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Maurizio Cattelan, l’ironie féroce

Maurizio Cattelan, l’ironie féroce

jeudi, 30 septembre 2021
 
3 min de lecture

Il a transformé un galeriste en lapin phallique rose, dressé un doigt d’honneur face à la Bourse de Milan… Maurizio Cattelan est un artiste marginal qui ne laisse personne indifférent, surtout pas les collectionneurs dans les ventes aux enchères.

Il a la figure héroïque du self-made-man, du type qui se construit par le bas sur un air de « Do it ». Maurizio Cattelan est le fils d’un père chauffeur routier et d’une mère femme de ménage. Voilà pour le décor de famille modeste au sein de laquelle il naît en 1960 à Padoue, Italie. De 17 à 21 ans, il erre de petits boulots en petits boulots et s’aperçoit qu’il aime utiliser ses mains.

La rencontre chamboule-tout avec le monde de l’art se fait via la fabrication de lampes, pour lui et ses amis. Maurizio Cattelan fréquente alors quelques artistes, se mêle à des expositions collectives et commence à travailler au début des années 1980, à Milan, dans le domaine du design. C’est en autodidacte convaincu qu’il débute sa carrière, adoptant très rapidement la posture d’observateur critique, abordant plusieurs thèmes comme la religion, la violence et la mort.

Sa première œuvre majeure – « A.C. Forniture Sud », en 1991, qui représente 11 joueurs de football immigrés d’origine africaine affrontant une équipe européenne – est un mélange entre la performance et le commentaire social. Ce sens de l’ironie féroce ne le quittera plus. Il s’en servira pour brocarder l’institution, que ce soit dans le football, la politique, le monde de l’art ou pour porter un regard acéré sur l’histoire. Quand il pose définitivement ses valises à New York en 1991, l’humour noir et la provocation sont inscrits sur sa carte de visite.

Éveiller les consciences

Parmi ses œuvres mémorables, il y a bien sûr « La Nona Ora », sculpture qui représente une effigie, en cire et grandeur nature, du pape Jean-Paul II terrassé par une météorite, ou encore « Him », soit Hitler en train de prier, et, aussi, « La Ballata di Trotski », symbolisant un cheval suspendu dans le vide. Des créations très décriées, mais dont il justifie la subversion pour confronter les malaises et les fractions de la société.

Derrière son travail, on devine les ombres de Pablo Picasso et Andy Warhol. L’irréductible artiste marginal dit s’être beaucoup inspiré de ses deux maîtres, dont il a emprunté la culture du star-system et le génie médiatique. Pour le côté provocateur, il défend vouloir tendre un miroir à notre société, lui renvoyant une image dans ce qu’elle a de plus violent, de plus macabre. Dans la bouche de celui qui a été infirmier à la morgue ses premières années de vie professionnelle, le propos fait sourire.

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