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Une douce réminiscence du passé
Baselworld

Une douce réminiscence du passé

vendredi, 30 mars 2012
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Christophe Roulet
Rédacteur en chef, HH Journal

“Vouloir est la clé du savoir.”

« Une trentaine d’années passées dans les travées du journalisme, voilà un puissant stimulant pour en découvrir toujours davantage. »

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5 min de lecture

L’Académie horlogère des créateurs indépendants recèle toujours son lot de perles. Cette année ne fait pas exception avec la présence de Masahiro Kikuno, jeune horloger japonais qui réalise ses garde-temps à la main, tout comme l’Ukrainien Valerii Danevych, spécialiste des montres entièrement en bois.

Modernité quand tu nous tiens ! À force de contempler les chefs-d’œuvre de miniaturisation qui trônent dans les vitrines des allées de Baselworld et d’imaginer le défi industriel que représente l’usinage des infimes composants qui les animent, on en oublierait presque l’horlogerie d’hier, celle où tout était fait à la main, à l’aide d’un outillage spécifique aussi ingénieux que les garde-temps qu’il permettait de réaliser. C’est sans compter l’Académie horlogère des créateurs indépendants (AHCI), qui se charge immanquablement de rappeler au visiteur ces temps immémoriaux où l’horlogerie était faite de maîtres artisans aux savoir-faire transmis de génération en génération.

Un rêve qui se réalise

Masahiro Kikuno fait assurément partie de ceux-là. Déjà présent l’an dernier à Baselworld, ce jeune horloger japonais de 29 ans avait clairement fait impression avec ses montres à heures temporelles (mécanisme permettant d’allonger les espaces entre index mobiles programmé sur un an selon le décompte traditionnel de l’heure au Japon ou wadokei, tout en affichant l’heure civile) et son calendrier perpétuel tourbillon basé sur un calibre ETA 6497 intégralement redessiné, premier du genre jamais réalisé au Pays du Soleil levant. Cette année, Masahiro Kikuno fait encore plus fort avec son Tourbillon 2012, une pièce entièrement réalisée à la main sans aucune machine à commande numérique, dotée du calibre mk12 finition à chevron logé dans un boîtier de 43 millimètres.

« Il y a quatre ans, je m’étais déjà essayé à la création d’un tourbillon volant mais, malgré tous mes efforts, il ne fonctionnait pas, explique Masahiro Kikuno. J’ai donc décidé de tenter une nouvelle fois l’aventure. Cela m’a pris six mois pour les trois pièces présentées à Bâle. Les deux premières sont pratiquement achevées. Il reste encore quelques petits ajustements au niveau du mécanisme, la pose du logo sur le cadran et la confection d’un écrin. La troisième est en chantier. » Photos sur sa tablette numérique à l’appui, Masahiro Kikuno fait partager cette « aventure » où l’on peut contempler les différentes phases du processus, de la découpe des ponts et de la cage du tourbillon en passant par la réalisation des divers composants et de la platine.

Montre Tourbillon 2012 de Masahiro Kikuno © Masahiro Kikuno
Le bois, un métal précieux ?

C’est la lecture d’un magazine horloger, où il était question de créateurs indépendants, qui est à la base de la vocation de Masahiro Kikuno. Il entame alors un cursus auprès du prestigieux Hiko Mizuno College Wostep Course. Son diplôme en poche, il poursuit son développement en autodidacte, s’inspirant notamment des travaux de George Daniels. Quelque 12 mois plus tard, il est engagé comme enseignant auprès de l’école qui l’avait formé, lui permettant de mener en parallèle ses propres travaux horlogers. Dans quelques semaines, en avril 2012, Masahiro Kikuno quittera le Hiko Mizuno College pour se mettre à son compte et gonfler les rangs de ces créateurs indépendants qui, à l’époque, avaient justement inspiré son avenir… Au programme : la réalisation d’une répétition à minutes et une découpe maîtrisée de ses propres roues.

Qui connaît les montres Bronnikov, du nom d’une famille russe du XIXe siècle qui a œuvré trois générations durant ? Assurément, les aficionados des spécialités horlogères, dans la mesure où ces garde-temps, dont on estime à 500 le nombre produit dont la moitié aurait survécu, ont toutes la particularité d’être entièrement en bois, ivoire et os, mécanisme compris. En contemplant la vitrine de l’Ukrainien Valerii Danevych au stand de l’AHCI, force est de constater que cette tradition n’est pas perdu, tant s’en faut. Ce sculpteur d’art autant qu’horloger présente en effet une série de montres de poche et montres-bracelets faites dans les mêmes matériaux que ceux employés par ses illustres prédécesseurs – bois, ivoire fossilisé et os –, qui n’ont strictement rien à leur envier tant le travail de sculpture est éblouissant et le jeu des couleurs tout en finesse. Le maître a également réussi à loger un mouvement tourbillon dans un œuf style Fabergé qui ferait presque passer le bois pour un métal précieux. Alors si les nombreux Japonais en visite à Baselworld ne manquent pas de passer vers Masahiro Kikuno, eux qui sont parmi les plus sensibles aux métiers d’art et à l’artisanat de pointe, il leur suffit désormais de faire trois pas pour plonger dans l’univers de Valerii Danevych.

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