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Inventer avec intelligence
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Inventer avec intelligence

vendredi, 21 février 2014
Par Louis Nardin
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Louis Nardin
Journaliste et consultant

“De l’audace, toujours de l’audace.”

Georges Jacques Danton

« Une montre de qualité concentre de la créativité, des compétences techniques et scientifiques rares, des gestes anciens. Elle touche au désir d’être unique, de se distinguer, d’afficher un savoir, une puissance, un goût. Une montre raconte plusieurs histoires à la fois, dont les détails et les secrets font la saveur. »

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1 min de lecture

D’une céramique luminescente à un système stop-seconde et remise à zéro, quelques créations vues lors du dernier Salon International de la Haute Horlogerie sortaient du lot pour leur simplicité, leur efficacité ou leur originalité.

Une invention débouche rarement sur une vraie révolution. Les horlogers en sont bien conscients, même si le ressort spiral ou les systèmes antichoc, pour ne citer que deux exemples, font partie de ces percées qui ont traversé les siècles. Cela n’empêche heureusement pas les concepteurs d’amener de la nouveauté dans les montres. D’améliorations subtiles en combinaisons de solutions existantes, ils parviennent à créer des garde-temps réellement différents, originaux, voire novateurs. Le Salon International de la Haute Horlogerie en comptait plusieurs dans ses travées.

IWC : l’esprit pratique

Sur son stand reproduisant les îles Galápagos où lévitaient des requins-marteaux, IWC présentait sa ligne de montres de plongée Aquatimer actualisée et modernisée. Traditionnellement, la marque équipait tous ses modèles marins d’une lunette tournante interne et de bracelets interchangeables. Si ces spécificités demeurent, elles n’en ont pas moins été intelligemment repensées pour devenir plus fiables et maniables. Ainsi, la lunette interne ne se règle plus par la couronne, avec les risques d’infiltration que cela représente lors d’un réglage sous l’eau, mais grâce à la lunette externe. Connectée à un jeu d’engrenages, elle entraîne son alter ego placé sous la glace.

Intégré dans le boîtier, on reconnaît le nouveau mécanisme au cache protecteur qui dépasse de la carrure à 9 h. Quant au bracelet, le système d’attache a été revu. Désormais, une seule main suffirait presque pour l’ôter et le remettre. Les aficionados se sont réjouis de cette nouvelle version plus pratique qui, grâce au maintien des barrettes, permet aussi d’utiliser des bracelets de type Nato.

Jaeger-LeCoultre : tout en finesse

Chez Jaeger-LeCoultre, c’est un bouton-poussoir qui retient l’attention. Situé sur le côté gauche de la nouvelle Hybris Mechanica 11, la Master Ultra Thin Minute Repeater Tourbillon, il déclenche le système de sonnerie. L’innovation réside dans un système de verrouillage qui permet de le maintenir enfoncé dans la carrure lorsqu’il n’est pas employé. Une invention subtile qui préserve le dessin épuré du boîtier. Mais l’Hybris Mechanica 11, l’une des montres les plus appréciées et commentées du salon, intègre également un ingénieux système de réduction des temps morts lors du déclenchement de la répétition minutes. Grâce à lui, les interruptions passagères d’un niveau d’indication à un autre, des quarts d’heure aux minutes, par exemple, n’existent plus. Enfin, le tourbillon volant présente une construction nouvelle avec un balancier lui aussi volant surmonté du spiral, alors que tous deux se trouvent habituellement intégrés à la cage du tourbillon. Cette nouvelle architecture a ainsi permis de mettre les pulsations du spiral au premier plan.

Grâce à l’intelligence des constructeurs saxons, la 1815 Tourbillon avec arrêt seconde et remise à zéro d’A. Lange & Söhne donne encore plus de sens à la fonction tourbillon. La théorie veut qu’un tourbillon augmente la précision d’un calibre. Toutefois, pour l’acheteur, il est difficile de connaître exactement les performances de sa montre sans recourir à un test réalisé sur des machines spécialement conçues. En effet, pour y parvenir, conformément au rêve de tout aficionado, il faut pouvoir démarrer la mesure sur commande. La 1815 Tourbillon, précisément, le permet. Au moment de tirer la couronne, un ressort mobile vient arrêter le balancier, sous tension pour qu’il redémarre immédiatement, alors qu’un doigt vient positionner la cage surmontée de l’aiguille des secondes automatiquement à 12 h. Le système redémarre immédiatement quand on repousse la couronne. Outre l’inattendu spectacle de voir une cage de tourbillon se comporter comme une aiguille de chronographe, ce système consolide la mission d’instrument de mesure d’une telle complication.

Montblanc semble avoir modifié son approche esthétique de sa collection Rieussec créée en l’honneur de l’horloger ayant mis au point un instrument de mesure des temps courts en 1821. Contrairement aux précédentes versions au design chargé, le chronographe monopoussoir Hommage à Nicolas Rieussec abat cette fois la carte de l’épure et des teintes claires. Il reprend des formes présentes sur l’invention de l’horloger français comme l’index transversal pour le disque des minutes et celui des secondes. Mais, jouant sur les apparences, Montblanc y a introduit un tour d’heure en céramique intégrant des chiffres arabes en matière luminescente. Invisibles de jour, ils brillent dans l’obscurité, créant un effet d’illusion tout à fait inattendu et original.

Fidèle à son credo, la manufacture a sondé les limites de la finesse en dévoilant l’Altiplano 900P. Ici, le fond du boîtier sert de platine et les ponts ont été placés côté cadran contrairement à l’usage. L’ensemble offre une épaisseur infime de 3,65 mm. Mais au-delà de cette architecture encore jamais utilisée pour un mouvement à remontage manuel, Piaget a dû composer avec la déformation de la glace supérieure. À des échelles si réduites, toute pression viendrait en effet appuyer sur l’aiguillage, faussant ainsi la marche de la montre, sans parler des dégâts potentiels au mouvement. Ainsi, l’aiguillage a été rabaissé pour être désormais protégé par le pont de rouage qui sert de socle protecteur, une idée dont le brevet est en cours de dépôt.

Ces découvertes mineures, voire majeures selon les cas, discrètes en tout état de cause, font de facto toute la différence. Elles rendent les produits plus maniables et confortables. Elles optimisent leurs fonctionnalités comme leur fiabilité. Enfin, elles permettent des compositions esthétiques nouvelles et ludiques. En résumé, elles participent au rêve et à la qualité attendue de montres de Haute Horlogerie.

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