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Richard Mille : la technique pour seul dénominateur commun
Watches and Wonders

Richard Mille : la technique pour seul dénominateur commun

mardi, 8 octobre 2013
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Christophe Roulet
Rédacteur en chef, HH Journal

“Vouloir est la clé du savoir.”

« Une trentaine d’années passées dans les travées du journalisme, voilà un puissant stimulant pour en découvrir toujours davantage. »

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5 min de lecture

Rencontré au salon Watches&Wonders à Hong Kong à fin septembre, Richard Mille avoue s’amuser toujours autant dans l’horlogerie. Ce qui vient clore les rumeurs de vente de la marque. Explications.

En Asie, comme partout ailleurs, Richard Mille est comme à la maison : détendu, disert, voire volubile, malgré les multiples sollicitations liées à Watches&Wonders, premier salon de Haute Horlogerie en Asie auquel il participe avec cette « grâce » propre à un homme qui a su imposer son nom dans cet univers en guère plus de 10 ans. Entretien.

Impossible de ne pas poser la question d’un rachat potentiel de Richard Mille ?

Richard Mille : Cette question n’est plus d’actualité. Évidemment, il y a des offres qu’il serait criminel de ne pas considérer, surtout si l’on pense à la pérennité de la marque. Nous sommes d’ailleurs allés loin dans les négociations. Mais je dois bien avouer que lorsqu’une dizaine de « spécialistes » ont débarqué chez nous pour faire l’analyse de la société, je me suis rendu compte qu’une intégration dans une grande structure ne correspondait pas du tout à l’esprit de l’entreprise. Rendre des comptes n’est pas mon fort. D’autant que j’aurais dû rester plusieurs années pour assurer la transition. Une forme de prise en otage qui ne signifie pas nécessairement que j’aurais développé le syndrome de Stockholm ! Donc, pour l’instant, la page est tournée !

Vous avez décidé de participer au salon Watches&Wonders. Est-ce à dire que pour Richard Mille les marchés asiatiques sont de première importance ?

Comme je l’ai toujours dit, nous voulons éviter de mettre tous les œufs dans le même panier. Une dépendance de l’ordre de 40 % à ces marchés, comme c’est le cas pour certaines marques, est beaucoup trop dangereuse. Richard Mille réalise ainsi entre 4 et 5 % de son chiffre d’affaires en Chine et nous ne sentons aucun ralentissement. La prudence me dit qu’il faut savoir garder des réservoirs de croissance. Ce qui est notre cas dans la mesure où nous n’avons pas encore ouvert de marchés comme l’Allemagne, la Corée du Sud, la Scandinavie ou l’Inde. Aux États-Unis, nous venons tout juste d’ouvrir notre deuxième boutique. Et comme nous restons, en termes de production, en dessous de la demande, il s’agit là d’une situation plutôt confortable.

Le but n’est toutefois pas de stabiliser les volumes ?

Non, effectivement. Mais nous voulons les augmenter très progressivement. Ainsi, cette année, nous allons probablement dépasser la barre des 3’000 montres. La stratégie consiste pour tout ce qui est « masterpiece » à garder des volumes identiques, tournant entre 250 et 300 pièces par année. Nous n’avons pas les capacités d’aller au-delà. De plus, il faut également considérer ce que le marché est capable d’absorber. La croissance se fait donc avec nos gammes « normales », que nous faisons vivre avec des modifications de fonctions ou d’habillage. Si je devais faire une comparaison, je dirais que Richard Mille est comme Mercedes, qui dispose de voitures de Formule 1, de grand tourisme, de berlines, de décapotables, de SUV, de modèles destinés aux femmes. Le tout est de ne pas se laisser enfermer dans un seul modèle, tout en gardant une homogénéité au sein des collections, une cohérence qui, pour Richard Mille, s’exprime essentiellement par une connotation très technique. Pour y parvenir, il faut toutefois faire preuve de créativité. En un mot, il faut que cela bouge !

Toujours ?

Oui, toujours. Les gammes « classiques » de Richard Mille se travaillent certes sur le long terme, mais pour ce qui est des modèles hyper techniques, nous appliquons la tactique consistant à tirer son missile pour mieux se replier et concocter un nouveau plan d’attaque. Tout en sachant que la technologie derrière ce missile exprime les capacités d’innovation de la marque et nous permet d’accumuler des savoir-faire exceptionnels qui vont servir à l’ensemble de nos collections. C’est pourquoi, quand on décide d’aller au feu, pour rester dans un langage militaire, il est très important de ne rien s’interdire. Ce qui est exactement mon cas. À partir d’un concept initial, validé dans les grandes lignes, nous démarrons sans nous poser trop de questions quant à la faisabilité du projet. Cela peut certes réserver certaines surprises. Notre montre d’aviateur, qui comprend plus de 1 000 composants, a pris deux ans de retard. Pour le modèle en hommage à Boucheron, dont les rouages sont en pierres précieuses et semi-précieuses, nous avons eu entre 70 et 90 % de déchets. Mais nous y sommes arrivés. Avec Renaud & Papi, notre partenaire pour le développement des calibres Richard Mille, nous n’avons finalement renoncé qu’à un seul projet. Nous trouvons toujours des solutions. Nos clients sont d’ailleurs derrière nous. À ce jour, nous n’avons enregistré aucune annulation de commande. En d’autres termes, nous ne faisons jamais la même chose et c’est précisément ce qui nous amuse !

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