, notamment dans le registre de l’extraplat avec une version squelette tourbillon à la « force tranquille ».

Inutile de dire que cette approche ouvre une voie royale aux modèles classiques par excellence, ces garde-temps dont la sobriété étudiée n’a d’égale que l’élégance. Fonctions minimales, étude des formes, finesse du mouvement et de la boîte, comme l’illustre parfaitement la Tonda 1950 de Parmigiani, ces modèles, qui disposent d’un public d’inconditionnels, sont aujourd’hui mis en avant par la quasi-totalité de ces manufactures en quête de vérité. Celle dispensée lors de ce dernier SIHH a clairement trouvé une oreille attentive.

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