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Piaget offre une vitrine sur l’art horloger
Watches and Wonders

Piaget offre une vitrine sur l’art horloger

jeudi, 16 octobre 2014
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Christophe Roulet
Rédacteur en chef, HH Journal

“Vouloir est la clé du savoir.”

« Une trentaine d’années passées dans les travées du journalisme, voilà un puissant stimulant pour en découvrir toujours davantage. »

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5 min de lecture

Au Salon Watches&Wonders de Hong Kong, Piaget a choisi de mettre en avant ses particularismes dans l’extraplat, le squelettage et les métiers d’art. Question de bien faire comprendre que la Maison est à nulle autre pareille, gage d’un savoir-faire qui se décline dans l’ensemble de ses collections.

Celui qui aurait pu craindre de ne pas tout apprendre sur l’Altiplano 38 mm 900P de Piaget lors du Salon Watches&Wonders, qui a fermé ses portes début octobre à Hong Kong, aura certainement eu des sueurs froides de très courte durée. Quand on détient un tel palmarès dans l’extraplat, notamment couronné par le double record de la montre à remontage automatique la plus plate du monde (5,25 mm) grâce au mouvement 1208P de 2,35 mm obtenu en 2010 et de la montre à remontage manuel la plus fine jamais réalisée avec cette Altiplano 900P d’une hauteur totale de 3,65 mm, on a toute la légitimité voulue pour s’en féliciter et le communiquer. D’autant que ce double record s’inscrit dans une vaste lignée : depuis le célèbre mouvement 9P et ses 2 mm d’épaisseur datant de 1957, Piaget n’a cessé d’innover dans cet univers sans concession de l’extraplat. Sur les 37 calibres de la Maison produits depuis cette époque, 25 sont considérés comme extraplats et 14 d’entre eux ont signé un record dans leur catégorie respective, le dernier revenant cette année à cette Altiplano 900P, dont le « secret » consiste à utiliser le fond de la boîte comme platine.

L’extraplat est une complication horlogère à part entière.
Philippe Léopold-Metzger
Une question d’identité

« À l’heure actuelle, tout le monde ou presque se met à l’extraplat, tonne Philippe Léopold-Metzger, CEO de la marque, rencontré au Salon. Comme si l’on découvrait tout à coup qu’il s’agit là d’un des principaux attributs de l’élégance horlogère. Mais chez Piaget, nous sommes loin d’une tendance. L’extraplat est partie intégrante de l’identité même de la marque. Nous sommes d’ailleurs les premiers à avoir défendu l’idée selon laquelle l’extraplat est une complication horlogère à part entière. Bizarrement, tout le monde se plaît à le reconnaître aujourd’hui. » L’engouement est d’ailleurs plus général. Qui n’est pas en train de s’approprier le concept même de l’extraplat, s’interroge Pierre Guerrier, Watch Product Team Manager chez Piaget ? « Dans la téléphonie ou l’informatique, par exemple, tout objet nomade vit en quelque sorte sa cure d’amaigrissement. »

Mais chez Piaget, la cure est bien plus un régime alimentaire à part entière, ce qui donne à la marque l’avantage du pionnier. Elle en a d’ailleurs fait une nouvelle démonstration en présentant le fruit de sa maîtrise de l’extraplat conjugué au squelettage des mouvements, autre grand domaine de savoirs chez Piaget, le tout épicé par l’art du graveur, de l’émailleur ou du sertisseur. Comme si le 900P ne suffisait donc pas à asseoir les talents de la Maison, Watches&Wonders lui a donné l’occasion de dévoiler une Altiplano Squelette Automatique équipée du calibre 1200S, autre record de 2012, dont la platine et les ponts ont été entièrement émaillés, soit six pièces en blanc et six en noir de 5,34 mm d’épaisseur boîtier compris. « C’était un vrai casse-tête étant donné la finesse du mouvement, se souvient Pierre Guerrier. Les premiers passages au four pour fixer l’émail ont été une catastrophe. Les calibres nous revenaient en boulettes métal. Cela nous a pris un an pour trouver la bonne composition d’émail et deux de plus pour maîtriser les techniques de cuisson, car l’émail, en refroidissant, a tendance à se casser en cas de déformation du support. Je vous laisse imaginer ce que cela peut représenter avec les composants d’un calibre de 2,4 mm d’épaisseur ! »

Avant, nous étions maîtres dans l’extraplat. Aujourd’hui, nous sommes le maître de l’extraplat.
Philippe Léopold-Metzger
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Comme si cela ne suffisait pas, Piaget offrait également au regard médusé de ses visiteurs une Altiplano Squelette mais dont les ponts et platine étaient cette fois entièrement gravés main, des deux côtés pour certains d’entre eux. Une gageure, si l’on considère le ciselage à réaliser sur des composants de 0,7 mm d’épaisseur, gageure tout aussi difficile à soutenir que le sertissage de ce mouvement donnant le 1200D proposé depuis 2013. Il ne restait plus qu’à s’attarder sur le clou des collections présentées à Hong Kong, soit une Emperador Coussin Tourbillon automatique Squelette serti, exemplaire unique faisant partie des Exceptional Pieces de Piaget. « Nous n’avons imposé aucune limite de budget pour cette montre dont le mouvement de 5,71 mm de hauteur seulement, avec pont et platine en or, est entièrement serti des deux côtés, tout comme le profil des ponts et de la boîte ainsi que le pourtour du tourbillon volant et la masse oscillante, détaillait Philippe Léopold-Metzger. Même certaines vis sont serties. Et ce qui ne l’est pas est traité en poli miroir. Nous en avons déjà réalisé un exemplaire avec bracelet cuir pour le Salon International de la Haute Horlogerie de Genève en début d’année. Nous la proposons aujourd’hui en version bracelet serti. »

Pour le patron de la Maison, nul doute que ce Salon asiatique n’était pas conçu chez Piaget pour « faire du chiffre » mais bien pour faire passer le message selon lequel les compétences de la marque se manifestent aussi bien dans l’expression artistique que dans les savoir-faire techniques. Conclusion : « Avant, nous étions maîtres dans l’extraplat. Aujourd’hui, nous sommes le maître de l’extraplat. »

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